Largo Winch - T25 : Si les dieux t'abandonnent...

Au cœur d’un monde où les héritages personnels se heurtent aux ambitions géopolitiques, une nouvelle menace surgit pour ébranler l’univers de Largo Winch. Entre drame intime, luttes de pouvoir et technologies détournées, l’aventure s’ouvre sur une note sombre qui propulse immédiatement le héros dans une fuite haletante aux enjeux planétaires.

Retiré sur Sarjevane, son île dans la mer adriatique héritée de son père Nerio, Largo tente de se couper du monde pour surmonter la disparition de son ami milliardaire Jarod. La quiétude qu’il recherche est brusquement interrompue lorsqu’un hors-bord s’approche de l’île. Aux commandes se trouve Obi Martins, ingénieur visionnaire et entrepreneur, qui avait cédé 49 % de sa société à la division aéronautique du groupe Winch deux ans plus tôt. Mais au moment d’arriver, Obi est abattu d’une balle en pleine tête. Sous le choc, inquiet et déterminé à comprendre, Largo fouille l’embarcation. Il y découvre une fillette de onze ans : Hope, la fille d’Obi, encore tremblante et cachée à bord.

Obi travaillait sur une technologie de drones humanitaires destinée à sauver des vies. Il devait en présenter les premiers prototypes lors d’un congrès à Lagos, sa ville natale. Mais derrière ces avancées prometteuses se tramaient des intérêts bien plus sinistres : plusieurs puissances belliqueuses cherchaient déjà à détourner la technologie pour produire de minuscules drones assassins.

Largo Winch décide de souffler sur l'île de Sarjevane, un repos de courte durée...
© Dupuis 2025

Indra, l’épouse d’Obi et membre du puissant clan Sing, détenait la majorité des parts de l’entreprise. Sa mort brutale dans un accident de voiture au Texas a bouleversé le fragile équilibre du projet. Sa fortune est revenue à ses sœurs, Rani et Shari, faisant vaciller les alliances et attisant les rivalités.

trouve son origine dans les romans de Jean Van Hamme, que l’auteur a ensuite lui-même adaptés en bande dessinée. Après une vingtaine d’albums, Van Hamme a choisi de passer le relais. Eric Giacometti, dans un premier temps, a signé les quatre épisodes suivants. Désormais, c’est Jérémie Guez — écrivain, scénariste et réalisateur reconnu dans l’univers du polar — qui reprend l’écriture. Son arrivée marque une transition réussie : il s’approprie brillamment les codes de la série tout en injectant une énergie nouvelle et un rythme particulièrement maîtrisé.

Philippe Francq, fidèle au poste, livre une fois encore un travail d’une grande finesse. Son trait réaliste et précis, allié à une mise en scène millimétrée, confère à chaque planche une lisibilité exemplaire. Grâce à une gestion subtile des cadrages et des points de vue, les scènes d’action gagnent en intensité, donnant au lecteur l’impression d’assister à un véritable film sur papier.

Bravo aux auteurs pour ce premier acte spectaculaire, dont on attend avec impatience le dénouement dans le prochain tome.