À l’occasion de ses vingt ans, Poulet aux prunes fait l’objet d’une nouvelle édition reliée cartonnée, aux tranches recouvertes d’un jaspage jaune vif. Nasser Ali Khan a décidé de se laisser mourir. Au cours d’une de leur dispute, sa femme a cassé son tar qu’il chérit comme la prunelle de ses yeux. Privé de son précieux instrument de musique, Nasser reste alité. C’est alors que défilent les fantômes du passé... Mêlant bribes de souvenirs au présent, Marjane Satrapi superpose magistralement les temporalités afin d’évoquer la perte de goût pour la vie du musicien – car « pour vivre, il ne suffit pas d’être vivant » (sic). Un drame mélancolique que relèvent avec brio le mordant et l’humour de l’autrice iranienne. Après Persepolis et Broderies – parus respectivement en 2002 et 2003, Marjane Satrapi évoque de nouveau l’Iran et sa famille. Publié pour la première fois en 2004, Poulet aux prunes a reçu le Prix du...

Poulet aux prunes

Éditeur : L'Association
Scénario : Marjane SatrapiDessin : Marjane Satrapi
Genres : Récit de vie
Prix : 22.00€
- ZOO
4.0
Scénario
4.0
Dessin
4.0
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Le synopsis de l'album Poulet aux prunes
Un titre moins connu que Persepolis mais percutant de l'autrice iranienne Marjane Satrapi
Nasser Ali Khan est iranien. Joueur de tar, il vit une mauvaise relation avec son épouse : elle n'est pas la femme qu'il aimait. A l'issue d'une dispute, elle brise son tar, et par là-même son existence. Poulet aux prunesest une bande dessinée familiale de Marjane Satrapi. Sortie quatre ans après son universel Persepolis, elle raconte comme une relation sans sentiments conduit à l'échec.
Nasser Ali Khan aimerait tant retrouver cette femme dont il était amoureux, jeune. Mais la vie en a voulu autrement et l'homme (l'oncle de l'autrice iranienne Marjane Satrapi) s'est forcé à se marier à une femme pour laquelle il n'a jamais éprouvé de sentiment. Est-ce la raison pour laquelle ce musicien professionnel a consacré sa vie à un unique instrument, le tar, dont il est profondément éperdu ? Lorsque sa femme le brise de colère à l'issue d'une énième dispute, c'est la vie de Nasser Ali Khan qu'elle vient de prendre.
Poulet aux prunes © Marjane Satrapi
Ce court et percutant roman graphique raconte la descente aux enfers de Nasser, les difficultés de son entourage à vivre avec un musicien un brin capricieux et les derniers jours de sa vie, après la destruction de son tar. Marjane Satrapi fait preuve d'un humour et d'un discernement exceptionnels pour décrire ce volet sombre de sa famille.
On est loin de la gravité politique et sociétale de , son œuvre majeure, mais cette petite bande dessinée s'attache à décrire la complexité des sentiments et la difficulté de la relation conjugales.
Poulet aux prunes, le titre, paraîtra presque anecdotique : c'est le plat d'enfance préféré du personnage principal. Celui que lui préparait sa mère avec amour. Et c'est bien dans les racines du personnage qu'il faut aller puiser pour bien comprendre ce qui lui arrive dans sa ville, Téhéran, au cours de cet automne 1958 : une nouvelle dispute conjugale qui le conduit à l'inéluctable. Le noir très intense de Marjane Satrapi nous plonge dans le marasme de ce poulet aux prunes et de l'enfer quotidien de ce couple dysfonctionnel.
Le petit format et la pagination ramassés sont adaptés à cette histoire qui mérite d'être lue, sans forcément appeler à des grands développements. L'autrice iranienne, comme à son habitude, croque avec justesse les problématiques humaines et la couleur des sentiments.
