ZOO

Monstera

couverture de l'album Monstera

Éditeur : Rivages

Dessin : Simon RoureAuteur :

Collection : Virages graphiques

Prix : -1.00€

  • ZOO
    note Zoo4.0

    Scénario

    4.0

    Dessin

    3.0
  • Lecteurs
    note lecteurs
    0 critique

Le synopsis de l'album Monstera

Un jour, Simon se fait repérer dans la rue par une agence de mannequin. Lui qui est très timide se retrouve à poser et défiler. Alors qu'il découvre le milieu de la mode et du luxe, ses copains, eux, continuent à manifester : "Travaille, consomme, ferme-là", "De cette société on n'en veut pas"... Sa copine, elle, devient obsédée par son poids. Autofiction percutante, Monstera parle avec beaucoup de finesse de notre rapport au corps et à la société de consommation, du soin que l'on porte à soi et aux autres, de nos aspirations et contradictions.


Très chair

Après Hors cadre, Simon Roure change de cap dans ce one shot très sérieux sur l’obsession de soi et de son image. Un album qui remue une foule de problématiques actuelles.

Monstera

Monstera © Virages graphiques, 2024

À part le skate, les copains et l’engagement politique contre notre société ultra-capitaliste, Simon végète. Un début de vie d’adulte chaotique. Pas de boulot, pas d’argent, pas d’horizon… Puis un jour, il est repéré au Skate Park par une agence de mannequins. Essais, contrats, et le voilà assez rapidement propulsé dans un monde où le culte de soi fait entrer du cash. Régime, crèmes, sport, il faut que son outil de travail soit parfait. Tout cet argent lui permet même de s’installer avec Lina, sa nouvelle copine, alors pourquoi se plaindre ?! Si au début, il voit ce boulot comme une opportunité de se remettre en selle et de lutter contre sa timidité, il tombe inévitablement dans une routine du culte de soi comme l’exigent ses employeurs. En ne se focalisant que sur lui et la fragilité de son statut, comment avoir du temps pour ses copains, continuer les maraudes ou les manifs, ou même voir le mal qui ronge Lina ? À l’image du monstera, le basique de la plante verte formatée et increvable qui pullule dans les banques, il faut tout de même un peu d’eau et de lumière pour exister…

Miroir, mon beau miroir

Cernée par la pub, la surconsommation et le culte d’une certaine idée de la beauté, notre société court à sa perte. Tout le monde le sait et pourtant, rien ne change. Comme quand on est embarqué par le courant d’une rivière, inarrêtable, il faut vraiment faire un gros effort pour regagner la rive. Simon Roure propose justement de remonter sur la rive ! Il brasse, dans cet ouvrage coup de poing, pas mal de problématiques sociétales liées à la surconsommation et au capitalisme (réseaux, pub omniprésente, culte de la maigreur, amitié, amour, obsession…). Mais reste une question : peut-on sauver ceux qui ne veulent pas l’être ? Très fort, ce titre étonnant dont le personnage principal porte le même prénom et ressemble comme deux gouttes d’eau à l’auteur, nous interroge sur notre responsabilité face à nous-mêmes et notre entourage. Il est difficile de s’immiscer dans la vie des autres mais que faire quand un proche est, par exemple, victime d’anorexie mentale ? Ce titre nous encourage à veiller les uns sur les autres, car il est bien difficile de dompter le monstera qui sommeille en chacun de nous…

Article publié dans le Mag ZOO N°97 Mars-Avril 2024

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