Six mois sont passés depuis les évènements racontés dans Dark Knights of steel, le mercenaire Deathstroke est engagé par le Jarl Vandar pour aller abattre un de ses ennemis. Cependant, sur le chemin, il doit affronter son passé et les multiples erreurs qu’il a commises en route…
Les années défilent et les concepts se croisent, se ressemblent tout en essayant de tester l’élasticité de ces univers super-héroïques. Avec Dark Knight of Steel, l’idée est de transposer le monde des héros DC dans un cadre d’héroïc fantasy mâtiné de références nordiques bien dans le courant actuel. Tom Taylor a néanmoins légèrement changé la donne en fusionnant les personnages de Batman et Superman, faisant du héros de Gotham un aventurier itinérant doté d’énormes pouvoirs qui dépendent de la lumière du soleil.
Un hiver qui dure
L’histoire débute au royaume de Gyllenhjem, sous le règne du roi Maxwell. Ce dernier a convoité la femme de son propre mage, Viktor, provoquant la colère de ce dernier qui a alors abattu sur le pays un hiver sans fin. Profitant de la faiblesse du roi, les différents seigneurs ont commencé à se faire la guerre. Cependant, un espoir commence à circuler : il est dit qu’un jeune enfant, nommé Alec, pourra mettre fin à cette malédiction. Évidemment, ça n’est pas pour arranger les affaires de ceux qui souhaitent s’asseoir sur le trône, et plus particulièrement le puissant jar Vandar, surnommé Vandal Savage, qui envoie son plus redoutable mercenaire, Slade le Deathstroke pour éliminer le garçon. Toutefois, alors qu’il s’apprête à affronter celle qui protège l’enfant, Slade découvre qu’il s’agit de sa femme et que, finalement, il vaut peut-être mieux soutenir le sauveur et l’aider à accomplir son destin, plutôt que le sacrifier au profit des intérêts de son commanditaire. En supplément, on a droit aux back-ups de Tom Taylor et Riccardo Federici qui nous racontent la jeunesse d’Arthur, l’héritier d’Atlantis.

Le légendaire assassin Deathstroke écume une terre gelée, tuant pour l'argent au sein d'une nation de jarls en guerre perpétuelle. © Dark knights of steel : allwinter - Urban Comics
Efficace et dynamique
On devine assez facilement que le concept est plein de potentiel et que les déclinaisons peuvent amener quelques sympathiques variations. Cependant, Kristoff (et donc Taylor) n’abuse pas des références. Certes, on reconnait Mr. Freeze dans la silhouette et le passif du mage Viktor, on retrouve aussi Alec Holland, alias Swamp Thing, dans le jeune Alec, ainsi que la famille de Slade Wilson, sa femme Adeline et sa fille Rose, mais cela reste de l’ordre du parallèle sympa qui ne gêne pas la lecture de l’intrigue, ni ne l’embarrasse de clins d’œil trop appuyés. Et c’est justement ce qui permet à cette lecture de ne pas s’empêtrer dans un laborieux exercice de style vain et inutile. On peut très bien apprécier ce volume pour ce qu’il propose, une aventure captivante qui parlera aux habitués des personnages DC, mais aussi à ceux qui apprécient les bons gros récits de fantasy un brin bourrins.
Au final, un album assez efficacement mené, qui fait très bien son boulot, sans pour autant révolutionner quoi que ce soit, le tout servi par de bons artisans qui maîtrisent leur art.