Une sélection de dessins et strips mis en perspective, des récits complets, une interview retraçant ses 50 ans de carrière. Posy Simmonds est LA dessinatrice de la bourgeoisie sociale-démocrate anglaise. Avec deux doigts de non sense.
Cet ouvrage est publié à l’occasion de l’exposition faite à la BPI du centre Pompidou, à Paris, sur l’œuvre de Posy Simmonds, où sont présentés quelque 130 originaux de l’artiste pour célébrer 50 ans de carrière. Il ne s’agit toutefois pas d’un simple catalogue d’exposition. Certes, la première partie du livre est une sélection commentée de divers travaux, montrant toute la richesse de l’univers de l’autrice. Beaucoup de dessins et strips pour la presse, reflets de la middle class anglaise qu’elle connaît bien, mais aussi des illustrations pour des livres pour enfants, dont Matilda l’horrible petite menteuse. Et ses trois romans graphiques qui ont assis sa célébrité : Gemma Bovery, Tamara Drewe et Cassandra Darke.
True Love
© Posy Simmonds - Denoël Graphic
Et, si True Love donne son titre au livre, ce dernier ne se réduit pas non plus à ce qui est un peu abusivement appelé « le premier roman graphique » de l’autrice. Mais il faut bien attirer le chaland, surtout s’il est un peu bobo. True Love est plutôt un feuilleton en bande dessinée, paru planche par planche dans The Guardian en 1981. L’héroïne est Janice, une naïve employée dans une agence de pub, amoureuse du directeur artistique, un homme à femmes qui à une autre collaboratrice en vue. Janice est lectrice de romans photo. Humour, dérision et une touche de féminisme, comme souvent dans l’œuvre de Posy Simmonds. On n’est pas loin de Claire Brétécher.
Outre True love, d’autres récits en une ou plusieurs pages sont présentés, avant une dernière partie consacrée à une longue et passionnante interview, dans laquelle Posy Simmonds revient sur sa carrière, nous faisant revivre ce que signifie travailler en free-lance pour la presse britannique, nous explicitant son propre processus créatif et sa relation au monde de la bande dessinée.
Nous refermons l’ouvrage avec l’envie de (re)lire ses livres et d’aller voir l’expo à la BPI (visible jusqu’au 1er avril 2024).