Un western sans temps mort qui a pour particularité de nous offrir, outre une belle course-poursuite selon les canons du genre, des scènes épiques surfant avec le fantastique, d’une violente intensité. A déconseiller aux plus jeunes.
La série West Legends nous offre la lecture de one-shots racontant un épisode de la vie de ces personnalités hautes en couleur qui ont fait légende de l’Ouest.
Dans Butch Cassidy & the wild bunch, Christophe Bec a choisi un axe narratif en deux parties. La première est dans les codes classiques du western : une poursuite. Une double poursuite, même, puisque la bande de Butch Cassidy est traquée par une troupe menée par l’opiniâtre shérif Josiah Hazen, mais aussi par des chasseurs de prime sans foi ni loi. Le périple de la « horde sauvage » (traduction de wild bunch), de Butch, après l’attaque d’un train, va les mener dans les Big Horn Mountains, montagnes sacrées pour les Indiens, mais qui furent également investies par des chercheurs d’or.
C’est là que l’album bascule, en direction de l’horrifique teinté de fantastique. Une étrange communauté habite un village abandonné, dirigé par un pasteur de prime abord affable, mais passablement exalté. Et ses ouailles sont pour le moins inquiétantes. Quels secrets inavouables se cachent au tréfond des galeries creusées jadis dans la montagne par les chercheurs d’or ?
West Legends tome 6 - Butch Cassidy & the wild bunch
© Soleil, 2022
Michel Suro retrouve un genre auquel il était associé au début de sa carrière de dessinateur (avec la série Sundance) : le western. Son dessin dans le mouvement convient bien à cet univers. Ses chevauchées endiablées, ses combats colt au poing sont dans l’esprit.
On peut simplement regretter que parfois on a du mal à savoir qui est en scène, entre la bande de Cassidy, le groupe de Hazen et les chasseurs de prime. Cela est à la fois dû à la triple narration en parallèle, à la mise en couleurs insuffisamment différenciée et au fait que chacun des trois groupes commet des exactions, y compris celui des shérifs, qui exécutent sommairement une personne que Butch avait, lui, épargnée.
Cette frontière abolie ou floutée entre bien et mal est toutefois un des intérêts de cet intéressant album.
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