Le premier tome de L’adoption s’achevait sur un coup de théâtre inattendu : en fait, la petite Qinaya avait été enlevée par ses parents adoptifs. Gabriel, le grand-père, qui s’était tant attaché à la gamine, finit par se rendre au Pérou pour essayer de la retrouver. Arno Monin et Zidrou concluent brillamment leur très émouvante histoire.
Dix-huit mois se sont écoulés depuis que Qinaya a été rapatriée dans son pays natal. L’événement a provoqué un véritable tsunami dans la famille Van Oosterbeeck : Gabriel est brouillé avec son fils, qui purge une peine de prison pour rapt d’enfant. Le couple que ce dernier formait avec Lynette n’a pas résisté à l’épreuve et mamie Risette, la grand-mère, est en phase de dépression chronique.
S’étant arrogé les services d’un détective privé qui a retrouvé la trace de Qinaya, Gabriel débarque à Lima pour la revoir. Dans sa quête, il va se lier d’amitié avec un autre Belge, qui lui est à la recherche du corps de sa fille, victime d’un séisme. Sous le poids du fardeau moral que chacun d’eux porte en lui, ensemble ils seront plus forts.
Dès la première page, nous sommes prévenus : « « end » et « happy » ne feront jamais bon ménage ». Et, loin de se conclure d’une manière convenue, le récit de Zidrou ne cesse de sortir des sentiers battus avec une émotion dépourvue de tout sentimentalisme qu’un tel sujet aurait pu générer. On est admiratif devant ses dialogues, si finement ciselés, où l’humour pointe dans les moments les plus difficiles et qui coulent de la bouche de ses personnages avec un rare naturel.
Lumineux, inspiré, énergique, expressif et chaleureux, le trait et le travail sur les couleurs d’Arno Monin servent admirablement cette histoire : ce voyage au Pérou l’a profondément inspiré. Une réussite à tous les égards qui, espérons-le, incitera ce tandem à se reformer pour de nouveaux projets.
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