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Capuche blanche

couverture de l'album Capuche blanche

Éditeur : Delcourt

Auteur : Traducteur : Miceal O'Grafia

Collection : Hors collection

Genres : Aventure

Prix : 15.95€

  • ZOO
    note Zoo5.0

    Scénario

    5.0

    Dessin

    5.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
    0 critique

Le synopsis de l'album Capuche blanche

Un jour, White Hood, une adolescente isolée, secourt le dernier loup du pays, chassé par les hommes, affamé et blessé. La jeune femme le soigne et en tombe amoureuse au point de se mettre à chasser pour lui. Entre l'héroïne et l'animal traqué dont l'instinct de prédateur se réveille, une relation complexe, passionnée et déchirante va se mettre en place...


Un conte savoureux et carnassier avec du mordant

Une adolescente vêtue de blanc vire peu à peu au rouge sang après avoir rencontré un loup. Relecture moderne et adulte du Petit Chaperon rouge, ce récit est une réussite totale, tant dans l’écriture maîtrisée que dans le dessin, enlevé et inquiétant à souhait. Bonne dégustation !

Capuche est une jeune fille dont la vie n’est pas bien drôle : une mère décédée, un père absent et distant (cela va souvent de pair), un précepteur à domicile qu’elle ne goûte guère et qui contribue à son isolement dans une vaste demeure perdue dans la campagne. Son seul loisir est d'aller voir sa chaleureuse grand-mère qui habite de l'autre côté de la forêt. Des visites lui donnant l'occasion de profiter de la nature. L’auteur espagnol Oscar Martin (la série animalière Solo, c’est lui), ici « seulement » scénariste, a fait de ce néo-chaperon rouge une végétarienne convaincue. Forcément, elle apprécie peu de rencontrer des chasseurs lors de ses balades sylvestres ! Et cela ne se passe guère mieux avec les rudes bûcherons. Un jour, elle découvre un loup traqué dans une cabane. Ce loup parle, ce qui ne la surprend nullement (nous sommes dans un conte). Elle va tisser une relation singulière avec lui et le nourrir…

Capuche blanche

Un rebondissement singulier, hiatus bienvenu

Histoire balisée, pensez-vous ? Que nenni ! Le scénariste crée très vite une atmosphère oppressante à souhait. Il a un réel talent d’écriture, ce qui ne gâte rien. On se sent vite mal à l'aise face à tous ces non-dits qui semblent entourer Capuche. On la voit basculer peu à peu, jusqu'à une révélation saisissante, au milieu du récit. À l'instar de la jeune fille pour laquelle un voile se déchire, le lecteur donne alors une tout autre signification à l'histoire. Il a été mené en bateau et il adore ça ! Nous n'irons pas ici sur le terrain psychanalytique (les contes sont un terrain propice à ce sujet), mais la relecture de la première partie peut alors livrer bien des clés. Et la suite est tout aussi goûtue.

Au fil des saisons, le rouge envahit la forêt

Le dessinateur Tha (déjà vu en France dans Fluide Glacial), espagnol également, porte le propos avec un trait enlevé, plein de vie. Mais il sait aussi distiller une ambiance sourde. Son loup est inquiétant à souhait (quel regard !) et Capuche ne l'est pas moins. La séquence où le manteau blanc de cette dernière rougit peu à peu est saisissante. Le découpage est à l'image du dessin : immersif. Enfin, les délicates couleurs aquarellées apportent de la subtilité à l’ensemble. Ce conte pour ado-adultes renvoie également à notre relation avec la nature, le règne animal mis à mal par l'action de l'homme. C’est un thriller glaçant et intelligent. Il fait mouche. Un régal !

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