Six - T3 : Le serment de Gabaldón

Un tome charnière qui creuse la psychologie des personnages, maîtrise l’équilibre narratif et s’appuie sur un dessin expressif pour maintenir la tension. Certaines interrogations soulevées dans les deux premiers volumes trouvent ici un début de réponse, mais la vision d’ensemble ne se dévoilera qu’avec la conclusion.

Le troisième tome de cette tétralogie s’ouvre autour de la mine d’or que les six héros – Kid, Elsie, Quintus Tchitchi, Royal et Roxanne – avaient atteinte dans le volume précédent. Leurs divers poursuivants, chacun animé par des motivations propres, finissent par converger vers le lieu, provoquant un affrontement inévitable. Si, au départ, chaque poursuivant vise l’un ou l’autre des protagonistes, l’attrait de l’or finit peu à peu par détourner leur attention.

Extrait de "Six T.3 - Le serment de Gabaldón" © Dargaud

Ce tome approfondit la dimension psychologique des personnages et permet au lecteur de mieux les comprendre. Gérer six protagonistes principaux sans instaurer une hiérarchie de leader et de suiveurs est un défi, mais Philippe Pelaez relève l’exercice avec brio. En alternant les séquences de groupe et de sous-groupes, il maintient une cohérence narrative remarquable. Son écriture limpide, ponctuée de flashbacks habilement intégrés, éclaire les zones d’ombre de l’intrigue sans jamais perdre le lecteur. L’épisode se conclut en beauté, tout en relançant l’histoire grâce à un cliffhanger efficace en dernière page.

De son côté, Javi Casado adopte un style graphique plus réaliste que dans la précédente série réalisée avec Pelaez (Un peu de tarte aux épinards). Ce trait précis, riche en détails, s’accorde parfaitement à l’univers du western : personnages expressifs, décors écrasés par le soleil, et une mise en couleur qui accentue l’ambiance. Les nombreuses scènes d’action sont rendues avec intensité, rendant la lecture de ces trois premiers tomes particulièrement captivante et fluide.