Conclusion de cette aventure en marge de la guerre de Sécession, dans laquelle les hommes se déchirent tout en affrontant un peuple de géants vivant reclus dans les Monts Ozark. Esthétique et dur.
Suite et fin de cette trilogie à l'atmosphère tendue. Et mention spéciale pour la couverture, particulièrement réussie : une vue plongeante avec beaucoup de profondeur, inquiétante, aux contrastes saisissants. Peut-on qualifier l'histoire de western ? De quête scientifique ? De récit de guerre ? D'horreur ?! Fantastique ? Historique ? Pas vraiment. Sylvain Runberg et David Dusa ont puisé dans ces différents genres pour construire un scénario sur la recherche d’un peuple mythique par des scientifiques, mais parlant surtout de la difficulté des peuples à vivre ensemble. Les Nordistes et les Sudistes. Les Blancs et les Noirs. Les Blancs et les Indiens. Les tribus amérindiennes entre elles. Les soldats et les civils. Les hétéros et les homos. Les humains et les Nuhallos...
Qui sont les Nuhallos ? Pas des hommes. Un peuple ancien qui est cité dans certaines légendes amérindiennes. Des géants. Ils se cachent de la folie des hommes dans des grottes profondes, dans des contrées reculées. Mais quelque chose les a mis en colère. Quoi ? Vous le découvrirez à la lecture de ce dernier tome.
Les Monts Ozark forment un cadre sauvage dans lesquels des sentiments exacerbés animent à peu près tous les protagonistes de Nephilims. Le dessin puissant de Stéphane Créty s'exprime bien pour représenter les scènes d'action comme les tourments qui animent des personnages au visage parcheminé, au regard par en-dessous. Ses forêts sont sombres et inquiétantes, d’autant plus qu’il pleut beaucoup tout au long du récit. Et Créty représente avec réalisme le sang qui gicle, les corps pantelants, démembrés. Il nous entraîne avec efficacité dans la folie et la douleur des hommes.
Alors, comment ne pas être plombé par cet album ? On y voit malgré tout des personnages positifs qui sont prêts à faire confiance à l'autre, pour qui le sens de l'honneur ne signifie pas tuer son prochain pour se venger.