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Saboteuses - T3 : Mouche

couverture de l'album Mouche

Série : SaboteusesTome : 3/3Éditeur : Paquet

Dessin : Thomas Du CajuAuteur :

Collection : Mémoire 1939-1945

Genres : Historique

Prix : 14.50€

  • ZOO
    note Zoo4.0

    Scénario

    4.0

    Dessin

    4.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
    0 critique

Le synopsis de l'album Mouche

Londres, 1942. Hannah est une sage femme au foyer élevant deux enfants dans une ville en proie aux bombardements. D'un caractère froid, elle ne comprend plus ce qu'elle fait là, à attendre son mari le soir et que la guerre se termine, pendant que d'autres disparaissent ou aident à la survie du pays. C'est décidée, elle va s'engager et rejoindre le S.O.E.

Normandie, quelques mois plus tard, Hannah est devenue Mouche, la responsable d'un réseau de résistance. La situation devient de plus en plus compliquée avec l'imminence d'un débarquement. L'occupant allemand est plus que jamais sur ses gardes et les missions n'en sont que plus périlleuses...


Des femmes oubliées en première ligne

Alors qu’on commémore le 80e anniversaire des débarquements en 1944 de Normandie et de Provence avant la Libération de Paris en août, la série Saboteuses rend hommage à ces femmes résistantes qui ont préparé le terrain aux Alliés. Attentats, bombes, mais qui étaient ces Françaises formées par le SOE anglais, un service très spécial créé par Churchill en 1940 pour harceler l’ennemi en territoire occupé ? Jean-Claude van Rijckeghem, le scénariste et Thomas Du Caju le dessinateur reviennent sur leur projet dont le tome 3 est sorti chez Paquet.

Quelle est la genèse de cette série ?

Jean-Claude Van Rijckeghem : On est partis sur six tomes, mais au début, seuls deux tomes étaient prévus. En fait j’avais écrit toute l’histoire en 140 pages et cela n’aurait pas pu rentrer. Je voulais parler du passé des Saboteuses, d’où elles venaient, quelles étaient leurs motivations. Avec mon éditeur chez Paquet et Thomas Du Caju, on a validé les six tomes.

Pourquoi avoir choisi la Résistance en France avec des femmes en première ligne ?

J.-C. V. R. : Un peu par accident, car j’ai trouvé des informations sur le SOE (Special Operations Executive) et les vraies saboteuses, celles qui ont réellement travaillé pour les Anglais. Il n’y a pas longtemps que des livres sont parus sur elles. J’étais un peu limité, car je voulais faire une œuvre de fiction inspirée de la réalité.

Vous parlez du SOE britannique qui a été le fer de lance, le soutien de la Résistance en France en particulier pour les parachutages d’armes et de matériel. À côté, le BCRA des Français Libres de de Gaulle envoyait aussi des agents.

J.-C. V. R. : Charles de Gaulle était à Londres et avec Churchill, les relations étaient difficiles. De Gaulle voulait que la France se libère elle-même. Sur le terrain, les Saboteuses travaillaient avec les FFI, mais ce sont les Anglais qui fixaient les règles.

Saboteuses T.3 : Mouche
Sur 37 femmes parachutées en France, 17 sont mortes. Dans vos albums on voit que leur intuition joue beaucoup.

J.-C. V. R. : Absolument, elles étaient redoutables. Les hommes ne les considéraient pas toujours comme leurs égaux. À la Libération, en France, les femmes n’ont pas encore le droit de vote. Elles voteront pour la première fois en 1945.

On voit que vous avez travaillé la documentation dans les moindres détails.

J.-C. V. R. : J’essaIe toujours d’être précis. Je mets six mois environ à écrire un scénario. Je le fais lire à mon éditeur et à Thomas. Je fais un break de quelques mois et je n’y pense plus. Donc il faut que je me remette dans le bain avec la documentation pour un nouveau tome. J’ai toujours peur de faire des erreurs. Thomas fait beaucoup de recherches pour le dessin. On en discute. J’avais pris le port de Fécamp pour un sabotage, mais finalement on ne l’a pas fait, car ce n’était pas plausible. Je me suis inspiré de sabotages qui ont vraiment existé. J’essaie d’être proche de ces femmes qui risquaient tout, leur vie, par idéal. Elles le faisaient pour défendre la liberté et pour elles, se réaliser. C’est fascinant.

Thomas du Caju, vous avez eu besoin de documentation pour tout ce qui était militaire ?

Thomas Du Caju : On a fait appel à des collectionneurs. Là où j’ai eu plus de difficultés, c’est pour trouver des photos d’époque de villages en Normandie. Heureusement qu’il y a des cartes postales datant d’avant la guerre.

Chez les Alliés sauf les Russes, il n’y a pas eu de femmes combattantes officielles sur le front. Vous êtes sur six albums et on finit quand ?

J.-C. V. R. : À la libération de Paris en août 1944. C’est déjà écrit. Toute cette journée à Paris me donne un arrière-plan fantastique pour l’action dans le tome 6.

Comment avez-vous choisi Thomas du Caju au dessin ?

J.-C. V. R. : Thomas et moi sommes proches depuis longtemps. Il cherchait à ses débuts une série et j’ai écrit Betty and Dodge, un peu romantique dans les années 30. J’ai fait mon apprentissage avec cette BD en huit tomes. On a continué pour Dupuis avec Les Souris de Leningrad. Donc pour Saboteuses, il s’imposait et c’est lui qui a proposé le projet à Paquet.

Comment travaillez-vous ensemble ?

J.-C. V. R. : J’écris le scénario du tome 3, mais avec le synopsis du 4, car c’est en fait un diptyque. J’ai toujours un scénario complet d’avance. Il m’envoie les planches. Il a un trait très travaillé qui colle bien au sujet.

Saboteuses T.3 : Mouche
Vous travaillez de façon traditionnelle ?

T. D. C. : Jusqu’à la couleur oui, en traditionnel. Crayonné sur papier, encrage et couleur en digital.

On sent que vous avez pris plaisir à écrire ces Saboteuses dont vous êtes proches. Et ensuite ?

J.-C. V. R. : C’est une histoire inoubliable, de sacrifices qu’il ne faut pas dédaigner ni nier. Il n’y avait pas que les hommes qui faisaient la guerre. En BD je n’ai rien de prévu, par contre j’ai écrit un roman historique en néerlandais pour jeunes adultes, Tête de fer une jeune femme qui devient soldat dans la Grande Armée en usurpant l’identité d’un homme. Une histoire de femme encore. BD, scénario, film, ce sont toujours des histoires fortes que j’aime raconter.

Les saboteuses ont beaucoup de charme sous votre trait Thomas. Elles ne passent pas inaperçues, ce qui peut être dangereux, on le voit.

T. D. C. : C’est un souci réel. Il y a eu le film avec Sophie Marceau, Les Femmes de l’ombre. Les Anglais les avaient habillées avec des vêtements français pour qu’elles se fondent dans la foule. En fait, ils avaient pris leur inspiration dans des magazines de haute couture, donc cela les mettait en danger.

J.-C. V. R. : C’est vrai, mais je voulais qu’il y ait des femmes d’âges différents. Mouche est plus mûre, Aiguille est très jeune et elle ment sur son âge, car aucune n’était enrôlée à moins de 21 ans. Dans le premier tome, l’équipe se forme et dans le tome 3 vient s’ajouter Boxeur, une autre Saboteuse au passé très particulier.

Il y a pas mal de retours en arrière, mélange de grande et de petite histoire avec ces filles.

T. D. C. : Je suis content que Jean-Claude ne se soit pas limité à la grande Histoire. On veut faire vivre les personnages et cela n’a pas été difficile à faire. Jean-Claude est un scénariste à la base de cinéma et écrit des romans de jeunesse. Le souci est qu’on doit tout raconter en 46 pages et il faut souvent couper dans son récit. Un dialogue dans un film peut durer quelques minutes. En BD, ce n’est pas possible de trop s’étaler.

Vous êtes intervenu sur le scénario ?

T. D. C. : Parfois on choisit ensemble des scènes comme celles de sabotages, ce que j’ai envie de dessiner, le transport et la logistique. Montrer les femmes du SOE était important. Les Anglais pensaient qu’elles étaient moins suspectes aux yeux des Allemands. Je ne sais pas. Le danger était le même. Il y a de nouvelles Saboteuses qui vont entrer dans le jeu. J’aime bien Mouche. On verra comment tout cela finira, bien ou pas.


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