Le Pingouin - T1 : Bec et ongles

On dit que le Pingouin est mort, c’est le moment pour ses héritiers et ses associés de se partager le butin, mais voilà, l’expatron de la pègre de Gotham est toujours là, prêt à organiser son retour.

S’il y a une constante dans le travail de Tom King, c’est cette propension à creuser profondément la psyché de ses personnages. Ainsi, s’il entreprend de raconter le retour du Pingouin à Gotham, de suivre ses démarches pour se constituer une équipe qui va lui servir à se débarrasser de ses ennemis, c’est prin- cipalement pour étudier les rouages psycho logiques qui motivent le légen- daire adversaire de Batman à soigner son entrée en manipulant les uns et les autres afin qu’ils le rejoignent dans son projet de reprise en main de Gotham.

Ce premier volume est donc entièrement consacré à cette mise en place. King pose soigneusement chaque élément, confronte le Pingouin à tous ceux qu’il veut recruter et installe progressivement une tension qui nous fait comprendre la dangerosité de l’homme. Toutefois, King use d’un procédé assez audacieux. Il n’entre jamais vraiment dans les pensées du pingouin et s’intéresse plu- tôt à celles de ceux qui le croisent. Ainsi, le récit évolue selon le ressenti des autres, sans entrer dans les secrets de celui qui reste au coeur du récit. On comprend alors que ce qui intéresse vraiment King, c’est l’impact direct qu’ont les actions du Pingouin et le cheminement intérieur de ceux qui se font petit à petit engloutir par le piège qui se referme sur eux. Une démonstration très adroite qui démontre une nouvelle fois la qualité de l’écriture de ce scénariste très en vogue qui se distingue par la finesse de ses approches.