Un bouquet d'histoires courtes du Royaume, c'est presque comme un bouquet de fleurs de métal offertes par François à Anne : joli et solide à la fois. Sans avoir le souffle des récits longs, cet album fait sacrément plaisir à lire !
Comme pour le tome 7 du Royaume, le 8ème est un recueil d'histoires parues sur une bonne douzaine d'années dans le journal de Spirou. L'auteur pensait avoir conclu sa série avec un long récit Le royaume de Blanche-Fleur paru en 2019, mais l'existence d'histoires courtes non publiées en album ont motivé l'auteur à imaginer de nouvelles tranches de vie du Royaume, permettant notamment de compléter ce tome 8. Anne, la sympathique et jolie aubergiste du Royaume, y côtoie toute une galerie de personnages hauts en couleur dans un Moyen-âge de fantaisie.
Les meilleures histoires sont la première et la dernière de l'album, ce qui n'est sans doute pas un hasard. La première, datant de l’année dernière, est très enlevée avec l'irruption d'un voleur dans le Royaume : il a l’outrecuidance de cambrioler le roi ! Mais nous en retiendrons que les plus immoraux ne sont pas forcément ceux qu'on croit... Dans le dernier récit, François le forgeron a été promu chef des gardes du château, mais il n'a aucune autorité, ce qui lui joue des tours. En revanche, une jeune femme qui réussit l'exploit de se faire engager dans le corps de garde sait se faire obéir. Leur duo improbable fonctionne très bien, offrant une histoire drôle et toujours fort à propos aujourd'hui, dix ans après sa réalisation.
La Reine du balai © Dupuis
L'univers du Royaume fonctionne bien sur des histoires courtes comme sur des récits longs (mais on peut préférer ces derniers), avec différents personnages marqués du sceau de l’humour. Même ceux que l'on ne voit ici que quelques cases, comme Thibault le conseiller, apportent le sourire, ne serait-ce qu'en se remémorant les albums les mettant davantage en valeur. De plus, Benoît Feroumont n’a pas son pareil pour leur donner des expressions bien senties. Son dessin est à la fois simple et très efficace. Et avec une personnalité propre : dès la première case, on reconnaît son style.
Feroumont a toujours un pied dans la BD et un pied dans le cinéma d'animation. Robot Dreams, film auquel il a contribué en tant que directeur de l'animation, a même été nominé aux Oscars 2024. Heureusement, l'artiste n'oublie pas la BD et revient fin mai 2024 avec un récit destiné à un public plus adulte intitulé Mou.
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