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Le roi sans couronne

couverture de l'album Le roi sans couronne

Éditeur : Sarbacane

Scénario : Toni CarbosDessin : Toni CarbosAuteur : Auteur adapté : Traducteur : Philip Börgn, Satya Daniel

Prix : 22.00€

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Le synopsis de l'album Le roi sans couronne

Dans la chaleur moite du centre de convention philippin flambant neuf, plus qu’une partie d’échecs, c’est la guerre froide qui se joue. 17 juillet 1978, Baguio, aux Philippines, le championnat du monde d’échecs est sur le point de commencer. Le prétendant au titre Viktor Korchnoï va affronter le champion en titre, Anatoli Karpov. Bien au-delà de la compétition sportive, se prépare un combat psychologique entre deux maîtres aux parcours et aux allégeances idéologiques opposées. Karpov, fervent pro-soviétique soutenu par le KGB et le Kremlin, incarne la discipline et la loyauté envers le régime. Korchnoï, quant à lui, est nettement plus rebelle : se présentant comme candidat apatride après avoir fui en Suisse, il est considéré par l’URSS comme un traître. S’il gagne, ce sera une victoire idéologique de l’Occident.


Guerre froide autour d’un échiquier

En 1978, une simple partie d’échecs met en ébullition les deux superpuissances de l’époque. Toni Carbos relate l’événement dans Le Roi sans couronne, l’affrontement de deux prodiges du jeu sur fond de guerre froide.

Du temps de la guerre froide, tous les moyens sont bons du côté des deux superpuissances pour montrer sa supériorité. La course aux armements, bien sûr, mais aussi la conquête de l’espace, les avancées technologiques ou le sport. La moindre façon de prouver au monde la primauté de son modèle idéologique est mise à profit. Pendant plusieurs décennies, les échecs participent à cet affrontement, ici très pacifique, entre les États-Unis et l’URSS. L’École soviétique dominant largement la discipline, les Américains cherchent longtemps à contrer cette hégémonie. Au championnat du monde de 1972, la victoire du génie Bobby Fischer contre Boris Spassky est un véritable coup de tonnerre. Mais sans lendemain. Il faut attendre 1978 et le championnat du monde aux Philippines pour que la suprématie des joueurs russes soit de nouveau remise en cause, d’une manière assez rocambolesque. C’est cette rencontre entre Anatoly Karpov, jeune champion du Kremlin, et Viktor Kortchnoï, dissident dans la force de l’âge, que Toni Carbos décrit dans Le Roi sans couronne, l’adaptation d’un roman de Javier Cosnava.

Extrait du

Extrait du "Roi sans couronne"  le nouvel album de Toni Carbos © Sarbacane

L’étoile du Kremlin contre le dissident

Karpov a 27 ans, Kortchnoï 47, et tout les sépare. Le jeune cerveau est une véritable machine, outil de communication du pouvoir soviétique. L’aîné a fui l’URSS en 1976, laissant sa femme et son fils otages du Kremlin, qui leur refuse un visa de sortie. La rivalité entre les deux joueurs, vieille de plusieurs années, est à son paroxysme. Avec son dessin onctueux au savant mélange de tons rouges et bleus, Toni Carbos n’oublie aucun des multiples incidents qui émaillent les trois mois et 32 parties du championnat du monde. Plaintes incessantes des deux camps, problème sur les drapeaux près des échiquiers, passage aux rayons X du fauteuil de Kortchnoï, interdiction du port de ses lunettes de soleil miroir, présence d’un parapsychologue soviétique dans le public puis de deux yogis américains, etc. Cette partie digne d’un film de James Bond, car la CIA et le KGB ne sont jamais bien loin, est fascinante. Couplé à une intrigue parallèle d’un condamné philippin passionné d’échecs, Le Roi sans couronne offre sous couvert d’un récit très plaisant, un moment d’histoire géopolitique mondiale.

Article publié dans le mag ZOO n°106 Septembre-Octobre 2025

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