Oshi no ko - T16 : Oshi no ko - tome 16

Clap de fin pour Oshi no ko, véritable série à succès aux multiples adaptations, dans un ultime tome riche en émotions.

Derrière les sourires factices et les prestations millimétrées, qu’est-ce qui se cache réellement sous le masque de nos idols préférées ? Que se passe-t-il une fois les lumières éteintes et les rideaux tirés ? Oshi no ko part du constat que l’industrie du divertissement repose sur les mensonges qui exacerbent les attentes du public envers les artistes. Cette façade fragile cache l’oppression des personnalités, dont la vulnérabilité se trouve exacerbée, capables de craquer à tout moment.

Le manga dépeint alors très bien cette tension constante entre la persona inébranlable de l’artiste, un concept jungien que l’on retrouvait déjà à l’âge d’or d’Hollywood lorsque les studios s’apparentaient à des fabriques à célébrités, et l’humain, qui ressent toutes les émotions.

Notamment, les questionnements du personnage d’Aï Hoshino sur son rapport à l’amour renvoient à ce paradoxe qui la pousse à déployer un idéal romantique auquel s’accrochent les fans, tandis qu’elle-même se sent incapable d’éprouver ce type d’émotion. Ainsi, l’idol ne parvient plus à faire la distinction entre l’image qu’on lui a façonnée et la jeune adolescente qu’elle est censée être.

Elle n’est plus un simple reflet, mais devient le miroir de toutes les projections.

Extrait du manga "Oshi no ko - Tome 1" de Akan Akasaka et Mengo Yokoyari
© Kurokawa 2025

La fin du mensonge

Entre révélations et déchirements, ce dernier tome conclut une série aussi poignante que révélatrice sur les mécanismes de la société de divertissement. Il nous montre jusqu’où l’admiration peut aller, menant à un rapport malsain lorsque les artistes sont pris comme des objets d’adoration.

Trop d’exemples tragiques, issus aussi bien de la sphère J-pop que K-pop, ont pu démontrer que le culte de la personnalité est un pan insidieux de cette industrie, comme l’agression au couteau perpétrée par un fan harceleur sur l’idol japonaise Mayu Tomita en 2016, évènement qui a probablement inspiré la mythique scène finale du premier tome.

Oshi no ko n’est donc pas seulement une œuvre sur la face sombre du monde du divertissement, mais révèle également les liens complexes, parasociaux, qui unissent artistes, fans et médias. Un trio qui peut s’avérer mortel.

Article publié dans ZOO Manga N°22 Novembre-Décembre 2025