Nous revoilà à New York en novembre 1960. Le colonel Abel, chef espion communiste, charge Gladys, splendide noire aux goûts saphiques, de liquider quelques agents peu fiables. Le milliardaire Howard Hughes qui a promis à Dottie de faire libérer Gary si elle accepte d'assouvir son fantasme secret (gratiné le fanstasme, on vous laisse la surprise) et qui ne croit pas à sa mort, charge Chouinard, son homme de main, de la retrouver.
Celui-ci déniche Dottie chez... Gladys, alors que les deux jeunes femmes prennent une douche, brûlante évidemment. Chouinard, ancien GI qui doit la vie à Poison Ivy, trahira son patron et aidera Dottie à lui échapper. On retourne sa veste aussi souvent que les filles, toutes splendides, tombent leur chemise dans cette évocation glamour des années 60 ! Même Lioublov, superbe blonde du KGB qui eut des bontés pour Gary dans sa cellule, choisit la liberté lors de l'échange du pilote contre Abel.
Ainsi s'achève le deuxième triptyque de Pin-up. Pauvre Dottie. Elle n'a pas fini de pleurer sous la pluie...
Rythmé par les événements de l'époque (mort de Clark Gable, élection de Kennedy, mise en orbite de John Glenn), mêlant personnages réels (Hughes, savoureux en tireur de ficelles hystérique se prennant les pieds dans le tapis) et créatures élégantes et décidées, le plus souvent vouées à un destin tragique, Yann poursuit avec bonheur et jubilation, ce théâtre d'ombre et de lumière. On y aime et on meurt violemment (parfois même très salement) mais, grâce au dessin magique de Berthet, avec toujours une suprême élégance. Le glamour, toujours...