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La mère ombre

couverture de l'album La mère ombre

Éditeur : Cà et là

Auteur : Traducteur : Elisabeth Willenz

Genres : Récit de vie, Roman Graphique

Public : À partir de 16 ans

Prix : 20.00€

  • ZOO
    note Zoo4.0

    Scénario

    5.0

    Dessin

    3.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
    0 critique

Le synopsis de l'album La mère ombre

Dans La Mère ombre, l’auteur suisse allemand Stefan Haller raconte l’histoire de sa mère, qui souffrait de troubles psychiques, en se basant sur les journaux intime de celle-ci, retranscrits mot pour mot et mis en images dans un puissant roman graphique. Stefan Haller décrit de manière précise et sans fard comment se manifestaient les troubles de sa mère, leurs répercussions sur l’ensemble de la famille, et les conflits que toutes les personnes concernées cachaient afin de protéger leur entourage.

A travers La Mère ombre, l’auteur mène une véritable enquête familiale, interrogeant ses frères et sœurs, ses oncles et tantes, remontant à l’histoire de ses grands-parents, pour rompre le silence qui régnait au sein de sa famille et tenter de démêler sa propre histoire de celle de sa mère.


Une construction difficile dans l'ombre maternelle

Stefan Haller, auteur suisse de bande dessinée, livre le récit de sa construction en tant qu'être humain dans l'ombre d'une mère très complexe psychologiquement. En rassemblant des extraits du journal intime maternel, il livre une œuvre dure et touchante.

« Je m'étonne de l'influence que j'exerce encore sur toi. » Cette phrase, prononcée par sa mère, ouvre le roman graphique du Suisse Stefan Haller. D'abord paru aux éditions Moderne sous le titre original Schattenmutter, la Mère ombre est avant tout le récit d'une construction identitaire à travers le prisme d'une mère malade de la tête. Au fil de près de 180 pages, l'auteur se livre corps et âme sur cette mère dont la personnalité l'a handicapé, mais dont il a aussi su tirer le meilleur pour se renforcer, s'endurcir et avancer dans la vie.

La mère ombre

La mère ombre © Çà et là

Stefan Haller suit un cheminement narratif solide : il reprend les journaux intimes de sa mère et investigue en allant rencontrer plusieurs membres de sa famille pour vérifier ou se faire confirmer plusieurs moments de vie, des comportements, des ressentis. C'est presqu'un travail journalistique qu'il met en forme dans son dessin en noir et blanc jeté sur le papier comme une émotion débordante. Ce graphisme assez minimaliste contient tous les états que traverse l'auteur pour nous décrire cette maman vraiment pas facile.

Son récit est à la fois pétri d'humanité, réaliste et sincère. Il ouvre sur le monde et donne à voir les difficultés de toutes celles et ceux qui grandissent au contact de personnes dont les strates émotionnelles, psychologiques et psychiatriques sont parfois inadaptées aux autres et à la vie en société de manière générale. L'auteur décrit à merveille ses moments de solitude, de doute, de peur, de renoncement.

La postface, approfondissement des maladies psychiques, est signée par Peter Schneider, psychanalyste, enseignant en psychologie clinique à l'Université de Zurich. Elle complète bien le propos de Stefan Haller. Quinquagénaire né en 1972 à Gränichen dans le canton d’Argovie, il vit aujourd’hui à Zurich. Et malgré une mère qui ne l'a pas aidé à se lancer dans la vie, il s'en sort plutôt bien. C'est, en tout cas, la leçon d'optimisme que l'on prend en lisant la Mère ombre.

Article publié dans le Mag ZOO N°98 Mai-Juin 2024

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