Le 16 mars 1914, la Ministresse Caillaux, l'épouse du ministre des Finances, éreintée par une virulente campagne de presse, tire sur le directeur du Figaro. Gaston Calmette décédera quelques heures plus tard des suites de ses blessures. Si la fin de l'Affaire Dreyfus marque le début d'une ère d'insouciance, le procès d'Henriette Caillaux en sonnera le glas. Ce dernier, moins connu, a néanmoins secoué la France au point d'en éclipser les prémices de la Grande Guerreâeuros Et ce 20 juillet 1914, tous les regards sont tournés vers les Assises de Paris pour l'ultime grand procès criminel de la Belle Époqueâeuros

Le procès de la Ministresse - Henriette Caillaux, 1914

Éditeur : Editions du Tiroir
Scénario : LaudecDessin : LaudecColoriste : Laudec
Collection : L'Heure H
Prix : 16.00€
- ZOO
5.0
Scénario
5.0
Dessin
4.5

- Lecteurs0 critique
Le synopsis de l'album Le procès de la Ministresse - Henriette Caillaux, 1914
La critique ZOO sur l'album Le procès de la Ministresse - Henriette Caillaux, 1914
Porté par un dessin à la personnalité affirmée, ce récit d’un procès qui fit la une en 1914 traite avec brio les luttes de pouvoir, y compris entre la presse et le monde politique. Sans oublier la place de la femme. D’une femme… A lire !
« Une bande dessinée tirée d’un podcast ? Houlà ! Je ne lirai certainement pas ce vil produit ! » Eh bien, si c’est ce que vous pensez, vous avez grandement tort ! Car cet album se dévore. Il est passionnant par le sujet traité, mais pas que. La forme est au service du fond et elle le sert vraiment très bien.
Cette « affaire sensible » à la sauce belge (podcast de la RTBF) raconte un fait divers qui défraya la chronique en 1914, juste avant la 1ère guerre mondiale : à Paris, la femme du Ministre des Finances tire au pistolet automatique sur Gaston Calmette, le directeur du Figaro qui se fendait d’articles assassins sur son mari Joseph Caillaux. Le journaliste meurt des suites de ses blessures.

Le procès de la ministresse : Henriette Caillaux, 1914 © Éditions du tiroir
La BD angle son propos sur le procès. Exercice pas simple : comment rendre vivante une histoire contrainte par une unité de lieu, dans laquelle les mots priment ? Les auteurs s’en tirent avec les honneurs. Différents flash-backs apportent de l’oxygène au huis-clos et nous permettent de bien comprendre le déroulement des faits ainsi que leur origine. Les dialogues sonnent justes. Les extraits des plaidoiries des hommes de loi sont judicieusement choisis.
Antonio De Luca a un trait singulier, rugueux. Il ne s’embarrasse pas de fioritures et va l’essentiel. Ses choix sont toujours justes. Il rend vivant les plaidoiries, il multiplie les expressions quand Henriette prend la parole. L’artiste est tout aussi efficace dans les scènes d’action, telle la décomposition sous différents angles du tir d’Henriette.
Affaire politique autant que passionnelle, l’enjeu va au-delà de savoir si Henriette Caillaux avait prémédité son geste ou non. S’opposent conservateurs et progressistes. Nombreuses sont les zones grises, car tous les moyens sont bons. Il n’y a ni bons ni mauvais.
Henriette Caillaux, appartenant à la haute bourgeoisie, a-t-elle par son acte et l’issue du procès servi la cause des femmes ? Pas évident, nous vous laissons en juger en lisant cet excellent album.
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