Dargaud

Michel Greg - Dialogues sans bulles
Ce livre est un long dialogue entre Greg et Benoît Mouchart - qu'on sent particulièrement sensible et motivé - auquel s'ajoutent les témoignages de nombreux collaborateurs. Il nous promène dans l'enfance de Greg, ses débuts avec Franquin, l'aventure de Tintin, la génèse des héros, les méthodes de travail, etc. - avec, au passage, une confidence de taille : "La chose la plus pénible de ce métier, c'est de gommer." Le résultat est passionnant. Outre que cinquante ans de bande dessinée nous contemplent (avec une belle lueur d'ironie dans l'oeil droit), on rencontre un homme chaleureux, sarcastique, drôle, immodeste, lucide, singulièrement complexe et globalement touchant. Et si le portrait est réussi, c'est qu'un vent de sincérité y souffle. "Il m'aura donc fallu cinquante ans de métier avant d'aborder ce rivage nouveau, que je n'avais pas encore exploré : celui de la totale sincérité." C'est Greg lui-même, acrobate et affabulateur impénitent, qui l'avoue dans un autoportrait d'autant plus beau qu'il est bien trop court.

Le Glaive de justice
La baron Wismerhill et ses copains se retrouvent aux prises avec les morts-vivants de Der Hem Shelbem - une armée de soldats putréfiés et autres créatures hideuses dirigés par un Prince du même acabit. Commentaire de nos héros : "Boudiou, y craint, le bestiau." Le combat est terrible, et Wis semble mal parti, quand Haazheel Thorn arrive à la rescousse et désintègre les putréfiés. Commentaire : "Ça fait tout de suite plus propre." Suite à cette petite virée, Wis est investi des pouvoirs magiques du Prince et hérite de son fabuleux trésor.
Pendant ce temps, l'Ordre de la Lumière se dresse contre l'empire et Fratus magouille pour devenir empereur à la place de l'empereur. Attitude arrogante qui déplaît à ce dernier, et également à Parsifal, commandeur de l'Ordre de la Justice. Voilà donc l'armée impériale et celle de Parsifal sur le pied de guerre.
Visions d'horreur, trognes d'épouvante, images baroques - cette série de SF fantastique nous entraîne dans une épopée flamboyante dont la drôlerie tient au décalage entre l'image (grandiose) et la totale désinvolture des héros.

Mon Oeuvre à moi - tome 6
La saga continue. Voici notre Chichille national lancé dans de nouvelles et longues aventures, loin des bureaux du journal de POLITE et qui l'entraînent au bout de notre bas monde, dans des tracas très différents de ceux posés par ses rédacteurs en chef habituels. En guise de préface, nous vous offrons la première partie d'un récit méconnu de Greg, Les Inerties de Léon Letigre. Paru dans PILOTE en plusieurs épisodes, prématurément interrompu et oublié depuis, ce texte demeure, pour ceux qui s'en souviennent, un monument de l'humour loufoque.

L'odyssée d'Alix

L'ombre du démon
Habituellement, Barbe-Rouge fréquente peu les bibliothèques, mais dans celle de l'université de Coïmbra, il a trouvé quelque chose d'intéressant : un manuscrit qui décrit en détail (et en latin) la cité perdue du Machu Picchu, dernier refuge de l'Inca Atahualpa - et de son trésor royal. Barbe-Rouge ne parle pas le latin, mais pour trouver le fameux Or des Incas, il a de la ressource. Il embarque donc de manière fort déloyale et clandestine sur le Dauphin, le bateau commandé par son fils Eric, qui est censé déposer aux Marquises un certain d'Alembert, très éminent astronome choisi par le roi pour observer un phénomène qui doit se produire le 28 avril : la rencontre de Vénus et du Soleil. Barbe-Rouge, indifférent à cette rencontre céleste, tente de convaincre son fils de détourner le bateau vers le Pérou. Mais Eric est fatigué des magouilles de son père. Et puis c'est un honnête homme, qui ne trahirait personne - pas même l'odieux d'Alembert - pour tout l'Or des Incas. S'ensuivent quelques meurtres et une mutinerie orchestrée par Barbe-Rouge... Dans la grande tradition du genre, Perrissin et Bourgne - qui reprend le dessin de la série avec vigueur et clarté - nous offrent une aventure digne de la légende Barbe-rouge : pleine de bruit et de fureur, épicée de cet humour cynique qui fait le charme du Démon rouge, avec ce qu'il faut de rebondissements, de tempêtes et de calmes plats.

Yuyu Hakusho - Le gardien des âmes, T.12
Noritaka Sawamura est un collégien de 15 ans qui se lance à corps perdu dans la pratique de la boxe Thaï.Pour séduire sa voisine de classe, la douce Nakayama, il relève le défi du champion des collèges au risque de se faire ridiculiser devant toute l'école.Cette série, qui décrit les problèmes quotidiens des collégiens, s'adresse directement à tous les jeunes d'aujourd'hui.

Le jour du soleil noir
Un solide gaillard aux allures de baroudeur se retrouve sans nom, sans passé, sans souvenir, dans un lieu inconnu. Son seul début d'indice pour découvrir son identité est un chiffre, XIII, qu'il porte en tatouage. Sa position est d'autant plus inconfortable qu'une bande de tueurs est à ses trousses. De plus, il découvre que de hautes personnalités civiles et militaires s'intéressent à lui. Ce récit d'espionnage a pour cadre un pays moderne non précisé, mais qui ressemble fort aux Etats-Unis. La longue traque se poursuit d'un album à l'autre et Jean Van Hamme distille peu à peu les informations sur le passé du héros, qui semble lié à l'histoire récente de son pays.
Le scénario, qui mêle aventure et fiction à l'histoire de ces vingt dernières années, est mis en image par William Vance. Son trait réaliste et précis apporte une crédibilité totale et campe un héros sympathique, attachant et énigmatique à la fois.

The XIII mystery - L'enquête
Les mystères de l'Histoire doivent un jour révéler les archives secrètes de leurs protagonistes. Au coeur de la saga XIII ceux-ci sont légion. "The XIII Mystery - l'enquête" va à leur rencontre.
Deux journalistes d'investigation du "New York Daily", dignes du duo qui révéla le scandale du Watergate, enquêtent sur les derniers événements qui ébranlèrent les Etats-Unis. A savoir le "Jour du Soleil Noir" et la récente prise en otage du président Sheridan par le général Carrington et son procès en direct sur la chaine ABS. L'un des deux reporters se retrouve "suicidé" au pied d'un immeuble de Miami Beach. Le survivant, Warren Glass, fuit en Europe en transmettant, par tranches, les éléments d'une enquête qui confirme la place centrale du mystérieux XIII au coeur des événements. "The XIII mystery" réuni l'ensemble de ces informations inédites.
Jean Van Hamme joue avec la réalité d'une époque pour la faire glisser vers une autre. A ce redoutable jeu de mécano spacio-temporel, il n'a pas son pareil. Appuyé sur les fiches qu'il tient depuis 1984 sur chacun de ses personnages, il a décidé, avec William Vance, de révéler les zones d'ombre que comporte la biographie de chacun d'eux. Sauf pour XIII qui, à force de voir détaillé chacune de ses identités possibles, sort plus mystérieux que jamais de l'enquête.
Plutôt qu'un livre entièrement dédié à l'information sous forme de texte, le tandem Vance-
Van Hamme a opté pour un habile mélange de texte et de dessin. Vance opère dans ses deux registres favoris : la bande dessinée (41 pages en tout, presqu'un album "classique") et l'illustration (il est le grand spécialiste de l'illustration de couverture efficace). Autant de petit joyaux qui jalonnent le volume.
12 dossiers (Le clan Sheridan, La conspiration des XX, La contre-enquête, L'affaire Rowland, L'énigme de la Mangouste, Le Costa Verde et la Minerco, La branche irlandaise, Le drame des Greenfalls ...) et près de 130 notices biographiques font de "The XIII mystery - l'enquête" plus qu'un indispensable "who's who" de la saga BD de cette fin de siècle.

Colonel Abel
Sous la plume du dessinateur Milton, Dottie est devenue Poison Ivy, la pin-up qui fait rêver tous les G.I. du Pacifique. La guerre finie, elle retrouve une vie normale aux côtés de son mari Gary Powers. Mais ça ne dure pas : Gary, qu'elle croyait pilote d'avion météo, est un agent de la CIA. Et le jour où son U2 est abattu au-dessus de l'URSS, il désobéit aux consignes de suicide et tombe vivant aux mains du KGB.
Dottie n'en a pas fini avec son passé : le milliardaire Howard Hughes, amoureux fou de Poison Ivy, a décidé de porter ses aventures à l'écran avec Dottie dans le rôle principal. Et la voilà obligée de se plier à ses fantasmes. D'autant plus qu'il a un sérieux atout dans sa manche : en échange de sa " gentillesse ", il peut faire quelque chose pour son mari, dont le procès a lieu à Moscou.
En effet, par " humanité socialiste ", Gary est condamné à dix ans de détention - un verdict d'une clémence exceptionnelle. D'où son inquiétude : qu'a fait Dottie pour obtenir ça ? Et que va-t-elle faire encore pour obtenir la libération qu'elle lui a promis ?
Pendant ce temps, le colonel Rudolf Abel, citoyen américain irréprochable, cherche à faire la peau d'un certain Hayhanen qui connaît sa véritable fonction : chef de tous les réseaux d'espionnage communistes au USA.
Mais au retour de Moscou, l'avion de Dottie s'écrase. On compte une centaine de victimes, et elle reste introuvable. Ce qui agace énormément Howard Hughes...
Voilà Dottie plongée en pleine guerre froide, dans des aventures inspirées d'une affaire d'espionnage qui défraya la chronique en 1960. Le tout servi par un dessin solide et un sens romanesque très sûr, fonctionnant à deux niveaux de fiction, puisque Milton continue de dessiner les aventures parallèles de Steve Canyon - ce qui lui vaut les pires ennuis avec un tas de gens.

Sur la piste de miss Kate
Mai 1899. Mac Coy chevauche dans le désert à la tête d'une patrouille du 3ème de cavalerie, quand il rencontre une jeune femme. Que fabrique Kate Maloo dans cette contrée hostile, penchée sur le cadavre d'un homme ? Cet homme devait la conduire dans la Montagne des Fantômes, et Miss Kate demande à Mac Coy de prendre la relève : elle possède une carte désignant l'endroit où a été abandonné un chariot contenant deux cents kilos d'or. Les histoires de cartes avec trésor caché, Mac Coy connaît : dans tous les bouges de la frontière, un poivrot essaie d'en échanger une contre un verre de whisky. Et il refuse d'aller mourir dans un dédale de canyons truffés de serpents à sonnettes, pour un bobard de plus. Mais ses hommes - d'authentiques demeurés pour certains - ne sont pas du même avis. Ils acceptent de conduire Miss Kate, d'autant plus qu'ils espèrent secrètement lui faire des choses que la morale réprouve. S'ensuit, dans un décor infernal de caillasses et de cactus sous un soleil de plomb, une longue balade meurtrière peuplée de tortures, viols et étripages. Et cette 21ème aventure de la série finira assez mal pour les chercheurs d'or. Quant à Miss Kate, qui ne reviendra jamais tout à fait de son voyage dans l'horreur, peut-être pourra-t-elle un jour guérir et apprécier les charmes d'un luxueux hôtel de Mérida, en compagnie de Mac Coy, tête brûlée au coeur tendre...

Déblokeries à la crême anglaise

Roi Lion II - L'honneur de la tribu

Sous l'aile du diable
C'est l'hiver sous la neige. Soupetard retrouve son copain Ludo qui a piqué deux boulons à son père pour fabriquer un télescope au cours de M'sieu Latreille. Mais tout à coup, branle-bas de combat : Bastien annonce qu'ils se sont fait traiter de petits bras par l'escouade des requins-marteaux. Il faut laver l'affront. Ça commence avec des boules de neige, ça finit avec une grenade qui explose à la figure de Ludo. Qui a lancé la grenade ? Voilà la question qui préoccupe les adultes, et à laquelle les gamins ne répondront pas, par solidarité - et accessoirement parce qu'ils n'en savent rien. Mais la grenade fait remonter des souvenirs pénibles. Chez le coiffeur et chez l'épicier, on s'engueule ferme au sujet du taux de collaboration et de résistance de chacun, à l'époque... Et pendant ce temps-là, les mômes jouent à la guerre. Quand on est mort, on doit compter jusqu'à cinquante avant de se relever, c'est la règle. Et quand un blessé a son lacet défait, il dit pouce et on peut plus le tuer. Comme dans la convention de Geneviève, une " grosse bonne femme neutre " qui regarde et rouspète si on tue un blessé. Heureusement, Ludo retrouvera la vue juste à temps pour admirer Saturne dans le télescope de M'sieu Latreille. Et s'il consent à se laver un peu, Bastien aura le droit de se promener avec la soeur de Soupetard jeudi prochain. Ce qui fait planer un fameux suspens sur cette série craquante, pleine de joie de vivre, d'humour et de vérité enfantine. A mettre absolument entre toutes les mains.

Les Pieds Nickelés - Demain sera un autre jour
Les personnages de BD ne sont-ils que des héros virtuels inventés par les auteurs ? Certainement pas. C'est à partir de ce postulat que Didier Convard et André Juillard ont imaginé quelques-uns des plus célèbres personnages de BD au crépuscule de leur vie ! Correspondances, mémoires et souvenirs de quelques héros mythiques dont Blake et Mortimer, Barbe-Rouge, Johan & Pirlouit, Les Pieds-Nickelés.

Johan et Pirlouit - Le bois aux Licornes
Rappelez-vous : Johan, héros moyenâgeux né sous la plume de Peyo en 1947, est un page très preux et valeureux, tandis que son copain Pirlouit, apparu en 1954, fait figure de boute-en-train.
Selon la tradition en vigueur dans le Dernier Chapitre, Johan et Pirlouit ont vieilli. Et Johan pourrait enfin goûter un repos bien mérité si Pirlouit ne continuait de brailler ses complaintes et faire miauler sa lyre aussi faux que jadis, la seule différence étant que, devenu sourd d'une oreille, il braille plus fort.
Mais bien des prodiges arrivent dans ces contrées mystérieuses, et l'impossible se produit : après avoir rencontré la Licorne, magnifique cheval blanc à corne d'or, voilà qu'au lieu de son chant à faire cailler le lait, Pirlouit émet une mélodie claire comme une eau de source. La Licorne aurait-elle enfin accordé à Pirlouit une belle et juste voix ? Ou à Johan des oreilles capables de supporter l'insupportable ?

Pour Hélène
L'armateur Julien de Trichère a racheté la Belle-Hélène, un vieux cargo pourri, pour le naufrager et toucher l'assurance. Yann Calec, le jeune capitaine du cargo, est prévenu de la magouille par Rasanna, une passagère clandestine. Mais arrivé en Colombie, piégé par Escalona, complice de l'armateur, il est accusé de trafic de drogue et condamné à 19 ans de bagne - d'où il s'évade avec l'aide du Pr Condé, père de Rosanna.

Le bateau assassiné
Yann Calec est un officier de la marine, considéré comme forte tête, à qui un armateur véreux offre le commandement du Belle-Hélène. Mais ce cadeau se révélera vite empoisonné, le paquebot étant condamné par avance pour une sombre histoire d'assurance. la secrétaire de l'armateur, devenue la petite amie de Calec, n'aura guère le temps de le prévenir du danger qu'il encourt. Le second du Belle-Hélène, un certain René Floss, est à l'affût, prêt à éliminer les témoins gênants...
Dialogues sans bulles

La voie d'Alix

Carlos V

Léonard est un Génie
Léonard est un génie. Parfois un peu flemmard, il invente un tas d'objets pour faciliter la vie au quotidien. Plein d'imagination, découvrez dans cet album comment Léonard invente l'aspirateur, l'appareil photo, le détecteur à métaux et bien d'autres machines délirantes !

La guerre des génies
Léonard est un génie, incontestablement. Pourtant il n'est pas le seul... Lorsqu'un certain Albert s'installe avec son disciple dans la même rue, une véritable guerre de génies éclate ! Bataille d'inventions, duels entre disciples, chaque duo est prêt à tout pour prouver qu'il est le meilleur !

Les cercles du pouvoir
Valérian et Laureline sont dans la mouise. Ex-agents spatio-temporels échoués sur Rubanis, ils n'ont pas les sept cent mille bloutoks qu'on leur réclame pour réparer leur astronef. Mais justement, le colonel Tlocq, chef de la police (pourrie) de cette planète (pourrie) leur propose un petit boulot : aller voir dans le cercle du pouvoir qui commande, dans cette pagaille généralisée. Qui, ou quoi ?
Ils mènent donc leur enquête dans un paysage des plus désordonnés. Les banquiers déprimés sautent par les fenêtres, une espèce de walkyrie crétinise les gens à coups de fouet paralyseur, un indic trouillard refile des renseignements usagés, tandis que les Shingouz - vous savez, ces "petits bipèdes avec une trompe un peu humide" - passent leur vie à calculer leur pourcentage. Quant aux aristopatrons, ils se sont fait réduire la tête et leur cerveau en a visiblement pris un coup. Bref, tout va mal. Sans compter ce voyou de chauffeur de limouzingue qui drague ouvertement Laureline... Seul le transmuteur grognon de Bluxte fait son boulot correctement - en rouspétant, bien sûr.
Action trépidante, invention, visions hallucinées du foutoir urbain, silhouettes et trognes impayables : le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on ne s'ennuie pas, avec ce quinzième épisode de Valérian qui finit d'ailleurs très bien - dans une débauche de saphirs de Scunindar, de bloutoks et de perles d'Ebébé... sur lesquels les Shingouz prennent évidemment 10%.

SPADS
Un solide gaillard aux allures de baroudeur se retrouve sans nom, sans passé, sans souvenir, dans un lieu inconnu. Son seul début d'indice pour découvrir son identité est un chiffre, XIII, qu'il porte en tatouage. Sa position est d'autant plus inconfortable qu'une bande de tueurs est à ses trousses. De plus, il découvre que de hautes personnalités civiles et militaires s'intéressent à lui. Ce récit d'espionnage a pour cadre un pays moderne non précisé, mais qui ressemble fort aux Etats-Unis. La longue traque se poursuit d'un album à l'autre et Jean Van Hamme distille peu à peu les informations sur le passé du héros, qui semble lié à l'histoire récente de son pays.
Le scénario, qui mêle aventure et fiction à l'histoire de ces vingt dernières années, est mis en image par William Vance. Son trait réaliste et précis apporte une crédibilité totale et campe un héros sympathique, attachant et énigmatique à la fois.
Après un bref passage dans l'hebdomadaire SPIROU en 1984-85, les aventures de XIII paraissent directement en albums chez Dargaud à un rythme régulier d'un album par an. Cette série s'impose déjà en quelques années comme un best-seller et se positionne comme un classique.
Achille Talon et le monstre de l'étang tacule
Son petit chapeau, son gros ventre et sa canne sont connus de tous : Achille Talon, l'archétype parfait du français moyen, hante les pages de PILOTE depuis 1963. Greg, son créateur, lui façonne un petit monde à sa mesure : un pavillon coquet en banlieue résidentielle, un voisin agaçant (Lefuneste), une fiancée snobe (Virgule de Guillemets), un père amateur de bière et aussi une brave maman qui lui bichonne de bons petits plats. Achille possède un coeur gros comme ça, un cerveau choc (...), une profonde estime pour sa propre personne et une aptitude à la parole impressionnante : son verbiage est emphasé à souhait. Jusqu'en 1976, Achille Talon est le héros de gags qui tiennent en une ou deux planches; il partage son temps entre son pavillon et la rédaction du journal POLITE pour lequel il est censé travailler en qualité de "héros". À partir de 1977 les aventures d'Achille Talon change de rythme : de longues histoires ponctuées de nombreux rebondissements remplacent peu à peu les planches à gags. C'est aussi à ce moment que l'éphémère journal d'Achille Talon est lancé.

La Catastrophe
La planète Aldebaran est coupée de tout contact avec la terre depuis un siècle. Les habitants d'Arena Blanca, un petit village de pécheurs, y mènent une vie paisible, loin du pouvoir tyrannique exercé par l'église et l'armée. Jusqu'au jour où toutes sortes de signes étranges semblent annoncer une catastrophe. Un énorme poisson des hauts-fonds vient mourir sur la plage, tandis que la mer se vide de ses poissons habituels, avant de se solidifier et d'avaler un bateau. Et la catastrophe arrive, sous la forme d'un monstre marin qui engloutit le village sous une substance gluante. Ce monstre, qui change de forme et de comportement selon son humeur - généralement mauvaise - intéresse beaucoup de gens : Driss Shediac, un étranger énigmatique qui a essayé de prévenir les habitants, mais personne ne l'a cru. La jolie journaliste Gwendoline Lopes et surtout, l'inquiétant prêtre Loomis dans son dirigeable militaire. Parmi les rares survivants, Marc et Kim, deux adolescents qui s'entendent comme chien et chat, décident de partir pour Anatolie, la capitale, et d'y recommencer leur vie à zéro. Pour son premier album en solo, Léo, dessinateur de la série Trent, invente un monde envoûtant et fantastique, plein de mystères, d'embûches et d'amours compliqués, dans le très joli décor d'une planète finalement plus inquiétante que prévu.

Les jambes de Martha
Martha aurait pu choisir un autre homme. Dans ce trou perdu où elle a grandi, ils étaient tous à ses pieds. A cause de ses jambes, justement - des jambes de danseuse. Mais elle aimait Joe Telenko, un type qui buvait trop et conduisait trop vite. Et depuis l'accident, la danse, c'est fini. La vie aussi.
Maintenant, Martha rumine sa haine dans un fauteuil roulant. Et pendant que Joe trimbale son taxi dans les quartiers pourris de New York, elle rampe dans la maison, fouille ses affaires et lit son journal, histoire de savoir à quoi ressemble sa vie. Rien d'étonnant : une fille qu'il culbute quand il a de quoi la saoûler, les visites à Arthur le toubib, un problème de tachychardie et quelques notes la concernant : " Je vais la tuer. "
Car Joe veut la peau de Martha, et Martha aimerait bien voir crever Joe. S'ils ne se quittent pas, c'est que chacun espère contempler un jour le cadavre de l'autre. Au fait, un petit détail. Le toubib avait raison : Martha ne marche pas parce qu'elle ne le veut pas vraiment. Quand elle veut, elle peut.
Un scénario bien bouclé et un dessin aussi sobre qu'efficace pour une balade très noire sur fond sepia. Pas de bavardages inutiles, juste un désespoir intégral sur fond de jungle urbaine.
Ce thriller intimiste, dont on attend le troisième et dernier album avec frissons et impatience, a été l'un des chocs éditoriaux de l'année 1997.
Chihuahua Pearl
En matière de western, Blueberry constitue la référence absolue. C'est en 1963 qu'est créé ce personnage pour PILOTE par Charlier et Giraud. Ils campent au départ un solide soldat qui s'affiche comme le sosie de Belmondo. La ressemblance s'estompe au fil des épisodes. Blueberry est une forte tête : teigneux, pas toujours respectueux de la rigueur militaire, indiscipliné, il n'hésite pas parfois à déserter pour remplir au mieux ses missions. Le scénario utilise tous les poncifs du Western américain avec tout ce qu'il faut de rebondissements et de personnages pittoresques (Mc Clure, Angel Face, Red Nick, Chihuahua Pearl etc. sans compter les Indiens qui sont réhabilités par les auteurs, point de vue adopté d'ailleurs dans Cartland). Parallèlement au cycle classique de la saga de Blueberry, Giraud dessine entre 68 et 70 la jeunesse du futur lieutenant. Cette "série" reprend son cours en 85 sous le crayon de Colin Wilson, très respectueux du style imposé par Giraud. Les albums ont successivement été édités par Dargaud (22 titres, l'essentiel du fond) puis par Fleurus/Hachette, puis par Novédi et enfin par Alpen pour la nouveauté dessinée par Vance. Dargaud a entrepris la réédition des albums Blueberry remaquettés et agrémentés de nouvelles couleurs.

Guérillas et pirates
Le principe est simple : rééditer sous formes d'épais volumes - chaque titre agrémenté de pages d'introduction étant composé de trois albums - quelques-uns des plus beaux classiques de la bande dessinée. Ne résistez pas au plaisir de les redécouvrir...

Boule et Bill font la fête
Boule et Bill ont quarante ans. Crées par Jean Roba, dans "Spirou", en décembre 1959, ils sont devenus les plus connus et les plus attachants héros "jeunesse" de la bande dessinée européenne. Cet album se veut gâteau d'anniversaire. Il a été confectionné à partir d'illustrations et de récits complets - inédits en librairie - mettant en scène Boule et Bill et quelques autres personnages de Roba. Cerises (superbes !) sur ce gâteau, Tibet, Gotlib, Will, Dany, Johan De Moor, Uderzo, Anne Goscinny, Juillard, Rosy, Follet, Verron et Yvan Delporte, Morris, Druillet, Cestac, F'Murrr, Turk et de Groot, Tome et Janry, J-C. Denis, J-C. Mézières, P. Christin, Greg, Geerts, Godi, Zidrou, le studio Peyo, Alteau, Benn, Cabanes et Bilal sont là aussi. Pour faire la fête avec Boule et Bill et saluer, d'un sourire, le magicien qui leur a donné le jour.

Sous l'aile du diable
C'est l'hiver sous la neige. Soupetard retrouve son copain Ludo qui a piqué deux boulons à son père pour fabriquer un télescope au cours de M'sieu Latreille. Mais tout à coup, branle-bas de combat : Bastien annonce qu'ils se sont fait traiter de petits bras par l'escouade des requins-marteaux. Il faut laver l'affront. Ça commence avec des boules de neige, ça finit avec une grenade qui explose à la figure de Ludo. Qui a lancé la grenade ? Voilà la question qui préoccupe les adultes, et à laquelle les gamins ne répondront pas, par solidarité - et accessoirement parce qu'ils n'en savent rien. Mais la grenade fait remonter des souvenirs pénibles. Chez le coiffeur et chez l'épicier, on s'engueule ferme au sujet du taux de collaboration et de résistance de chacun, à l'époque... Et pendant ce temps-là, les mômes jouent à la guerre. Quand on est mort, on doit compter jusqu'à cinquante avant de se relever, c'est la règle. Et quand un blessé a son lacet défait, il dit pouce et on peut plus le tuer. Comme dans la convention de Geneviève, une " grosse bonne femme neutre " qui regarde et rouspète si on tue un blessé. Heureusement, Ludo retrouvera la vue juste à temps pour admirer Saturne dans le télescope de M'sieu Latreille. Et s'il consent à se laver un peu, Bastien aura le droit de se promener avec la soeur de Soupetard jeudi prochain. Ce qui fait planer un fameux suspens sur cette série craquante, pleine de joie de vivre, d'humour et de vérité enfantine. A mettre absolument entre toutes les mains.

Les 4 vérités de la Vè
" Jusqu'à une date relativement récente, les événements consignés dans les livres d'histoire s'étaient, selon toute vraisemblance, effectivement produits. " (George Orwell) C'est cette vraisemblance que Christin s'amuse à tortiller pour nous en proposer une autre. A défaut de refaire le monde, il nous refait la Ve République. Donc, le général de Gaulle s'est fait descendre au Petit-Clamart et Pompidou a accompli deux mandats avant de mourir empoisonné. Mai 68 s'est illustré par un match de foot mémorable. Mitterrand n'a jamais été élu mais s'est offert un yacht, suite au succès du film hollywodien tiré de son best-seller, la Paille et la poutre (French Vice en anglais). Pour les autres, imaginez Giscard empereur en Afrique, Pasqua maquisard en Corse, Jospin et Chirac couvant un atome crochu depuis leur jeunesse, etc. N'empêche, Christin ne peut s'empêcher de se demander ce qui serait advenu de cette Ve République aujourd'hui quadragénaire si le général de Gaulle avait survécu à l'attentat et si des gens " à l'ambition et au talent surdimensionnés " comme Giscard ou Mitterrand avaient accédé aux plus hautes charges de l'Etat. Cette " hypothèse improbable mais après tout concevable " vous colle le frisson. Une idée vertigineuse et d'autant plus séduisante que la vérité de Christin, bâtie avec une logique imperturbable, n'est pas beaucoup plus farfelue que celle à laquelle nous sommes habitués. En effet, toute ressemblance avec des personnages réels n'est absolument pas fortuite (voir la grotesque épopée Tapie-Cousteau-etc.) et la vraisemblance est habilement distillée dans le dérapage. Le résultat, malin dans les moindres détails et brillamment illustré par Alexis Lemoine avec des peintures s'inscrivant dans la grande tradition de l'imagerie populaire, est franchement réjouissant.

Yuyu Hakusho - Le gardien des âmes, T.11
Noritaka est un jeune collégien qui, malgré son aspect rachitique, décide de faire de la boxe Thaï. Bien sûr, il va souffrir au début, mais fera tout pour séduire sa bien-aimée... Cette série décrit les problèmes que peuvent rencontrer de nos jours, tous les lycéens.

The XIII Mystery - L'Enquête
Les mystères de l'Histoire doivent un jour révéler les archives secrètes de leurs protagonistes. Au coeur de la saga XIII ceux-ci sont légion. "The XIII Mystery - l'enquête" va à leur rencontre.
Deux journalistes d'investigation du "New York Daily", dignes du duo qui révéla le scandale du Watergate, enquêtent sur les derniers événements qui ébranlèrent les Etats-Unis. A savoir le "Jour du Soleil Noir" et la récente prise en otage du président Sheridan par le général Carrington et son procès en direct sur la chaine ABS. L'un des deux reporters se retrouve "suicidé" au pied d'un immeuble de Miami Beach. Le survivant, Warren Glass, fuit en Europe en transmettant, par tranches, les éléments d'une enquête qui confirme la place centrale du mystérieux XIII au coeur des événements. "The XIII mystery" réuni l'ensemble de ces informations inédites.
Jean Van Hamme joue avec la réalité d'une époque pour la faire glisser vers une autre. A ce redoutable jeu de mécano spacio-temporel, il n'a pas son pareil. Appuyé sur les fiches qu'il tient depuis 1984 sur chacun de ses personnages, il a décidé, avec William Vance, de révéler les zones d'ombre que comporte la biographie de chacun d'eux. Sauf pour XIII qui, à force de voir détaillé chacune de ses identités possibles, sort plus mystérieux que jamais de l'enquête.
Plutôt qu'un livre entièrement dédié à l'information sous forme de texte, le tandem Vance-
Van Hamme a opté pour un habile mélange de texte et de dessin. Vance opère dans ses deux registres favoris : la bande dessinée (41 pages en tout, presqu'un album "classique") et l'illustration (il est le grand spécialiste de l'illustration de couverture efficace). Autant de petit joyaux qui jalonnent le volume.
12 dossiers (Le clan Sheridan, La conspiration des XX, La contre-enquête, L'affaire Rowland, L'énigme de la Mangouste, Le Costa Verde et la Minerco, La branche irlandaise, Le drame des Greenfalls ...) et près de 130 notices biographiques font de "The XIII mystery - l'enquête" plus qu'un indispensable "who's who" de la saga BD de cette fin de siècle.

Les complots d'Iznogoud
Ça grenouille dans le Califat Dilat trouve une grenouille qui est en fait un Prince victime d'un mauvais sort. Pour le délivrer, il faut lui donner un baiser, et celui qui l'a fait, redevient en son tours une grenouille. 8 Pages Les yeux gros Iznogoud embauche un hypnotiseur pour se débarrasser du Calife 8 Pages Le Philtre occidental Le Grand Vizir achète un philtre occidental qui rend léger pour le donner au Calife afin qu'il s'envole pour toujours 8 Pages La machine à remonter le temps Iznogoud a découvert une machine à remonter le temps. Il veut y envoyer Haroun el Poussah pour devenir Calife! 8 Pages Le pique-nique Le Grand Vizir veut amener le Calife en pique-nique dans le désert pour ensuite l'abandonner et le laisser mourir de soif 8 Pages Chassé Croisé Iznogoud se procure une coupe qui fait interchanger de corps. En buvant avec le Calife, son esprit irait dans celui du Calife, et vice versa. 8 Pages

Paquebot
L'Horizon est un paquebot de luxe chargé de rouvrir la ligne française d'Extrême-Orient après la seconde guerre mondiale. De Marseille à Shangaï en passant par Alexandrie, Bombay et Saïgon - où le conflit indochinois prend une tournure dramatique - les passagers qui se trouvent à son bord vivent de façon apparemment insouciante. Mais l'écrivain mondain Géraldine Moustier-Loÿs, la délicieuse Américaine Deborah Silverheel, l'agaçante femme d'ambassadeur Sybille de Liedekerke, le jeune aviateur André Beyle, le chef mécanicien CGTR Justin Roumégoux, le brave commandant Kergomard (sans compter un passager clandestin et quelques crapules) sont-ils seulement ce qu'ils ont l'air d'être ? Car il y a un secret intéressant beaucopup de gens sur l'Horizon, ancien navire allemand ayant porté le nom de Parsifal, à bord duquel Hitler avait prévu de se rendre à New York lorsque le Reich aurait gagné la guerre...

Ma Dalton
Ce personnage immortel parcourt depuis 1946 l'histoire de l'ouest américain. Il y a rencontré des personnages célèbres (Jesse James, Calamity Jane, Billy the Kid, Sarah Bernhardt...). Lucky Luke est l'homme des missions impossibles, le défenseur des pauvres, des veuves et des orphelins, bref le parfait héros ! Son cheval, Jolly Jumper, est un parfait compagnon de ce "poor lonesome cowboy". Les frères Dalton se dressent perpétuellement sur le chemin de Lucky Luke ce qui permet à ce dernier de les poursuivre continuellement et de les confier à la justice.
Autre personnage traditionnel de la série : Rantanplan, le chien le plus bête du farwest qui a vécut de façon autonome 2 albums. Lucky Luke est, avec Astérix et Tintin, le plus célèbre personnage de l'histoire de la BD : cette série, accessible à tous, est devenu un mythe grâce à Morris et Goscinny. Ce personnage a fait l'essentiel de sa formidable carrière dans les pages de SPIROU, PILOTE et LE JOURNAL DE LUCKY LUKE.
Une exploitation merchandising et audiovisuelle (dont aux Etats-Unis) a permis d'introduire Lucky Luke auprès d'une très large couche de la population et auprès de plusieurs générations de lecteurs. A noter qu'après la disparition de Goscinny, plusieurs scénaristes ont travaillé sur la série : Vicq, De Groot, Fauche et Léturgie, Lodewijk, Lo Hartog Van Banda et Vidal. L'essentiel des albums se trouvent chez Dupuis et Dargaud.
, la nouveauté chez Lucky Productions.

L'ombre du triangle

A SUPPRIMER Garfield se jette à l'eau
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Garfield (sans jamais oser le demander) est dans ce livre ! Tout, sauf une chose : la recette des lasagnes favorites du chat le plus fainéant de la BD. Pour le reste, Garfield Story lève le voile sur 25 ans de siestes et de création : la naissance du personnage, les secrets de fabrication de Jim Davis (à part les lasagnes, donc), Garfield et ses amis les stars, les versions étrangères, Garfield vu par les peintres, les collectionneurs fous, Garfield de A (comme " A table ! ") à Z (comme " Zzzzzzz ", bruit caractéristique du chat en plein sommeil), les 25 questions à Garfield (et ses 25 réponses, surtout), la vie quotidienne à Paws (" Pattes "), le studio de création où vit et travaille Jim Davis... Bref, tout ce qu'il faut savoir pour devenir un garfieldien accompli. Quant aux lasagnes, désolé, mais elles ne sont pas fournies avec l'ouvrage. Enfin ! Depuis 25 ans que la série Garfield existe, il était temps de rendre un hommage bien mérité à son créateur. Car que serait Garfield sans Jim Davis, hein ? Tout au long des 164 pages de cet album, on apprend tout sur le destin en forme de success-story du père spirituel (le mot est faible) du chat le plus fameux de la planète. Saviez-vous que Jim Davis s'est inspiré du patronyme de son grand-père pour donner un nom à son personnage ? Qu'il a eu le même professeur d'art dramatique que James Dean ? Que son premier animal familier était un brontosaure (c'est ce que dit Garfield, en tout cas) ? Le problème, c'est que Garfield est une vraie star. Et comme toutes les vraies stars, il ne peut s'empêcher de tirer la couverture à lui (et même la quatrième de couverture). Résultat : le bouquin raconte aussi (et surtout) la saga passionnante du plus grand dévoreur de hamburgers que la terre ait jamais porté. Bourré de photos et de dessins inédits, Garfield Story fera de toi, ami lecteur, un connaisseur incollable de l'univers de ce chat éminemment sympathique (n'est-ce pas, Jon ?). Un chat entré dans le Livre Guiness des Records au titre de BD la plus publiée dans la presse du monde entier. Ce qui lui donne bien droit à une petite sieste, non ?

Grimmy, T.9
Grimmy fantasme beaucoup, ces temps-ci. Il se voit en chien des cavernes errant dans le désert préhistorique, ou en Grimzzilla qui détruit d'un seul souffle une forêt entière - en clair, il rote sur les géraniums de Mamie l'oie. Et après avoir détruit la ville, il s'attaque au siège de l'autorité centrale : l'arrière-train du facteur. Quand il revient dans la vraie vie, il fait le ménage. Comme ça n'a pas été fait depuis longtemps, il découvre, coincés dans le canapé, un tas de fourchettes et autres bidules, et un truc tout gras : Elvis ! Lequel rigole franchement en apprenant que sa fille s'est mariée avec Michael Jackson. A propos d'amour, Grimmy se dit que sortir avec lui doit être une expérience mystique : le lendemain, toutes ses fiancées entrent au couvent. Ou alors, c'est parce qu'il a mauvaise haleine. Ou alors, c'est parce qu'il ne sait pas danser : forcément, il a deux pieds gauche. Décidément, la vie est un éternel combat, dont Grimmy sort le plus souvent tétanisé, le poil hirsute ou viré à coups de pied aux fesses - surtout au bistrot, quand il réclame des cacahuètes après avoir bu dans les toilettes. Pourtant, il ne demande pas grand-chose à la vie : une cuvette de WC et une paille, une poubelle et, pour jouer, une balle de tennis qui ne roule pas trop loin. Et pour financer le lancement d'une nouvelle pâtée parfumée au facteur, il aimerait bien que vous achetiez énormément de ces merveilleuses cassettes dont il est le héros. (Citel vidéo, Best of Grimmy 1 et 2).

Vacances de printemps
Où l'on retrouve Lapinot en héros romantique dans le cadre riant et quelque peu empesé de l'Angleterre victorienne. Venu se reposer dans le cottage familial, Lapinot vit ses derniers instants de quiétude avant d'embrasser la carrière d'artiste peintre - sa vocation scientifique ayant été contrecarrée par sa mère qui considérait qu'avec un mari banquier, elle avait déjà assez de types barbants à la maison. Mais voilà qu'au détour d'une rivière, il tombe sur Miss Nadia, le grand amour de ses cinq ans, et plonge aussitôt dans les affres de la passion - ou, comme dit son fidèle serviteur Alex qui manie fort bien la métophore : " Monsieur est un jeune ruisseau qui dévale sa première pente raide. Ca secoue et ça clapote, voilà tout ". Mais ses ennemis d'enfance, Mac Terry et Richardson, clapotent également pour Nadia. Et tous trois se lancent dans une parade de séduction parfaitement ridicule. Pour la première fois, Trondheim a demandé à un scénariste de faire vivre son Lapinot. Frank Le Gall nous a taillé sur mesure, dans un langage châtié et un humour irrésistible, une aventure qui sent bon le Darjeeling et laisse une large place aux états d'âme alambiqués de Lapinot. En fait, avec son petit côté légèrement décalé et éternellement paumé - si bien traduit dans ses moindres nuances par une délicate gymnastique d'oreilles -, Lapinot le Rabbit était le héros romantique parfait, et on ne le savait pas.

L'ambassadeur des ombres
Valérian, le plus grand space-opéra publié par des auteurs français, nous entraîne dans un monde et un futur lointains. Le duo est constitué d'agents spatio-temporels : Valérian et Laureline. C'est à bord d'un vaisseau affrété par Galaxity, capitale de l'Empire Terrien, qu'ils se déplacent pour vivre des aventures hautes en couleur. Les scénarios font d'habiles clins d'oeil à notre époque, mettant en scène tyrans et dictateurs, souvent bien proches de ceux de notre 20ème siècle. Le dessin est classique mais doué d'une fantaisie qui donne une saveur rarement égalée aux créatures monstrueuses ou sympathiques que croise Valérian. Grâce à des histoires formidablement inventives, les auteurs de Valérian ont su séduire le public le plus large possible depuis 1967, année de création de cette série pour l'hebdomadaire PILOTE. L'album Les Habitants du Ciel constitue une étonnante "encyclopédie loufoque" détaillant chacune des créatures qui apparaissent dans les 13 albums.

L'ambassadeur des ombres
Alors que Valérian et Laureline sont chargés d'escorter l'ambassadeur de la Terre sur Point Central, une station spatiale qui regroupe toutes les civilisations présentes dans l'univers, celui-ci est enlevé à leur arrivée, en même temps que Valérian. Laureline part à leur recherche dans le labyrinthe que forme Point Central. Heureusement qu'elle peut compter sur les informations de trois Shingouz, avides d'argent...

T'as d'beaux yeux, tu sais !

Lieutenant Double-Bang
Le duo Jean-Michel Charlier-Jijé prend son allure de croisière avec le diptyque Destination Pacifique et Menace de mort sur Tahiti, un récit d'aventures et d'espionnage qui court sur deux albums. S'ensuivent trois histoires courtes en noir et blanc, Rapt en plein ciel, Le Saboteur et Contre-espionnage aérien, publiées avec le découpage de Super Pocket Pilote. Le tout est agrémenté d'un dossier de Gilles Ratier et Patrick Gaumer.

Rome (2)

Achille Talon a la main verte
Bien entendu, Talon n'a pas changé. (Pourquoi changer quand on est si pimpant ?) Il " primesaute à tout va ", il s'insurge et pourfend. Il transforme les situations les plus simples - comme choisir la carte postale idoine pour Virgule de Guillemets - en casse-têtes insolubles, et il faut le voir aux prises avec les problèmes qu'il se fabrique lui-même pour saisir ce que le mot " alambique " veut dire. Mais il est moderne, il s'équipe : après avoir fait une tentative (pitoyablement avortée) d'instrusion sur Internet, le voilà propriétaire d'un portable qui lui permet de traquer Lefuneste jusqu'aux confins des antipodes.
Mais la meilleure nouvelle, c'est que ses aventures ne perdent pas un poil de leur drôlerie, les deux nouveaux auteurs faisant preuve d'un mimétisme troublant et d'une virtuosité indéniable dans l'art de croquer le détail pittoresque et de manier l'antiphrase et la périphrase chères à Greg. " Ca ne s'explique pas, ça s'admire ", comme dit Talon.

La solution Pinkerton
Juillet 1864, Savannah. Deux inconnus viennent proposer à un obscur acteur de théâtre d'aller jouer le rôle de sa vie à Atlanta. Drôle d'endroit pour aller faire le cabot ! En effet, Atlanta, tenue par le général sudiste John Bell Hood et assiégée par le général Sherman, est à feu et à sang.
A Washington, un certain Allan Pinkerton a trouvé pour stopper la guerre une solution définitive qui consiste à priver les armées sudistes de leurs chefs les plus valeureux. Quant au fringant lieutenant Blueberry, échoué dans un bataillon disciplinaire, il est chargé d'escorter une délégation du Parti de la Paix dont fait partie la charmante Eleonore Mitchell dans Atlanta.
Mais Blueberry ignore qu'un membre de la délégation doit liquider le général John Bell Hood première cible des promoteurs de la fameuse "solution Pinkerton". Et bientôt, tout va se retourner. L'acteur va jouer le rôle de sa vie son dernier et Blueberry va se retrouver face à un peloton d'exécution.
Reprenant le dessin à la suite de Colin Wilson, Blanc-Dumont se montre à la hauteur de sa réputation celle de l'un des plus grands dessinateurs réalistes actuels sur un scénario fidèle à la "tradition Blueberry" : bien ficelé, bourré d'action et de rebondissements qui ne faiblissent jamais. Blueberry, chargé d'une nouvelle mission quasiment impossible, se sortira-t-il de ce pétrin ? Vous le saurez en lisant la Piste des maudits, T. 11 de la série la Jeunesse de Blueberry.

Yuyu Hakusho - Le gardien des âmes, T.10

Le monde à l'envers
Axle est mort ! Pour essayer de consoler Muskie, les roboïdes lui ont fabriqué un clone, un Axle bis tout neuf, très gentil, mais un peu foiré : il est de traviole, il louche et il passe son temps à pleurnicher. Mais un mathématicien de génie (par ailleurs assez imbibé) a eu une idée : au-delà du big-bang, le temps s'écoule à l'envers, sous forme d'anti-temps. Et peut-être suffit-il d'expédier Axle au-delà du big-bang pour qu'il remonte le temps jusqu'au moment où il vivait encore. En effet, là-bas, on naît dans sa tombe et on finit dans le ventre de sa mère. On vit à reculons, en commençant par le pire pour aller vers le meilleur, ce qui n'est pas une mauvaise idée. Malheureusement, tout est à l'avenant : au lieu de manger, on dégurgite - ce qui donne des repas assez éprouvants pour ceux qui ont l'habitude de vivre dans l'autre sens. Mais il y a plus grave. Alors que Muskie l'éternaute échappe au phénomène de rajeunissement et qu'Axle a l'air de vouloir se requinquer, le pauvre Axle bis, récemment fabriqué, commence à se démantibuler et à éparpiller ses abattis partout. L'anti-temps : voilà une mine d'or pour un scénariste et un dessinateur dotés du sens de l'humour. Loufoqueries et inventions en tout genre, personnages craquants et langage pittoresque, cette invraisemblable saga de SF ne faiblit pas et on attend le 28ème épisode avec impatience, en souhaitant toutefois que le scénariste nous répare Axle bis. Il est trop mignon.
