Le P'tit bout d'chique : Le p'tit bout d'chique, intégrale

Si François Walthéry eut peu de temps à consacrer à son p’tit bout de chique, il resta fidèle à ce héros poétique, le temps de récits plus ou moins courts regroupés ici en une intégrale patrimoniale indispensable pour les amateurs.

De François Walthéry, on connaît Natacha l’hôtesse de l’air. Mais il est également le créateur de Le p’tit bout de chique, un petit garçon attendrissant. L’auteur y a projeté ses souvenirs d’enfance dans son village de la campagne liégeoise. Comme l’explique Jean-Luc Dieu dans le passionnant dossier introductif, la première histoire en 1975 est en fait un bouche-trou improvisé pour pallier la défaillance d’un scénario de Raoul Cauvin, alors malade.

Le P'tit bout de chique © Éditions du Tiroir, 2020

Le p’tit bout de chique eut une « carrière » chaotique. Cette intégrale compile des histoires courtes et des gags créés sur plusieurs décennies, l’équivalent de trois albums. Le premier tiers est le meilleur, Walthéry assurant dessin et scénario. Les lecteurs du Journal de Spirou des années 70-80 y trouveront sans doute des madeleines de Proust. Certains gags présentés ici sont inédits en album.

Le second tiers reprend un album publié par Marsu Productions en 1992. Walthéry ayant épuisé son stock de souvenirs d’enfance, les textes sont cette fois de son ami Serdu. Jean-François de Marchin travaille sur les décors, mais le dessin garde bien la patte de Walthéry. Et les scénarios perpétuent l’esprit de gentille poésie, même s’ils sont moins inspirés sur les gags en une planche (heureusement peu nombreux).

Le p'tit bout de chique © Éditions du Tiroir, 2020

Enfin, le dernier tiers de l’album est constitué de récits pour l’essentiel inédits en album, parus il y a quelques années dans le trimestriel des éditions du Tiroir « L’Aventure ». Les scénarios sont cette fois de Michel Dusart, autre ami de Walthéry. On peut regretter que ce dernier se soit nettement moins impliqué dans le dessin, qu’il délègue davantage à De Marchin.

Cette édition patrimoniale de qualité a laissé de côté les quelques albums publiés dans les années 90 avec Mittéï au dessin, et c’est sans doute tant mieux. L’intégrale centrée sur Walthéry donnera un sourire nostalgique à sa lecture : c’est étudié pour !