Révolutionnaires ! - T4 : Tous à Machecoul !

Cette série très bien dessinée continue de nous distraire par les tribulations des personnages tout en montrant les nuances à apporter au conflit qui oppose les Révolutionnaires à leurs opposants en Pays Nantais. Rendez-vous à Machecoul !

On retrouve avec grand plaisir cette série tout public sur la Révolution française dont la focale a été décentrée en province, dans la région de Nantes. Loin de Paris, donc. C’est un des intérêts de Révolutionnaires. Nous sommes en 1792 et l’action court en parallèle sur trois groupes d’enfants :

Léocadie la rousse et Mélina la métisse, accusées à tort de meurtre, se sont réfugiées à la campagne avant d’aller à Machecoul, ville-clé des rebellions paysannes qui amèneront aux guerres de Vendée. Comme dans le tome précédent, ce sont surtout elles qui portent l’action ; elles rencontrent fugitivement le fils du Marquis de Valoire et ce bref échange contribue aux doutes du jeune homme qui est l’antithèse de son père machiavélique. Le Marquis veut rétablir la monarchie par tous les moyens. Meurtres, corruption, manipulation du peuple, tout est bon.

Révolutionnaires ! - Tome 4 - Tous à Machecoul ! © Le Lombard

Titor et Pince-Mitraille, qui ont l’honneur de la couverture, se retrouvent tambours dans l’armée révolutionnaire. Leur rôle est plus anecdotique mais ils permettent à Régis Hautière de montrer l’avancée des soldats vers Machecoul pour étouffer la rébellion dans l’œuf. Les deux garçons au caractère différent évoquent le duo Blutch/Chesterfield : un aime l’uniforme, l’autre ne pense qu’à se barrer.

Quant à Célénie, nièce du méchant Marquis, elle est « l’enjeu » de la série : on veut la kidnapper, la tuer ou la libérer selon les motivations des uns et des autres. Ce qui est intéressant est l’évolution du chef de bande Mange-doigts : le roi des bas-fonds nantais apparait complexe, mais de moins en moins antipathique.

Xavier Fourquemin livre un travail impeccable, une fois de plus. Ce grand professionnel soigne chaque personnage, chaque décor, chaque case avec un soin constant. On adore les tronches méfiantes ou antipathiques comme les bonnes bouilles. La mise en page, lisible et variée, est toujours au service du récit.

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