La légende de Bonnie & Clyde, selon Blanche Barrow

Une bande dessinée sur Bonnie and Clyde, en voilà une bonne idée. Mieux : il s’agit d’un triptyque bien senti. Une histoire, trois points de vue et autant de vérités. Le tout dessiné avec brio dans un trait aussi explosif qu’un porte-flingue.

La légende de Bonnie & Clyde vue à travers trois prismes. Celui de Blanche Barrow, épouse de Buck et belle-sœur de Clyde Barrow, braqueuse malgré elle. Celui d’Henry Methvin, « le plus jeune membre du gang Barrow, la brute à la tête d’ange » comme le présente l’auteur Benoît Vieillard. Et enfin, celui de Frank Hamer, le vieux Texas Ranger, l’homme de la traque.

C’est l’idée originale : traiter ce mythe en trois volets. Et on peut dire qu’à la lecture de ce premier opus, Benoît Vieillard ne s’y est pas trompé. « Ainsi les petites histoires de chacun une fois réunies, donneront-elles vie à la plus grande histoire de hors-la-loi jamais contée. Trois destins qui contribueront malgré eux à en faire une légende ! » présente l’auteur en guise d’introduction. Alléchant.

On compatit avec la pauvre Blanche, entraînée par amour au cœur de ce groupe de sauvages. Des bandits de grands chemins à la gâchette facile et la morale enfouie six pieds sous terre. Point de compassion, que des munitions pour Bonnie and Clyde. Ça finira mal, se dit-on en suivant la trajectoire de leur crime. La fin de l’histoire, on la connaît. Ça finit effectivement mal.

Mais ici, il est davantage question de changer d’angle de vue pour poser un nouveau regard sur la légende chantée avec beauté par Serge Gainsbourg. Le dessin est aussi explosif que le gang Barrow. On ne fait qu’une bouchée de ce premier volet. Mais que d’impatience en attendant la suite.