L’amorostasie est un virus qui plonge les partenaires follement amoureux dans un état catatonique. Olga et Kiran ont fini par sortir de cet état comateux et se prêtent à une multitude d’examens médicaux en vue de trouver un remède efficace, puisque l’épidémie ne cesse de se répandre. Avec ce troisième tome, Cyril Bonin conclut son triptyque de façon inattendue.
L’amorostasie touche toutes les strates de la population soulevant des débats passionnés où les politiciens de tous bords ont leur mot à dire. Voici que même le Président de la République vient de se pétrifier à son tour, obligeant les citoyens à revenir aux urnes pour lui choisir un successeur. Alice Beaulieu, l’épouse du Président, finit par être élue.
Journaliste, Olga est aux premières loges tandis que Kiran tombe dans les rets de Deborah Goodness, une créatrice de mode qui flaire la bonne affaire en faisant de Kiran un top model pour ses futurs défilés. De l’ambiance chaleureuse des quartiers populaires du tome précédent, nous passons au cadre mondain et hyper-branchouille de la capitale et des sphères du pouvoir avec toute une nouvelle galerie de personnages que Cyril Bonin ne manque pas d’égratigner dans leurs rites et leur comportement.
Loin de tirer à la ligne, Cyril Bonin poursuit et achève son récit avec la même ferveur, le même entrain comme en témoigne son dessin, toujours aussi séduisant. Mais il s’avère cependant que certains éléments de son scénario dans les rapports qui unissent Olga et Kiran, ou encore l’évolution de la relation d’Olga avec son ex, sont plus que prévisibles. Le fait que les deux amants reviennent brusquement à la vie normale, sans aide médicale, alors qu’il est établi que l’amorostasie ne frappe que les vrais amoureux, met très vite la puce à l’oreille.
Et si le dénouement de cette histoire ne manquera pas de surprendre, cette conclusion relève de l’artifice scénaristique un peu facile.