Dargaud

Mon Oeuvre à moi - tome 10

Les mutinés de Port-Royal
Jean-Baptiste Cornic, dit " Barbe-Rouge ", poursuit son initiation à la vie de pirate. Lui et Pew, son âme damnée, sont recueillis par un négrier, le Lady Duncan. Peu désireux de faire carrière dans l'esclavage, les deux hommes décident de s'enfuir. Ils comptent pour cela sur un roi noir déchu, ainsi que sur un navire abandonné à la sinistre réputation : le Faucon noir. Ce cinquième tome clôt le cycle de la Jeunesse de Barbe-rouge. Toutes les raisons qui ont poussé un jeune corsaire à devenir un impitoyable pirate nous ont été exposées ; Jean-Baptiste Cornic va devenir une légende de la mer (et de la bande dessinée) sous le surnom, craint et respecté de tous, de Barbe-Rouge. Perrissin et Redondo ont su donner à cette évolution toute la cohérence et la force nécessaire, nous livrant enfin le secret du terrible compte que Barbe-Rouge a à régler avec la société de son époque, faisant de lui un homme sans peur, sans attaches, mais pas sans honneur. Une extraordinaire introduction à cette magnifique série.

Ordinateur mon ami
Lapinot était parti en vacances avec Nadia, Trondheim nous gratifie d'une remarquable étude sur les milles et une manières de se pourrir la vie avec un truc qui fait "dzoiing" quand on l'allume. Nous apprenons enfin comment gagner de l'argent avec cet instrument : en attendant le modèele plus puissant et moins cher qui va envoyer le précédent à la brocante - c'est-à-dire en évitant soigneusement d'acheter un ordinateur. Les outils pour réparer un vulagaire téléphone n'existent plus, mais nous n'avons plus besoin de téléphone : pour 3000.0018 FF seulement, nous avons un appareil qui permet d'entrer en conférence visiophonique avec n'importe qui dans le monde. Nous découvrons la vie épuisante de journaliste en jeux vidéo qui, après avoir passer la nuit à échanger coup de poing dimensionnels et autre baffes du XVè siècle avec des monstres, doit encore affronter Poubellor dans sa cuisine. Et surtout, pour les avoir connues, nous partageons les angoisses du quidam qui finit un boulot urgent et n'a pas sauvegarder. Quand la petite flèche se coince et refuse de bougern nous jubilons. quand l'écran dit "Bienvenue" alors que tout vient de foirer, nous éclatons d'un grand rire thérapeutique. Accros de l'écran, overdosés du copier-coller, courcircuités du bug, amateurs de messageries extraterrestres et shootés du Mac d'occase, cet album est pour vous.

Les Aventures de l'Univers
Cet album modestement baptisé "les aventures de l'univers" est déjà une pièce de collection. Il reprend en effet des histoires courtes parues dans "Les inrockuptibles"... Qu'y trouve-t-on ? trondheim (sans "Lapinot" dans tous ses états, traitant de la vie moderne en général et de sujets aussi lamentables que les Aventures de régine et son fils. rappelez-vous : régine (reine de la nuit) et son fils avaient allumé une cigarette dans le vol Paris-Miami, et ça nous avait fait le point fort de tous les journaux télévisés pendant au moins trois jours. Trondheim raconte aussi les Aventures de la trouille et les Aventures de les nuages (attention, ceci n'est pas une faute), les Aventures de "porte-monnaie" de tous les pays, unissons-nous" ou les boycott militant - contre le fois gras, Eurodisney et le Coca-Cola à cause de la fameuse pièce de 20 centimes dissoute en 48 heures - rumeur jamais vérifiée mais toujours aussi fascinante. ou alors il avance une réflexion désabusée sur l'intérêt d'être champion du monde du 100 mètres en 9,8 secondes alors que n'importe quel abruti arrive 4 seconde plus tard. que peut-on faire de quatre minutes dans une vie ? Rien. ou encore, il nous raconte sa vie à la campagne, sa lutte contre les insectes (un soir, 23 mouches dans la chambre), son petit mouflet qui le fusille de questions basiques auxquelles il tente de fournir des réponses pédagogiques correctes, ou la grande victoire qu'il vient de remporter sur lui-même : il est arrivé à lâcher sa télécommande en regardant une émission. bref, Trondheim se met la rate au court bouillon avec une angoisse bien palpable qui fait plaisir à voir - le tout servi par un graphisme ébouriffant.

La meilleure des mères
Britannicus est mort comme son père, l'empereur Claude. Empoisonné. Le testament qui aurait pu mettre fin aux ambitions de Néron n'est plus que cendres. Néron reste seul sur le trône de Rome. Seul ? Enfin presque. Dans l'ombre, sa mère, Agrippine, seconde épouse de l'empereur, a bien l'intention de faire ce qu'il faut pour " mordre à ce fruit pourri qu'est le pouvoir. "
Le corps de Britannicus enduit de plâtre finit à peine de brûler sur un bûcher battu par la pluie que la lutte pour le pouvoir reprend de plus belle. Néron apprend de Locuste l'empoisonneuse comment Agrippine a fait assassiner Claude. Il la prend à son service. Agrippine riposte en faisant empoisonner l'empoisonneuse.
Néron se sent si seul qu'il appelle auprès de lui sa tante, Domitia Lepida, bête noire de l'impératrice. Agrippine riposte en obligeant son fils à signer lui-même la condamnation à mort de Domitia.
Agrippine, la meilleure des mères.
Dufaux débarrasse la légende romaine de ses derniers oripeaux romantiques. À travers le dessin réaliste et très fouillé de Delaby, il montre sans fard ce qu'a souvent été l'Histoire à travers les siècles : une succession de sinistres règlements de comptes entre membres d'une même famille peu disposés à partager le gâteau. Et utilisant sans une once de scrupule cruautés, crimes et trahisons. Rome antique, France du Moyen-Age, Italie mafieuse, même combat.

Mars Matrack!
Trente ans de manifs, trente ans de castagne. La vie d'Eugène Lacrymo n'est que stress et gnons - sans compter les injures : trépané de la balayette, foutriquet des roubignolles, morbac à chameau, cresson de chasse d'eau, et autres douceurs. Les manifs de déménageurs, ça fait mal : ils commencent par expédier des broutilles, mais on arrive vite au piano à queue. Les manifs de petits artisans, ça a le mérite d'être varié : on rencontre des cordonniers, des maraîchers et des ramoneurs - ou plutôt, des godasses, des salades et des cheminées. Les manifs de tripiers, c'est tout à fait dégueulasse, et la surveillance de l'ambassade de l'Ousséksaszian, c'est explosif. A côté, le hooligan de base est plutôt confortable : il suffit de l'achever une fois qu'il s'est déjà " expliqué " avec ses copains. Déloger des extra-terrestres sans papier, c'est cruel, et empêcher les vieilles dames de nourrir les pigeons, c'est déprimant. Là, confronté aux gargouillements d'estomac du volatile, Lacrymo craque. On dit que Cohn-Bendit apprécie la série, et partout où se déplace Achdé, il trouve toujours un CRS pour lui demander une dédicace. Ce qui prouve qu'il a bien fait de se pencher sur les déboires de cette corporation mal connue.

Beau-Ténébreux
Ariane, baronne de Troïl, pour les français et "plume aux vents" ou "Lionne des montagnes" pour les indiens, est au Québec à la recherche de son pèreque l'on appelle, en iroquoisie, "L'Oiseau Tonerre". Capturée par les indiens, elle suscite l'amour de deux hommes. Des tribus se la disputent. Ballotée, déterminée, forte et fragile, Ariane ne sait plus, paraît attendre, à certains moments même presque souhaiter la mort, car celui qu'elle appelle son père a refusé de la reconnaître. l'indien Beau, qui deviendra "Beau Ténébreux", semble l'émouvoir (et cela donne une scène amoureuse qui ravira les amateurs amis du pudique André Juillard) et puis, à nouveau, le sang va couler...

Beau-Ténébreux
Ariane, baronne de Troïl, pour les français et "plume aux vents" ou "Lionne des montagnes" pour les indiens, est au Québec à la recherche de son pèreque l'on appelle, en iroquoisie, "L'Oiseau Tonerre". Capturée par les indiens, elle suscite l'amour de deux hommes. Des tribus se la disputent. Ballotée, déterminée, forte et fragile, Ariane ne sait plus, paraît attendre, à certains moments même presque souhaiter la mort, car celui qu'elle appelle son père a refusé de la reconnaître. l'indien Beau, qui deviendra "Beau Ténébreux", semble l'émouvoir (et cela donne une scène amoureuse qui ravira les amateurs amis du pudique André Juillard) et puis, à nouveau, le sang va couler...

Rodric
Le beau chevalier Rodric a du coeur et surtout de la vaillance. Avec ses compagnons d'armes, il veille au maintien de l'autorité des Croisés sur Jérusalem. Il s'y est fait quelques amis, dont un marchand. Ce dernier doit faire face à l'odieux chantage d'un de ses créanciers: soit il le rembourse immédiatement, soit il lui donne sa fille Blanche en mariage. Rodric se propose d'aider la jeune fille à fuir et de l'escorter jusqu'à la ville où réside son oncle... Mais, c'est un voyage à hauts risques: la route traverse des régions inhospitalières, infestées de pillards et contrôlées par les Musulmans... Au bout de quelques jours de marche dans le désert , tel un mirage, surgit un groupe de farouches guerriers avec à leur tête, une mystérieuse cavalière prénommée Amathéa qui disparaît comme par enchantement après avoir assuré Rodric de sa protection! A quelques lieues de là, les fugitifs recueillent les dernières paroles du survivant d'un massacre. Celui-ci est ismaëlien. Issu des confins de la Perse, son peuple est persécuté par les Islamistes qui le considèrent comme hérétique et , pour s'en défendre, son chef l'a chargé de conclure un traité d'alliance avec les Croisés. Ce traité signé contrarie les plans des Musulmans et aussi ceux des Templiers déterminés à s'approprier Jérusalem. Encouragé par Blanche, Rodric décide de mener à son terme, la mission de cet émissaire ismaëlien... Rencontré dans une oasis du désert de Syrie, un adolescent va guider les voyageurs jusqu'à la forteresse où sont retranchés les Ismaëliens. Mais, pas plus que les détrousseurs de caravanes, les Musulmans et les Templiers n'ont désarmé. Capturés par les soldats d'un sultan irakien, Rodric et ses amis parviennent à s'échapper avec la complicité du grand vizir qui n'est autre qu'un espion ismaëlien. Craignant un coup d'Etat, le potentat lance ausssitôt ses gardes aux trousses des évadés. Par bonheur, Amathéa et ses guerriers surgissent une fois encore comme par enchantement et neutralisent les poursuivants. De leur côté, les Templiers tentent de faire croire au chef des Ismaëliens que les Croisés l'ont trompé et se préparent à attaquer sa forteresse... Rodric, le preux chevalier, réussira-t-il à surmonter les derniers obstacles et à déjouer les derniers pièges dressés par ses adversaires? Vous le saurez en découvrant la version enfin colorisée de cette superbe BD d'aventure réalisée en 1973 par William Vance et dont il n'existait jusqu'ici que quelques rares éditions en noir et blanc. Un "must" que les bédéphiles, fans de "XIII" et autres, ne doivent rater sous aucun prétexte!

Le trésor d'Alazar

Le paradis des cailloux
Samedi (un lézard rouge) et Dimanche (un lézard en vert) pêchent tranquillement sur leur petite île, quand Samedi est pris d'une crise de questionnite aiguë - pas grave mais pénible pour l'entourage. Il veut savoir un tas de trucs, et il veut explorer l'île pour obtenir des réponses. Dimanche aimerait mieux rester ici et pêcher bêtement, mais il est sympa. Alors il met son tee-shirt "spécial aventure", il embarque sa baignoire et c'est parti pour l'exploration. S'ensuit une épopée loufoque au cours de laquelle les deux copains apprennent des choses. Par exemple, trop de réponses idiotes, ça répond à rien. Et pour réussir ses crêpes, il faut un télescope ultra-performant. Et le paradis des cailloux, c'est barbant. Et le bonheur livré en kit, ça vous abrutit gravement. La quête est éprouvante. Il y a même un moment où Samedi craque. Il en a supermarre. Il n'est plus qu'un pauvre petit chiffon désespéré qui veut "tomber ici et puis rester tout mou sur le sol et puis pleurer". C'est affreusement triste. Sauf que ça finit bien : ils retrouveront leur plage et Samedi sera (presque) tout à fait guéri. Comme dit Samedi : "Tout ça donne à réfléchir." Sur la vie, la mort et le pourquoi du comment. L'humour est embusqué partout, dans chaque détail du dessin - très malin et émotif - et dans les dialogues, complètement craquants. Le résultat se lit à plusieurs degrés et devrait séduire aussi bien les adultes amateurs de BD inventive, que les enfants, généralement assez doués en matière de questionnite aiguë.

Jungle en folie (La) (Intégrale), Intégrale T.1
Le retour d'un classique de la bande dessinée animalière humoristique. Au début des années 70, Christian Godard, le scénariste, et Mic Delinx, le dessinateur, ont crée un monde qu'il est impossible de trouver sur une carte, mais dont les principaux habitants, de joe le tigre à Gros rino, nous ressemblent beaucoup.

Jungle en folie (La) (Intégrale), Intégrale T.3

Le Plein de gags
Les aventures de Sylvain et Sylvette, c'est tout un monde. D'abord, il y a les deux héros. Avec leurs petits sabots, leurs gentilles frimousses et leurs délicieuses taches de rousseur. Au début, ils vivaient avec leur mère. Mais un jour, lors d'une cueillette de champignons, ils se sont égarés dans la forêt. Depuis, ils ont appris l'indépendance et la débrouillardise. Et aujourd'hui, ils mènent une vie paisible à l'abri de leur chaumière. Enfin, " paisible ", c'est vite dit. Car les quatre Compères ne sont jamais bien loin ! Le renard, le loup, l'ours et le sanglier n'ont de cesse d'entrer chez eux afin de dérober leurs provisions... Heureusement, nos petits amis peuvent compter sur les autres animaux : Cui-cui l'oiseau, Raton le rat blanc, la chèvre Barbichette, l'âne Gris-gris et tous leurs fidèles compagnons... Dans les albums de Sylvain et Sylvette, Jean-Louis Pesch laisse libre cours à son amour de la nature, figure centrale de ses histoires. Nostalgique de son enfance à la campagne, il met en scène un monde idéal où règne une douce harmonie entre les gens, les bêtes et l'environnement. Quand il s'arrête de dessiner, il milite au sein d'une association pour la protection des éléphants et des rhinocéros, se bat contre les zoos ou part en guerre contre l'expérimentation animale. Et vit dans un manoir campagnard, entouré de brebis, de chevaux, de chiens, de chats, de poules et d'une chèvre. Une véritable arche de Noé, en somme. À l'image du petit monde de Sylvain et Sylvette, qu'il continue d'animer sans relâche depuis maintenant quarante-cinq ans...

Achille Talon en vadrouille

Le parfum disparu
Années 50. Dans le 12e arrondissement, Edith, belle femme, la quarantaine, dirige l'agence Hardy, problèmes d'héritage, etc. Gaston Lecauchois, industriel, lui demande de retrouver un de ses jeunes chimistes disparus. Antoine Dubreuil travaillait sur un parfum destiné à masquer l'odeur repoussante d'une nouvelle pommade antiseptique. Edith et son secrétaire, Victor Mazero, vont enquêter des entrepôts de Bercy aux guinguettes de la Marne. Pour commencer... Car leurs investigations les mèneront sur la piste de produits révolutionnaires : les antibiotiques qui font saliver toutes les grandes puissances. Edith et Victor rencontreront, entre autres, des syndicalistes CGT pas commodes, une baronne frayant avec le Kominform soviétique et un Américain trop tranquille pour être honnête.

Rapaces 3
Vampires assoiffés de carnage, Drago et sa soeur Camilla veulent venger l'assassinat de leur père Don Molina en exterminant ceux de leur espèce qui ont préféré asservir l'espèce humaine plutôt que les saigner. Et à propos d'espèce humaine, elle est mal partie. Depuis les grandes chasses perpétrées sur les continents du sud, elle est en voie d'extinction. Faut-il assurer sa survie ? Oui. Les humains sont ignorants, cupides, égoïstes, et ils puent, mais leur histoire est intéressante... Une loi est donc votée, destinée à protéger la race humaine. Ce qui tombe bien : Vicky Lenore, flic de son état, emprisonnée et condamnée, échappe à la mort : elle sera seulement exposée dans un zoo, en tant qu'échantillon d'une espèce en péril. Son adjoint Spiaggi la sort de là, mais elle lui fausse compagnie : elle veut tuer Camilla et Drago. Mais voilà qu'encore une fois, elle succombe aux irrésistibles pouvoirs érotiques du frère et de la soeur... Et puis il y a Aznar Akeba. Issu de la même race que Drago et Camilla, il a reçu l'ordre de les détruire. Mais il découvre que Drago, le monstre qu'il doit éliminer, est son père. Et il y a la cité des enfants. Tous les enfants se sont réfugiés sous terre. C'est arrivé peu à peu... Au début, ils trouvaient que leurs parents les regardaient d'un drôle d'oeil. Et puis, une nuit, ils entendaient un cri dans la chambre de leur frère ou de leur soeur, et le matin, ils ne les reconnaissaient plus. Et il y a aussi le Dévoreur, dont on dit qu'il ne nourrit de la chair des enfants. Dans le décor sinistre de New York æ ses immeubles en ruines, ses souterrains æ une BD gothique dans la ligne des histoires de vampires les plus terrifiantes, avec un soupçon d'humour, un zeste d'érotisme et une mise en image gothique, illuminée par la beauté des bleus glaciaires et du rouge sang.

Quand s'allument les lampes...
Le soir, quand la nuit descend sur la neige du Grand Nord canadien, à l'heure où dans les maisons s'allument les lampes, le sergent Trent, de la police montée, a du vague à l'âme. Il rêve d'une autre vie et il pense à Agnès qui lui a laissé une adresse à Providence : une grande maison rose dans les bougainvilliers. Un soir plus cafardeux qu'un autre, il se décide : il prend un congé et le train pour Providence. Mais la maison rose est déserte et Agnès est partie se marier ailleurs.
Désespéré, Trent sombre dans l'alcool jusqu'à devenir cette épave qu'on vire du bistrot et qui finirait la nuit dans la boue sans le grand coeur de Mary-Lou.
Dans le coin sévissent les Chauffeurs, une bande de salopards de la pire espèce qui torturent les vieux pour leur piquer leurs économies. Et puis il y a "les gens du train", venus construire la voie de chemin de fer. L'un d'eux a une attitude étrange. Trent aussi : confit dans l'alcool, voilà qu'il semble prêt à tout pour palper 200 dollars.

L'odyssée de l'espèce
Mine de rien, il y a du génie dans Nab. Herlé n'a peur d'aucune idée saugrenue (King Kong; l'île de Paak; le téléphone portable au temps des dinosaures, ô Bonne Mère !) et Roger Widenlocher a, au bout de son crayon, une virtuosité capable de tout faire passer. Résultat : On referme cet album avec l'impression de quitter des amis aussi sympathiques que rigolos.

Bon millénaire m'sieur Luberlu!
Prenez un brave type. La trentaine triste. Normal, sa femme est morte depuis six ans et Humphrey Luberlu élève seul son fils, Moustic, dans un banal pavillon de banlieue. Entre un patron pas commode et une babysitter aux tarifs prohibitifs, il vit sa petite vie à petits pas. Jusqu'au jour où débarque l'oncle Goliath. Un phénomène qui arrive avec sous bras une sorte de saucisse à pattes qui se repère surtout par l'odeur. Un putois ? Non, un Ratapus, raton marsupial destiné à mettre un peu de ciel bleu dans les journées bien grises de Moustic. Vous vous dites, c'est parti pour une série familiale de plus avec jeune garçon et animal de compagnie un tantinet bizarroïde. Après tout, certains vivent bien avec un tigre en peluche qui n'est en peluche que pour les adultes et d'autres avec une araignée métallique. Suivez mon regard... Tout se complique quand, le soir du réveillon du millénaire, le Ratapus, enrhubé du bez, se met à éternuer en rafales. Du coup les monstres des jeux vidéos sortent de la télé et saccagent tout, les papillons de la collection de papa quittent leurs sous-verres et le fil du téléphone se prend pour Kaa, le python boulotteur du Livre de la jungle. Moustic va passer un mauvais quart d'heure... Quant au papa ! Obligé de passer la soirée dans une fête donnée par son entreprise, ne voilà-t-il pas qu'il commence à lancer à chacun et chacune ses quatre vérités ; ça va castagner ! Pour du délire, c'est du délire comme dirait le ratapus qui s'est découvert un goût certain pour la parole. Un délire qui vous emporte dans un monde merveilleux loin des stéréotypes du genre. La preuve : une fois le calme revenu, le Ratapus va vouloir trouver une nouvelle maman pour Moustic. On a pas fini de rigoler. Et les candidates de défiler ! Pour vous faire encore mieux apprécier cette série à laquelle il croit très fort, l'éditeur a inséré en préface un dossier présentant l'auteur, les personnages et quelques crayonnés et recherches. Même la fille de Moski, Mélissa, 8ans, y a participé !

Achille Talon en vadrouille

Poison Ivy
Rappelez-vous : tous les GI du pacifique rêvaient de Poison Ivy, la Pin-up pulpeuse et patriotique. Milton, le dessinateur, avait pris pour modèle Dottie, la blonde et innocente fiancée de Joe. Mais Joe l'ignorait. Comme tous les GI, il rêvait de Poison Ivy et il avait laissé tombé Dottie. Et maintenant, Joe est prisonnier des Japonais et Dottie qui ne plus être Poison Ivy, soutient l'effort de guerre en rivetant des forteresses volantes.
Tallulah, la brune et cynique ex-amie de Dottie, tente de remplacer Poison Ivy dans le coeur des GI sous le nom de Texas Lady. A défaut d'y arriver, elle épouse Milton et Dottie, désespérée, accepte de redevenir Poison Ivy. Elle fera même mieux : elle partira avec Milton en tournée de propagande. Devenue brune, elle se jettera dans l'alcool et les idées de vengeance, tandis que Tallulah devenue blonde, tombera enceinte et sera abandonnée par Milton.
Echange de rôles, mirages, fantasmes ? Les héros de Yann et Berthet se débattent entre réalité et apparence, avec un clin d'oeil à Milton Caniff, géant de la BD qui, effectivement, se servait de modèles et faisait des tournées sur la Front avec ses créatures.

Flying Dottie
La bombe d'Hiroshima met fin à la guerre et à la carrière de Poison Ivy. Plus personne n'a besoin de strip patriotique. Milton propose à Dottie d'être l'héroïne d'une nouvelle série, ce que Talullah voit d'un sale oeil. Mais Dottie refuse et cherche du travail. Hélas, les offres d'emploi sont réservées aux ex-trouffions, elle sombre dans l'alcool et la photo crapoteuse.
Démobilisé, Joe revient de guerre aveugle et se traine comme une épave. Et puis voilà qu'un tueur en série se met à rectifier les anciennes « girls » du Yoyo's Club. Talullah se sort miraculeusement de ses griffes grâce à l'aide inattendu d'un inspecteur privé, un ancien colonel, que Milton avait engagé pour retrouver Dottie. Lorsqu'elle l'apprit Talullah décida de se venger en trompant son mari avec l'inspecteur. Celui-ci, armé, avait tiré sur l'agresseur qui la croyait seule mais il a aussi blessé Talullah qui se retrouve à l'hôpital, en mauvaise posture. L'agresseur réussit à prendre la fuite.
Dottie est la dernière sur la liste...

Strigoï
La volluptueuse et entreprenante Tatiana suit jusqu'en Roumanie (la patrie de Dracule et des Ceaucescu) la piste de son grand-père, le sulfureux Docteur Kolovenko, alias Strigoï. Ce dernier, savant spécialisé dans la biogénétique, y officierait à présent sous le couvert d'une société de production de film X...On ne s'ennuie pas ! Avec cet album, sensuel et aventureux, Meynet justifie sa réputation d'homme qui sait dessiner les femmes.

Boule et Bill (Publicitaire Citroen)
Achille talon

Blackbird
Sous la plume du dessinateur Milton, Dottie était devenue Poison Ivy, la pin-up de papier qui faisait rêver tous les G.I. du Pacifique. Maintenant, nous sommes à l'aube des sixties, et Dottie s'efforce de se conduire en femme au foyer. Mais le sort s'acharne contre elle : son mari, Gary Powers, qu'elle croyait pilote d'avion météo, s'avère être un agent de la CIA. Et le jour où son U2 est abattu au-dessus de l'URSS, il désobéit aux consignes de suicide et tombe vivant aux mains des communistes.
Epouse d'un "traître", harcelée par ses voisins, Dottie s'enfuit avec Rusty, le fils de Gary. Mais voilà que son passé ressurgit : le milliardaire Howard Hughes, fou amoureux de Poison Ivy, veut porter ses aventures à l'écran. Il fait enlever Dottie et lui propose le rôle, agrémenté d'un cachet royal et d'une villa à Hollywood. En échange de quoi il pense pouvoir faire ce qu'il veut de sa petite personne. Seulement voilà : du président Eisenhower au patron du FBI, tout le monde fait dans son froc quand Howard Hughes lève le petit doigt, sauf Dottie...
Après une première trilogie pleine de glamour, revoilà Dottie plongée dans la guerre froide, dans des aventures inspirées d'une affaire d'espionnage qui défraya la chronique en 1960, avec la participation exceptionnelle de ce personnage fascinant qu'est Howard Hughes. Le tout servi par un dessin solide et un sens très sûr du romanesque, dans le plus pur style des comédies américaines "années 50" - sans oublier un joli clin d'oeil à Psychose d'Hitchcock.

La Louche
Le cadet des Soupetard est le benjamin de la famille Soupetard. C'est à travers le regard de ce gamin attachant que nous découvrons un coin de campagne française pittoresque, et l'univers tendre de l'enfance. Ça sent bon le chocolat chaud fumant du matin, les vacances à la mer, la pêche, le camping avec les copains, l'école et sa maîtresse plus vraie que nature, le premier tour de motocyclette avec le frangin (l'aîné), les amourettes fugaces, etc. Pour tout dire, ça sent tout simplement bon la vie !

Les Survivants
Sept ans plus tôt, le " Constantin Tsiolkowsky " transportait 3000 jeunes gens envoyés par la Terre pour coloniser Bételgeuse, mais il y a eu une catastrophe. Kim et son équipe (le lieutenant Hudson et deux rescapés du Tsolkowsky) ont été envoyés sur Bételgeuse pour tenter de retrouver des survivants.
En effet, ils en trouvent. Parmi eux, un certain Tazio Menegaz et le colonel Logan, qui leur fournissent une explication : à leur arrivée, le groupe de préparation du débarquement, composé de 55 personnes, a visité la planète, et tout s'est bien passé jusqu'à l'apparition des Iums - de jolies bestioles apparemment très intelligentes. Et c'est là que les avis ont divergé : d'après eux, les Iums étaient simplement des animaux intelligents. Pour les autres (dont Leilah Nakad, commandant du vaisseau), ils étaient dotés d'une intelligence comparable à l'intelligence humaine. Ce qui, d'après la charte de l'ONU sur la conquête spatiale, les obligeait à annuler le projet de colonisation de Bételgeuse. Par ailleurs, Logan accuse Leilah d'avoir créé le virus provoquant la mise hors service du Tsiolkowsky et la mort d'environ 3000 personnes.
Kim sait que son opinion pèsera dans la balance quand il faudra rendre des comptes à l'ONU. Elle sait aussi qu'elle déteste Tazio, son colonel et leur manière de voir les choses. (Ils ont instauré uns système de survie draconien : les femmes sont chargées de la reproduction au rythme d'un bébé par an, tandis que les hommes s'occupent des tâches " nobles ".) Mais ça ne suffit pas. Elle a besoin de mieux connaître ces fameux Iums. Et elle décide d'aller à leur rencontre.
Aventures captivantes, amours et amitiés, décors superbes, faune extrêmement originale pour cette série mi SF mi fantastique que Léo bâtit avec un sens remarquable du suspense. Nous aussi, nous attendons avec impatience de savoir si les Iums sont ou non " quelqu'un ". Le destin de Bételgeuse en dépend.
Vive les vacances
Son petit chapeau, son gros ventre et sa canne sont connus de tous : Achille Talon, l'archétype parfait du français moyen, hante les pages de PILOTE depuis 1963. Greg, son créateur, lui façonne un petit monde à sa mesure : un pavillon coquet en banlieue résidentielle, un voisin agaçant (Lefuneste), une fiancée snobe (Virgule de Guillemets), un père amateur de bière et aussi une brave maman qui lui bichonne de bons petits plats. Achille possède un coeur gros comme ça, un cerveau choc (...), une profonde estime pour sa propre personne et une aptitude à la parole impressionnante : son verbiage est emphasé à souhait. Jusqu'en 1976, Achille Talon est le héros de gags qui tiennent en une ou deux planches; il partage son temps entre son pavillon et la rédaction du journal POLITE pour lequel il est censé travailler en qualité de "héros". À partir de 1977 les aventures d'Achille Talon change de rythme : de longues histoires ponctuées de nombreux rebondissements remplacent peu à peu les planches à gags. C'est aussi à ce moment que l'éphémère journal d'Achille Talon est lancé.
Greg excelle à caricaturer des personnages célèbres de la BD (Goscinny, Charlier etc.). Son trait est rond, efficace et direct.

Couleurs spectrales
Mai 2009. Hannak Osternik travaille pour le très sélect Courrier Européen. Comment cette jeune et distinguée journaliste se retrouve-t-elle, affolée, dans les toilettes d'un aéroport sénégalais, tentant désespérément de détruire une disquette informatique tandis qu'à l'extérieur, le top des commandos locaux s'explique avec une cohorte de monstres belliqueux ? Jacob Kandahar possède une mémoire totale. Il est capable de jouer et de remporter 30 parties d'échecs en simultanées, les yeux bandés. Comment cet homme, réputé pour être le plus intelligent du monde peut-il se retrouver en haut d'une colline boisée à admirer le château de Versailles en pleine construction à la fin du XVIe siècle ? John O'Brien, physique à la Tarass Boulba, n'a pas son pareil pour se libérer d'une dizaine de mètres de chaînes cadenassées qui le retiennent dans une malle reposant par trente mètres de fond. Le tout en moins de sept minutes chrono. Comment réagira-t-il en découvrant, au fond de la mer une merveilleuse cité et un être venu d'ailleurs lui tendant la main ? C'est à une rencontre du 3e type époustouflante que nous convie Couleurs Spectrales, premier épisode d'ApocalypseMania. Cette fois, ce ne sont pas des vaisseaux majestueux qui descendent du ciel, mais quatre rayons lumineux. Que cachent-ils ? Qu'annoncent-ils ? Quel destin attend les humains qui osent pénétrer dans leur lumière ? Laurent-Frédéric Bollée, scénariste et journaliste sportif, Philippe Aymond, dessinateur de la série 4x4 imaginée par Christin, montrent qu'ils savent parfaitement mener une aventure le pied au plancher et la tête dans les étoiles.

Couleurs spectrales
Mai 2009. Hannak Osternik travaille pour le très sélect Courrier Européen. Comment cette jeune et distinguée journaliste se retrouve-t-elle, affolée, dans les toilettes d'un aéroport sénégalais, tentant désespérément de détruire une disquette informatique tandis qu'à l'extérieur, le top des commandos locaux s'explique avec une cohorte de monstres belliqueux ? Jacob Kandahar possède une mémoire totale. Il est capable de jouer et de remporter 30 parties d'échecs en simultanées, les yeux bandés. Comment cet homme, réputé pour être le plus intelligent du monde peut-il se retrouver en haut d'une colline boisée à admirer le château de Versailles en pleine construction à la fin du XVIe siècle ? John O'Brien, physique à la Tarass Boulba, n'a pas son pareil pour se libérer d'une dizaine de mètres de chaînes cadenassées qui le retiennent dans une malle reposant par trente mètres de fond. Le tout en moins de sept minutes chrono. Comment réagira-t-il en découvrant, au fond de la mer une merveilleuse cité et un être venu d'ailleurs lui tendant la main ? C'est à une rencontre du 3e type époustouflante que nous convie Couleurs Spectrales, premier épisode d'ApocalypseMania. Cette fois, ce ne sont pas des vaisseaux majestueux qui descendent du ciel, mais quatre rayons lumineux. Que cachent-ils ? Qu'annoncent-ils ? Quel destin attend les humains qui osent pénétrer dans leur lumière ? Laurent-Frédéric Bollée, scénariste et journaliste sportif, Philippe Aymond, dessinateur de la série 4x4 imaginée par Christin, montrent qu'ils savent parfaitement mener une aventure le pied au plancher et la tête dans les étoiles.

Le retour
Bon, on résume le tome 1 vite fait. Gildas et Martina savent désormais qu'ils ne sont pas deux gamins vivant une vie de gamins dans une quelconque banlieue. Non, Gildas et Martina sont les clones de l'équipage d'un vaisseau terrien qui s'est bêtement craché sur la planète Mawis. Les Mawissiens, pas beaux mais bonne pâte, les ont reconstitués bébés à partir de l'ADN des victimes. Et leur ont construit une ville identique à celle des souvenirs pêchés dans ce qui restait de leurs cerveaux. Ville qu'ils ont peuplée de robots imitant les Terriens. Aujourd'hui, Gildas et Martina sont au courant de tout. Ce qui n'arrange pas leur vie quotidienne. Quand on voit votre petite soeur vous engueuler parce que le repas va refroidir alors qu'elle se nourrit en fait d'un bidon d'huile, on frôle le malaise, hein ! D'un autre côté, la situation a ses avantages. A la sortie de l'école, il suffit de crier qu'on ne veut pas rentrer à pied pour voir débouler un véhicule spatial. Même si on habite à 300 mètres ! Alors, bien sûr, on a la tête qui gonfle, on sort des horreurs à sa mère sous prétexte qu'elle n'est qu'une machine. Avant de s'apercevoir qu'une machine aussi, ça peut avoir de la peine. La vie est compliquée quand on a onze ans, même à huit (petites) années-lumière de la Terre. Tout va changer quand un vaisseau meskimek, bourré de vampires de l'espace comme chacun sait, s'annonce en finale. Face au danger, Il n'y aura alors plus de Terriens, plus de Mawissiens, plus de robots, mais seulement des braves gens et des salauds. Le tri ne sera pas facile à faire... Pour garder son bonheur de lecteur, Larcenet a fonctionné comme pour le tome 1, recevant le matin par fax le scénario de la planche qu'il réalisait dans la journée. Ainsi, lui aussi, a été surpris par la fin mitonnée par Trondheim le magicien. Au fait vous connaissez Larcenet ? Non ? Alors cherchez une casquette sur laquelle est inscrit THRASH. Il est juste dessous.

Battu en neige!
On le sait, Eugène Lacrymo et ses collègues sont des adeptes de la farce de frappe et pour maîtriser les foules leur meilleure arme reste le rire. Achdé et Raoul Cauvin nous administrent l'éclatante preuve (par neuf) dans ce nouvel album. Les enfants ne s'y sont pas trompés et ont nominé la série pour Alph'art jeunesse d'Angoulême.

Premiers pas
Un bon flic doit être détendu, sûr de lui, un brin dominateur. L'inspecteur Moroni croque calmant sur calmant, se demande s'il ne serait pas prudent de poser un quatrième verrou sur la porte de sa chambre, et tremble à l'idée d'une visite prochaine de sa maman. Un bon flic se doit d'affronter le danger avec courage et détermination. L'inspecteur Moroni ne se rend au stand de tir de la police qu'un gilet pare-balles bien serré sur son torse étroit. Un bon flic doit pouvoir enfoncer une porte d'un bon coup d'épaule. L'inspecteur Moroni est, à la rigueur, capable de se défoncer l'épaule d'un bon coup de porte. Un bon flic doit se méfier de ses premières impressions, ne s'appuyer que sur les faits. L'inspecteur Moroni ne comprend rien à rien. Non, c'est injuste, je reprends. L'inspecteur Moroni pige tout de travers. Dès sa première mission, cette catastrophe ambulante transformera son co-équipier -un costaud ayant trente ans de métier, fils !- en cette chose tremblotante reposant sur un lit d'hôpital et dont les battements de coeur menacent à tout moment de faire exploser son monitoring cardiaque !. Bref, l'inspecteur Moroni est remarquablement bien parti pour occuper dans la littérature policière une place identique à celle que tient Rantanplan dans l'Ouest sauvage. Le lecteur, lui, se bidonne devant les " exploits " de cette grande brigue coincée. Les premiers pas de l'inspecteur Moroni sont également les premiers pas étincelants, dans la collection Poisson-Pilote de Dargaud, du Canadien Guy Delisle, auteur de trois remarquables albums à L'Association.

Premiers pas
Un bon flic doit être détendu, sûr de lui, un brin dominateur. L'inspecteur Moroni croque calmant sur calmant, se demande s'il ne serait pas prudent de poser un quatrième verrou sur la porte de sa chambre, et tremble à l'idée d'une visite prochaine de sa maman. Un bon flic se doit d'affronter le danger avec courage et détermination. L'inspecteur Moroni ne se rend au stand de tir de la police qu'un gilet pare-balles bien serré sur son torse étroit. Un bon flic doit pouvoir enfoncer une porte d'un bon coup d'épaule. L'inspecteur Moroni est, à la rigueur, capable de se défoncer l'épaule d'un bon coup de porte. Un bon flic doit se méfier de ses premières impressions, ne s'appuyer que sur les faits. L'inspecteur Moroni ne comprend rien à rien. Non, c'est injuste, je reprends. L'inspecteur Moroni pige tout de travers. Dès sa première mission, cette catastrophe ambulante transformera son co-équipier -un costaud ayant trente ans de métier, fils !- en cette chose tremblotante reposant sur un lit d'hôpital et dont les battements de coeur menacent à tout moment de faire exploser son monitoring cardiaque !. Bref, l'inspecteur Moroni est remarquablement bien parti pour occuper dans la littérature policière une place identique à celle que tient Rantanplan dans l'Ouest sauvage. Le lecteur, lui, se bidonne devant les " exploits " de cette grande brigue coincée. Les premiers pas de l'inspecteur Moroni sont également les premiers pas étincelants, dans la collection Poisson-Pilote de Dargaud, du Canadien Guy Delisle, auteur de trois remarquables albums à L'Association.

Remember Pearl Harbor
Décembre 1941. Pearl Harbor précipite les Etats-Unis dans la Seconde Guerre mondiale. Joe est l'un de ces jeunes GI's remontés à bloc qui pensent écrabouiller les Japonais en trois semaines. En fait, seul survivant de sa patrouille, il va se terrer durant des mois dans un atoll perdu, avant d'être récupéré avec un certain John Fitzgerald Kennedy échoué à proximité.
Dottie, sa fiancée, aussi blonde qu'innocente se morfond en attendant ses lettres. Elle est hébergée par son amie Talullah - aussi brune que cynique - qui lui trouve un job au Yoyo's Club. Mais voilà que les filles de la boîte sont embauchées comme modèles des Pin-up porte-bonheur dessinées par Milton sur les carlingues des bombardiers. Avec un traitement de faveur pour Dottie : elle sera Poison Ivy, héroïne pulpeuse et patriotique de la BD que l'Armée a commandée Milton Caniff, géant de la BD qui, effectivement se servait de modèles et faisait des tournées surt le Front avec ses créatures.
Joe, ayant retrouvé les joies de l'Armée, découvre Poison ivy et, comme tous ses petits camarades, en tombe amoureux. ne pouvant deviner que Poison Ivy et Dottie ne font qu'une, il envoie à Dottie, devenue trop fade à son goût, une très macabre lettre de rupture.

Le début de la faim
Voilà un grand jour, pour Jon : il va changer l'ampoule du frigo. Il faut dire que, dans l'ensemble, sa vie est toujours aussi vide. Pourtant, il est équipé : il a un répondeur, un e-mail, un portable et un biper, pour pouvoir être joint en toute circonstance. L'ennui, c'est que personne ne cherche à la joindre. Et toutes les filles avec qui il aimerait sortir sont prises samedi, et le samedi suivant, et le suivant, et le suivant, etc. Ou alors elles tombent malades en même temps. Pas de bol. Jon a tout de même des satisfactions. En tant que maître de maison, c'est lui qui donne des ordres à Garfield. Et en tant que chat de la maison, Garfield se permet de les ignorer. Comme ça, les vaches sont bien gardées. Garfield vit parfois des choses bizarres : il a l'air en forme, alors qu'il est de très mauvais poil. Ça lui complique la vie. Odie, lui, pète la forme sans aucune nuance. Le problème, c'est qu'il n'y a pas de bouton pour l'éteindre. Toujours aussi sportif, Garfield préfère le papier peint à fleurs aux expéditions dans la nature. Et la pâtée en boîte à la souris vivante, qui a une paix royale chez lui. Elle est sympa, d'ailleurs. Elle vient lui proposer de lui couper sa viande, puisqu'il atteint l'âge canonique de vingt ans. Et combien de kilos ? On ne sait pas, mais sa balance hurle " faîtes évacuer l'appareil " quand il monte dessus. Ça demanderait peut être un petit régime, mais c'est trop tard : Garfield vient de commander dix mille pizzas au Père Noël.

Les Petits oiseaux sont sortis
Charles Shultz avait l'habitude de dire que chaque minute de chaque jour, en conduisant sa voiture jusqu'au moment de se coucher, il pensait au gag ou au jeu de mots pour le dessin du lendemain. Ce perfectionnisme au cordeau se retrouve dans chacun de ces strips, et fait notre bonheur à la lecture de cet album inédit. Bonheur teinté de mélancolie au souvenir de ce génie disparu il y a un an.

La favorite
A quoi sert un harem ? Au plaisir d'un souverain bien sûr. Mais bien naïf celui qui le limite à cet unique but. Car il est dit : " Satisfait un homme et tu obtiendras de lui tous les trésors de la terre. " Y compris ceux de la guerre. Voilà pourquoi le harem du sultan Murati, surnommé le sultan noir, est pour lui une arme plus puissante que bien des armées dont disposent ces Anglais, ces Allemands qui se disputent ses faveurs et son alliance.
Fleur entre les fleurs, arme entre les armes, Jade, sa nouvelle favorite, est chargée par le maître d'Istambul de mener à bien l'assaut d'un diplomate anglais à travers son talon d'Achille. Sa femme... Car Jade n'a peur de rien et semble cacher un coeur de pierre sous sa douce poitrine. L'homme de confiance du sultan ne l'a-t-il pas vu ordonner le meurtre de sang-froid de la petite fille de Djoua, favorite déchue de Murati ?
Que se passa-t-il réellement en cette année 1912 ? On dit que Jade, battue par ses propres armes, trahit le sultan et disparut avec celui qui devait être sa proie. 50 ans plus tard, sa petite fille, Kim Nelson, tente de retrouver sa trace dans un Istambul où les harems ont disparu. Mais pas les bordels. Elle le découvrira à ses dépens. D'autant que la légende murmure que Jade, seule, savait où fut caché le trésor du sultan que nul jamais ne retrouva. Et l'odeur de ce tas d'or excite au plus haut point quelques grands prédateurs locaux...

Le maître est Talon
Cet album indispensable rassemble la fine fleur des gags, encore inédits en album et dessinés par Greg, du sérieux Achille. Ces pépites sont agrémentées des commentaires avisées de Benoît Mouchard. Textes qui traiteront aussi bien de la genèse de Papa et Maman Talon que des éditions d'Achille à travers le monde. In-Dis-Pen-Sa-Ble vous dis-je !
Fort navajo
Blueberry est affecté à Fort Navajo. En cours de chemin il rencontre le Lieutenant Graig et ils tombent sur le ranch des Stanton complètement calcinée et jonchée des cadavres de ses habitants. Tout porte à croire qu'il s'agit d'un coup des indiens et le Lieutenant Graig décide de suivre leur piste pour délivrer le fils Stanton qui est entre leurs mains. Blueberry va devoir manoeuvrer entre l'inconscience de Graig et la haine des Indiens qui anime le commandant Bascom, bras droit du Colonel Dickson à Fort Navajo. Quand un rattle-snake entre dans la partie, tout se complique... Le lieutenant Blueberry plus jeune que jamais ! Trente ans après leur création, voici ses premières aventures avec de nouvelles couleurs. Jean Giraud, trouvant que ses albums avaient besoin d'une cure de jouvence, souhaitait concrétiser ce projet depuis longtemps. Claudine Blanc-Dumont s'est attelée à la tâche sous l'oeil vigilant du maître. Des albums destinés aux inconditionnels de Fort Navajo mais aussi à toute une nouvelle génération qui découvrira cette série de Jean-Michel Charlier et Jean Giraud, qui fait désormais partie des grands classiques du genre. Toute la collection des Blueberry parus chez Dargaud bénéficiera petit à petit de cette renaissance.

Général tête jaune
En matière de western, Blueberry constitue la référence absolue. C'est en 1963 qu'est créé ce personnage pour PILOTE par Charlier et Giraud. Ils campent au départ un solide soldat qui s'affiche comme le sosie de Belmondo. La ressemblance s'estompe au fil des épisodes. Blueberry est une forte tête : teigneux, pas toujours respectueux de la rigueur militaire, indiscipliné, il n'hésite pas parfois à déserter pour remplir au mieux ses missions. Le scénario utilise tous les poncifs du Western américain avec tout ce qu'il faut de rebondissements et de personnages pittoresques (Mc Clure, Angel Face, Red Nick, Chihuahua Pearl etc. sans compter les Indiens qui sont réhabilités par les auteurs, point de vue adopté d'ailleurs dans Cartland). Parallèlement au cycle classique de la saga de Blueberry, Giraud dessine entre 68 et 70 la jeunesse du futur lieutenant. Cette "série" reprend son cours en 85 sous le crayon de Colin Wilson, très respectueux du style imposé par Giraud. Les albums ont successivement été édités par Dargaud (22 titres, l'essentiel du fond) puis par Fleurus/Hachette, puis par Novédi et enfin par Alpen pour la nouveauté dessinée par Vance. Dargaud a entrepris la réédition des albums Blueberry remaquettés et agrémentés de nouvelles couleurs.

Sur ordre de Washington
Dernier édifice à la légende Blueberry, Marshal Blueberry a permis à William Vance de renouer avec le western qu'il affectionne tant.

L'espion venu du ciel
La réédition des aventures de Tanguy et Laverdure continue.

Grimmy, T.11
Le pire chien de la galaxie revient, toujours aussi sale, teigneux, et cynique. Son but : rendre chèvre les chats Sumo et Attila, et échanger sa maîtresse contre Kim Bassinger. Comment peut-on ne pas l'aimer ?

Dixie Road, T.4
La famille Jones est coincée à Silver Creek. Menacé par une intoxication alimentaire meurtrière, rationné et assiégé par les milices patronales prêtes à donner l'assaut, le camp est sur le point d'imploser. Tout comme la famille de Dixie...La violence éclate et les passions s'éxacerbent dans ce magnifique album qui clôt le premier cycle de Dixie Road.

Fines conserves Déblok façon boute-en-train
Saviez-vous que Truffo était la nouvelle vedette des spots Tayo tayo, la pâtée qu'il vous faut ? Que la pratique du roller pousse parfois à certaines extrémités ? Et que l'on peut amener son éléphant à l'école si l'on demande gentiment ? Reprenez donc un 6ème tome des Déblok. C'est la Présidente qui régale.

Vacances de printemps
Où l'on retrouve Lapinot en héros romantique dans le cadre riant et quelque peu empesé de l'Angleterre victorienne. Venu se reposer dans le cottage familial, Lapinot vit ses derniers instants de quiétude avant d'embrasser la carrière d'artiste peintre - sa vocation scientifique ayant été contrecarrée par sa mère qui considérait qu'avec un mari banquier, elle avait déjà assez de types barbants à la maison. Mais voilà qu'au détour d'une rivière, il tombe sur Miss Nadia, le grand amour de ses cinq ans, et plonge aussitôt dans les affres de la passion - ou, comme dit son fidèle serviteur Alex qui manie fort bien la métophore : " Monsieur est un jeune ruisseau qui dévale sa première pente raide. Ca secoue et ça clapote, voilà tout ". Mais ses ennemis d'enfance, Mac Terry et Richardson, clapotent également pour Nadia. Et tous trois se lancent dans une parade de séduction parfaitement ridicule. Pour la première fois, Trondheim a demandé à un scénariste de faire vivre son Lapinot. Frank Le Gall nous a taillé sur mesure, dans un langage châtié et un humour irrésistible, une aventure qui sent bon le Darjeeling et laisse une large place aux états d'âme alambiqués de Lapinot. En fait, avec son petit côté légèrement décalé et éternellement paumé - si bien traduit dans ses moindres nuances par une délicate gymnastique d'oreilles -, Lapinot le Rabbit était le héros romantique parfait, et on ne le savait pas.

La route de pointe-Noire
Yann Calec a repris du galon dans la marine marchande : le voilà second d'un commandant despotique. Ce dernier meurt dans des circonstances mystérieuses au large des côtes africaines. Qui est l'assassin...? Ce titre entame le second cycle du fantastique thriller maritime qui comprendra deux albums.
