ZOO

Night Fever

couverture de l'album Night Fever

Éditeur : Delcourt

Auteur :

Collection : Contrebande

Genres : Comics

Prix : 16.95€

  • ZOO
    note Zoo5.0

    Scénario

    5.0

    Dessin

    5.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
    0 critique

Le synopsis du comics Night Fever

En voyage d'affaires en Europe, Jonathan Webb n'arrive pas à dormir. Au lieu de cela, il se retrouve à errer la nuit dans une ville étrangère, avec son nouvel ami, le mystérieux et violent Rainer comme guide. Rainer montre à Jonathan le monde caché de la nuit, un monde sans règles ni limites. Mais lorsque le plaisir se transforme en danger, Jonathan risque de se retrouver piégé dans le noir...


La critique ZOO sur l'album Night Fever

Un américain parcourt les rues d’une ville, la nuit, en France. Il est en voyage d’affaire, il s’ennuie un peu, il a besoin de prendre l’air. Il voit deux inconnus costumés se rendre à une mystérieuse soirée. Intrigué, il décide sur un coup de tête de les suivre, sans bien trop savoir pourquoi. Cependant, pour pouvoir entrer, il doit prendre une autre identité…

Un homme dans la nuit

Voilà, ne vous est-il jamais arrivé de vouloir devenir, juste un peu, innocemment, quelqu’un d’autre ? On se balade, personne ne nous connaît, il suffit de pousser une porte, de prétendre vous appeler Paul, Pierre ou Steve et de voir un peu ou tout ça va vous amener. C’est cette petite flamme d’aventure qui anime, ce soir là, Jonathan Webb, venu assister à un grand salon littéraire, en France, pour vendre les droits de livres que sa maison d’édition publie aux États Unis. Il se rend progressivement compte qu’au fil des ans, il répète les mêmes gestes, il croise les mêmes personnes, les mêmes discussions, les mêmes souvenirs en boucle.

Night Fever

Night Fever © Delcourt, 2023

Pourtant, il y a un signe, une petite étrangeté qui le travaille, qui le réveille en pleine nuit. Il a récemment découvert dans le dernier livre à succès qu’il va bientôt éditer, la description d’un rêve qui obsède le personnage principal. Il s’avère que Jonathan fait, depuis longtemps, exactement le même rêve. Cette coïncidence l’intrigue, le dérange même. Il décide de sortir pour se changer les idées, de marcher un peu. Puis il y a ces inconnus costumés, cette soirée, ce vigil qui contrôle les identités et du coin de l’œil Jonathan voit un nom sur la liste, Griffin. Il n’est désormais plus Jonathan, il commence à adopter une nouvelle personnalité, un nouveau comportement plus emporté. Il croise alors un certain Rainer qui le pousser à aller toujours plus loin dans son rôle…

Son nom est personne

Après 5 volumes de Reckless, Brubaker et Phillips décident de faire une petite pause pour travailler sur d’autres envies d’histoires. Ils nous proposent donc ce one-shot auto conclusif, dans les traces d’un homme assez banal, au premier abord, qui se prend au jeu de l’inconnu, du frisson du danger. L’intrigue couvre un laps de temps assez court qui offre, malgré tout, à notre héros malgré lui l’occasion de glisser dans un dangereux mais stimulant jeu de rôle, qui lui permet de retrouver en quelque sorte un sens à sa vie, l’illusion qu’il n’a pas gâché toutes ces années, qu’il est enfin temps de vivre ce grand roman qu’il a toujours rêvé d’écrire. 

Night Fever

Night Fever © Delcourt, 2023

Deux auteurs au sommet de leur art

Brubaker brosse le portrait d’un homme qui doute, qui s’interroge, qui a l’impression de se retrouver dans un cul de sac existentiel. L’écriture est vraiment très juste, avec une touche d’intimisme, accompagnée d’une narration sèche qui nous plonge dans un ensemble de textes qui forment le canevas autour duquel se construit absolument tout le récit.

Tout est vu du point de vue de l’éditeur, tel qu’il appréhende chaque moment de l’histoire. Ce qui amène nécessairement des zones de flou sur certains aspects de l’intrigue qui nous échappent. C’est très adroit de la part du scénariste qui peut ainsi éviter de se perdre dans des détails sans importance pour se concentrer sur les impressions de son protagoniste.

Mais Jonathan n’est pas non plus là pour bêtement subir. Cette expérience le transforme et peut même le pousse à se méfier. Il s’adapte, surpris lui-même par ce qu’il accomplit, par la violence qui l’anime parfois.

On reconnait bien la patte de Brubaker dans cette façon d’agencer les évènements, de nous surprendre, dans ce héros décalé, très naturel et authentique. 

De son côté, Sean Phillips reste fidèle à lui même. Il est toujours accompagné par son fils Jacob aux couleurs, que je trouve très intéressant ici d’ailleurs. Cependant, le dessinateur donne l’impression d’être plus inspiré par ces ambiances nocturnes, dans des rues françaises, loin des espaces américains qu’il doit en partie imaginer. On devine son regard plus attentif aux détails, comme sur ces deux premières pages, sur des perrons de porte, des silhouettes de chat qui traversent le champ…

Si vous appréciez le travail du duo, je vous conseille de vous pencher plus attentivement sur ce très sympathique album.


L'actualité autour de l'album Night Fever


La bande annonce sur l'album Night Fever

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