Les Misères et les Malheurs de l'Averne

Paolo Pinocchio, de retour aux Enfers, tente de retrouver le chemin de la sortie. Il ne peut, malgré tout, éviter les mille et un sentiers qui l’écartent de sa route, ponctuée de tortures et autres visions infernales… 

Quelle belle surprise que ce petit album, format à l’italienne  (qui n’est disponible que sur le site de l’éditeur ou sur son stand sur les différents festivals où il est présent), se présente comme une sorte de « parenthèse » muette ou l’on retrouve Paolo Pinocchio dans une sorte d’errance, sans véritable but, ponctuée de scènes de supplices, pour notre plus grand plaisir de « lecteur sadique ».

Sans la volonté de repartir pour une vraie histoire, à la suite des deux précédents albums, Lucas Varela invoque une nouvelle fois son personnage fétiche, à travers 26 illustrations qui suivent assez vaguement une sorte de trame générale. On ne s’arrête donc pas sur les raisons, ni même sur la suite, on observe simplement les déambulations du pantin, à travers ces ambiances fantasmagoriques, entre cauchemars et odyssée infernale, dans des tableaux non dénués de cet humour propre à l’univers de Varela.

Les Malheurs et Misères de l'Averne © Tanabis

C’est surtout une magnifique occasion de redécouvrir, si c’est encore nécessaire, la richesse de l’univers graphique de Varela, la beauté de cet incomparable trait, ces atmosphères baroques, étranges et fascinantes qui nous transportent dès les premières pages… Sans oublier ce personnage sorti d’une comédie à l’italienne, aux limites de l’absurde. Que fait-il vraiment là ? Qu’importe, au fond, on ne peut que le suivre avec délectation dans cette odyssée en Averne, glissant de Charybde en Scylla, entouré par les flammes et les cris des damnés que l’on devine. Guettons le re-retour…Les éditions Tanibis continuent de nous offrir une production de qualité, pleine de sens et extrêmement cohérente.