Lya ne vit pas un stage banal : elle cherche dans un cabinet d’avocats des indices qui pourraient la mener au responsable de son handicap. Elle ne peut plus marcher. Le lecteur, lui, marche : l’histoire est bien menée. Les ados s’identifieront sans peine à la volontaire et sympathique Lya.
Justine Cunha a publié un jour sur le Net le dessin d’une jeune fille rousse assise sur un siège indéterminé. Déclic dans le cerveau de Carbone : Lya, assise sur son fauteuil roulant, était née. La scénariste a écrit une trame simple mais joliment conduite, avec des personnages touchants et une tension narrative qui fait qu’on ne lâche pas l’affaire avant la dernière page de cette intégrale. Lya est paraplégique depuis la veille de ses 17 ans, après avoir été renversée par un chauffard qui s’est débrouillé pour ne pas être identifié : une somme d’argent avait été versée aux parents, alors dans le besoin, de la jeune femme. Quatre ans plus tard, Lya devenue étudiante en droit dégote un stage dans le cabinet d’avocats qui avait géré la transaction financière. Elle veut trouver le responsable de son handicap. Le ton est juste. Ce n’est pas de la compassion qu’on éprouve pour elle, mais de l’attachement.
On admire son opiniâtreté. On ressent également les barrières engendrées par le fait d’être en fauteuil roulant. Heureusement, un ami-amoureux et une collègue sympa sont là pour l’épauler dans sa quête de vérité.

Extrait du T.1 de Dans les yeux de Lya - En quête de vérité. © Dupuis 2025
Carbone réussit à créer une tension dramatique dans le quotidien des bureaux du cabinet d’avocats. Ah ! Ce fameux dossier à remettre en place ! Et Justine Cunha offre le support de son dessin digital efficace, coloré, au cadrage souvent serré, avec des personnages aux grands yeux. Son passé dans le cinéma d’animation est perceptible. Bonus en fin d’intégrale, et c’est une heureuse surprise : un épilogue qui n’apparaissait pas dans le dernier album du triptyque. Un vrai plus pour cette BD plutôt destinée aux adolescents.