87 jours pour boucler son tour du globe en solitaire ont fait de Clarisse Crémer « la femme la plus rapide du monde » mais l'album raconte avant tout une incroyable aventure humaine loin des récits de mer héroïques. Avec Maud Bénézit (Il est où le patron ?), elles embarquent dans leur sillage les voileux comme les néophytes qui ont suivi ses aventures et les tempêtes qu'elle a traversées...
J'y vais mais j'ai peur - Journal d'une navigatrice
Éditeur : Delcourt
Auteur : Maud Benezit, Clarisse Cremer
Collection : Encrages
Genres : Roman Graphique
Prix : 24.95€
- ZOO5.0
Scénario
5.0Dessin
5.0 - Lecteurs0 critique
Le synopsis de l'album J'y vais mais j'ai peur - Journal d'une navigatrice
Moi, plus tard, je serai navigatrice
À quel moment passe-t-on le cap insensé de partir faire le tour du monde en solitaire à bord d’un voilier ? Pas à l’école, risque de vous répondre Clarisse Crémer, navigatrice de l’édition 2020 du Vendée Globe.
Pour ceux qui l’ignorent encore, Clarisse Crémer est à ce jour détentrice de la meilleure performance féminine de l’Histoire de la course du Vendée Globe. Mais qui est-elle ? À quel moment cette femme, née en 1989 en Île-de-France, a décidé de se lancer dans cette (belle) folie ? Pour un tel récit biographique, elle s’associe à Maud Bénézit, autrice de Il est où le Patron ? Chroniques paysannes (Marabulles, 2021) et membre du collectif Les Paysannes en polaire. Et si Clarisse Crémer n’a rien d’une paysanne, son parcours lui a permis, en revanche, de côtoyer le pôle Sud.
La prépa ne ferme aucune porte
À la fois comique et sans gros coup de théâtre, le destin maritime de Clarisse Crémer commence comme la plupart des autres : à l’école, lorsque vient le choix des orientations pour les études supérieures. Le début de l’ouvrage est très certainement le meilleur, car il est tout naturellement le plus parlant. Les enseignants orientant les études par automatisme, le caractère désinhibant des premiers pas dans le monde du travail suivi, logiquement, du rejet de ce quotidien trop banal… Et puis mince ! Ce skipper professionnel du Morbihan rencontré lors d’une escapade en mer est vraiment mignon !
Sincère, l’ouvrage détonne par la grande humilité de la principale intéressée. Cette dernière semble portée par le vent des circonstances qui lui plaisent.
J'y vais mais j'ai peur, Clarisse Cremer et Maud Bénézit © Éditions Delcourt, 2023
En solitaire, tout est possible
Dépassement de soi, préparation aux difficultés… Une course en solitaire demande un état d’esprit que l’on a tous déjà éprouvé. Maud Bénézit illustre à merveille le caractère et les sautes d’humeur de son personnage. Drôle, familier et finalement très réaliste. Le banal et l’aventure se côtoient à chaque page… et c’est curieusement ce que l’on attendrait du récit d’un navigateur en ces temps ultramodernes. Si le graphisme est très simple, il fourmille de détails : les dessins techniques de bateau ou alors les représentations de l’océan sont dignes de la (très belle) couverture. Un soin est également apporté au montage toujours très pertinent et intuitif (la page 143 notamment).
Bref… une bande dessinée qui donne envie de prendre le large !