Daniel Fuchs, comparse du Professeur Choron, Reiser et leur bande, fut un témoin privilégié des années Hara-Kiri, journal satirique qui décapait au vitriol. Dans Mes années bêtes et méchantes, il raconte, avec Joub et Nicoby, ses années folles.
C'est une réédition qui a du bon. Glénat relance un titre publié en 2010 par Drugstore : Mes années bêtes et méchantes. Mais c'est une réédition enrichie et augmentée qui nous est proposée. Bien mieux qu'un Passeport ou tout autre cahier de vacances pour démarrer l'année pied au plancher, en tout cas du bon pied.
Daniel Fuchs a été témoin de tout ce qui a fait la grandeur et la décadence de ces années folles, orchestrées par un Professeur Choron aussi génial que pervers et timbré. Les soirées orgiaques, les nouvelles idées du patron des fameuses éditions du Square, les sorties légendaires de Wolinski, Reiser et consorts... Tout est (bien) raconté ici, grâce au talent de narrateur de Joub et au coup de crayon à la fois plein d'humour et de profondeur de Nicoby.

Extrait de "Mes années Hara-Kiri" : Un florilège de souvenirs bêtes et méchants ! © Glénat
No limit
De la Une scandaleuse « Bal tragique à Colombey - un mort » en l'honneur du dernier souffle du général de Gaulle, aux représentations machistes mais toujours assorties d'un quinzième ou vingtième degré, cette bande dessinée raconte, sans fioritures et de manière aussi libre que l'étaient les membres d'Hara-Kiri, ces années bêtes, méchantes et pleines de sel.
On s'attache rapidement à Daniel Fuchs et on revit avec lui la meilleure période de sa vie. En tout cas la plus délirante, hilarante, libertaire et permissive. Comme Dans l'atelier de Fournier, Joub et Nicoby se présentent comme conteurs d'un passé mythique. Pour qu'il reste toujours un peu vivant, au moins dans nos mémoires.
Article publié dans le mag ZOO n°106 Septembre-Octobre 2025