Mon amie des ténèbres - T4

L’école n’est tendre avec personne. La porte de salut vient parfois simplement de la bonne personne qui intervient au bon moment. 

Akane est mise au ban des groupes sociaux scolaires. On se moque d’elle au point de l’affubler de l’indélicat surnom de « sorcière des ténèbres ». On la dit maudite, on l’évite tout en la pointant du doigt avec insistance. Tout contact est violemment proscrit dans la rigolade mesquine la plus totale. D’une résilience abattue, Akane n’a pourtant pas fait grand-chose de spécial. Tout au plus est-elle timide. Son monde va s’éclairer lorsqu’un nouvel élève, aussi candide que benêt, va lui porter un intérêt marqué. Taiyo, en effet, prend au pied de la lettre tous les sobriquets dont on la gratifie, s’extasiant ouvertement de l’aura ultra cool que cela génère selon lui.  

Se réapproprier l'insulte 

Mon amie des ténèbres réussit à transfigurer ce postulat simple grâce à une approche très particulière de la relation de ces deux enfants qui arrivent à laisser l’amertume du monde de côté. Le harcèlement d’Akane prend une forme inhabituelle. Elle n’est pas physiquement violentée, mais subit une malveillance goguenarde bien plus sournoise. Taiyo détourne quant à lui la position du sauveur du fait de son incompréhension crasse de la situation. La tranche d’âge des personnages évite d’office la prince-charmantisation du jeune garçon qui tentera de forger une réelle amitié, mal dégrossie, mais touchante, au lieu de devenir immédiatement le partenaire amoureux commis d’office. Très bien écrite, Mon amie des ténèbres multiplie les scènes optimistes et drôles, dans un schéma prévisible, mais pourtant jamais redondant.