M A D - T2 : Mechanical Mind

Pour ce deuxième épisode de la série M.A.D., l’intrigue nous plonge dans un Moscou futuriste et glacé, où Daia Anikine et son robot Socrate se lancent dans une enquête pour comprendre l’origine du conflit qui bouleverse leur monde.

Dans la capitale russe, au cœur d’un hiver glacial, dans un futur proche, Sacha, un jeune garçon, travaille pour une bande de pillards. Sa mission consiste à explorer des lieux déserts pour y dénicher des objets que ses employeurs pourront récupérer et revendre. En fouillant le sous-sol d’un immeuble abandonné, il découvre un laboratoire déserté où gît un vieux robot désactivé. Grâce à son talkie-walkie, il appelle aussitôt les ferrailleurs pour lesquels il travaille ; ceux-ci arrivent rapidement et remplissent leurs camions de tout ce qui leur semble utile. Mais l’expédition tourne court : des méchams — des robots affranchis de la domination humaine — sont sur le point d’attaquer.

L'atmosphère oppressante créée par Legrain sublime le thriller technologique de Jarry, immergeant le lecteur dans un Moscou en ruines, à l'univers post-apocalyptique.
© Le Lombard 2025

Sacha se cache puis est finalement sauvé par un vieux robot, étrangement similaire à celui trouvé dans le laboratoire. Cet androïde a été racheté aux ferrailleurs par l’unité de police M.A.D. ; il semblerait qu’il fasse partie des tout premiers robots à s’être libérés du joug des humains, peut-être même le tout premier…

Ce nouvel épisode donne de l’ampleur à cette jeune série de science-fiction. Après un premier tome surtout consacré à la mise en place de l’univers, le lecteur entre ici plus facilement dans le récit. Le scénario, toujours aussi retors, développe une enquête policière dans un cadre singulier. L’intrigue, rythmée et riche en rebondissements, conduit habilement à un dénouement final surprenant. De nombreuses scènes d’action ponctuent l’histoire, maintenant le lecteur en haleine du début à la fin.

Thomas Legrain, après avoir façonné l’identité graphique de la série dans le premier volume, laisse ici son héroïne et son alter ego robotique, Socrate, prendre toute leur dimension. Son découpage classique mais nerveux, ses angles de vue en perpétuelle variation, évoquent la mise en scène dynamique des films d’action. Le lecteur traverse les pages presque essoufflé, craignant à tout moment de se retrouver sur la trajectoire d’une balle perdue.

Avec cet épisode, la série trouve véritablement son élan, et l’on attend le prochain tome avec impatience.