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couverture de l'album

Série : American GodsTome : 1/2Éditeur : Urban Comics

Scénario : Paul Craig RussellDessin : Scott Hampton, Paul Craig Russell

Collection : Urban Graphic

Genres : Aventure

Public : À partir de 12 ans

Prix : 22.50€

  • ZOO
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Le synopsis du comics

Ombre vient tout juste de sortir de prison lorsqu'il apprend la mort de sa femme et de son meilleur ami dans un terrible accident de voiture. Dans l'avion qui le ramène chez lui, il fait la connaissance d'un étrange personnage appelé Voyageur. Ce dernier, qui n'est autre que le dieu nordique Odin, lui propose de l'embaucher comme garde du corps. Ensemble, ils vont poser les bases d'une lutte qui opposera le panthéon des anciens dieux à celui des divinités modernes, la Télévision, Internet ou encore la Voiture.


La critique ZOO Le Mag

Deux adaptations d’American Gods, le fameux roman de Neil Gaiman, sont toujours en cours, en série TV et en comics. Nous découvrons avec délectation aujourd’hui le premier volume de cette version en bande dessinée...

En 1992, Neil Gaiman quitte la Grande-Bretagne pour aller vivre aux États-Unis, dans la campagne du Wisconsin, afin de se rapprocher de sa belle-famille. Le contraste entre sa première vie sur le vieux continent et cette nouvelle existence aux États-Unis va profondément l’interloquer. Peu après son arrivée, il va parcourir le territoire américain pendant près d’un an afin de mieux comprendre l’essence même de cette nation d’accueil, plus comme explorateur sociologique qu’en tant que touriste.

En effet, outre certains lieux emblématiques des USA, il va emprunter des routes secondaires, s’arrêter dans des bourgades, des drive-in, visiter des attractions en bord de route et autres endroits typiques, collectant documents et témoignages afin de dresser une sorte de portrait de fond de l’Amérique. Il va tirer de ce road trip tout personnel une réflexion sur ce pays qui depuis sa naissance semble engloutir les croyances ancestrales des étrangers qui viennent y vivre pour les remplacer par d’autres « divinités » inhérentes à ce nouveau monde, avec comme paroxysme notre ère moderne où la technologie, le divertissement et le consumérisme supplantent la spiritualité. Ce postulat servira de base à son roman American Gods, paru en 2001.

In Go(l)d we trust ?

American Gods a pour protagoniste un dénommé Ombre. Alors qu’il sort de prison, il apprend que sa femme est morte dans un accident de voiture. Dans l’avion qui le ramène au bercail, il rencontre Voyageur, un individu étrange qui semble tout savoir de lui et veut absolument l’embaucher comme homme de confiance. Ombre va finir par accepter, mais qui est vraiment Voyageur ? Un arnaqueur mythomane, ou bien le dieu nordique Odin qui cherche à rameuter les troupes afin de faire la guerre à ces nouveaux dieux américains que sont internet, médias, entertainment... et de retrouver une légitimité dans le monde humain ? Mais les autres divinités, qu’elles soient antiques, mythologiques ou folkloriques, semblent avoir baissé les bras et accepté la défaite.

À l’instar de son propre road trip des années plus tôt, Gaiman a choisi de faire voyager Ombre à travers l’Amérique pour exprimer ce combat sous-jacent, dévoilant l’enjeu au fur et à mesure des rencontres au lieu d’aborder frontalement cette guerre entre anciens et nouveaux dieux. Il est plutôt question de savoir ce qui constitue l’appartenance à l’Amérique à travers différents portraits, ainsi que dans des interludes revenant sur diverses périodes historiques de l’immigration ou des croyances.

L’Art d’adapter

Pour réussir l’adaptation d’un roman aussi fou et complexe, il fallait bien quelqu’un de la trempe de P. Craig Russell, collaborateur de longue date de Neil Gaiman dont il avait déjà adapté Murder Mysteries et Coraline. Russell a littéralement mis en scène cette adaptation plutôt que de l’aborder en simple scénariste, comme lorsqu’Ombre téléphone à sa femme et qu’on la voit telle qu’il l’imagine, ou quand il parle avec Voyageur en voiture sous une tempête de neige et que le lecteur voit la même chose qu’eux à travers le parebrise (dixit Russell lui-même).

Toujours selon Russell, son expérience des opéras adaptés en comics lui a beaucoup apporté pour ce projet où il a utilisé des métaphores visuelles. Son travail a été élaboré en étroite collaboration avec Scott Hampton dont le talent de peintre est ici extrêmement bien amené, complétant étonnamment un trait assez pur et ascétique dans le traité des personnages. Ce croisement entre style linéaire et peinture engendre une ambiance qui exprime bien les dualités qui sont en jeu dans la narration...

Article publié dans le magazine Zoo n°68 Novembre - Décembre 2018


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