Une expédition en Égypte, une découverte qui défie l’entendement, des corps gigantesques surgis du passé… Corbeyran relance avec brio l’univers des Stryges dans un nouveau spin off palpitant. Porté par le dessin réaliste et saisissant de Nicolas Bègue, ce récit nous plonge au cœur du XIXᵉ siècle, entre mystères archéologiques et révélations mythiques.
En 1869, en Égypte, l’archéologue français Nicolas Sardin entreprend des fouilles avec son mécène, Bernat. Leur expédition aboutit à une découverte exceptionnelle : une salle funéraire où reposent sept tombes couvertes de symboles cunéiformes. Chacune renferme un étrange gel noir qui se liquéfie au contact de l’air et dans lequel baignent d’immenses corps mesurant près de 3,50 m, à la peau sombre. Fasciné, Sardin décide de rapatrier ces dépouilles à Paris afin de mener des analyses et de présenter sa trouvaille à la communauté scientifique.
Lors de sa première conférence, il rencontre un personnage singulier : Sandor G. Weltman, industriel allemand et grand mécène, bien connu des lecteurs des Stryges. Séduit par l’ampleur de la découverte, Weltman met à la disposition de Sardin des moyens financiers illimités pour approfondir ses recherches et percer le mystère de ces géants.
Avec ce nouvel épisode, Éric Corbeyran renoue avec l’univers des Stryges, sept ans après la conclusion du troisième cycle. Il transporte cette fois l’intrigue au XIXᵉ siècle, tissant des liens inédits entre les créatures mythiques et l’Égypte ancienne. Le scénario habile relance l’intérêt des lecteurs et enrichit encore la mythologie de la saga.
Le dessin de Nicolas Bègue s’impose comme un atout majeur. Son trait réaliste, la précision de ses décors et le soin apporté à la mise en page restituent avec justesse l’atmosphère de l’époque, qu’il s’agisse de la gare de Lyon ou des salles du Louvre. Si son style évoque parfois celui de Guérineau, qui signe la couverture, Bègue affirme néanmoins une personnalité graphique propre. Ses choix de cadrages, parfois audacieux, se révèlent toujours pertinents et contribuent à la force visuelle de l’album.