Fantomiald - T1

Fantomiald compile six récits courts sur le canard masqué éponyme. Mais qui donc est Fantomiald ? Comment est-il devenu Fantomiald ? Quelle est sa mission ? Va t-il sauver Donaldville des malfrats ? Autant de questions qui trouvent réponses dans des saynètes marquées par l’humour et l’aventure.

Avant de devenir Powerduck, Fantomiald débarquait en France en 1974 dans Mickey Parade. Sa genèse date, elle, de 1969 avec une première parution en Italie. Le premier récit de cet album permet de revenir sur l’origine du justicier. Alors que Donald bénéficie frauduleusement de l’héritage de son cousin Gontran, il lui spolie une villa mystérieuse dissimulant moult secrets. Cet épisode reste le meilleur de la série, les autres faisant évoluer un héros colérique dans des quêtes souvent plus classiques.

Les scénarios sont variés et souvent inspirés de super-héros comme Batman ou Spiderman sans en avoir la profondeur. Le super-méchant Sableman, plus victime que vilain, évoque Gueule d’argile ou l’Homme-sable et la voiture de Fantomiald, la Batmobile, entre autres… Les références ne s’arrêtent pas là puisqu’il s’agit à la base de parodier une bande dessinée à succès : Diabolik, elle-même inspirée de Fantômas.

Tout en respectant le Donald connu, sa représentation s’oriente vers le dynamisme des super-héros susmentionnés, ce qui le rend intéressant. L’esthétisme globale lorgne de ce côté également. La cape de Donald en ouverture de Lavage de Cerveaux, très proche des effets à la Batman, en est la preuve. Cette recherche sera plus poussée par la suite dans PowerDuck et permettra d’élargir le public.

Fantomiald se lit avec beaucoup de plaisir. Sa force repose sur un héros qui emprunte aux codes classiques du héros mais qui a pourtant tout de l’anti-héros : une fonction de justicier occupée par usurpation, un sale caractère, des valeurs discutables, peu d’altruisme et un ego surdimensionné…