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couverture de l'album

Série : La gardienne des concubinesTome : 1/1Éditeur : Mana Books

Scénario : Aki ShikimiDessin : Shiori Hiromoto

Collection : GENKI

Genres : Aventure, Shonen

Public : À partir de 12 ans

Prix : 7.95€

  • ZOO
    note Zoo4.0

    Scénario

    4.0

    Dessin

    4.0
  • Lecteurs
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Le synopsis du manga

Trahisons et suspicions au harem des illusions Yuran, la plus talentueuse marchande de son époque, mène une vie paisible rythmée par ses affaires prospères. Jusqu'au jour où elle réalise qu'elle a déjà vingt-huit ans... et reçoit une missive qui bouleverse son destin. L'empereur en personne la somme d'épouser Kogetsu Haku, un jeune et brillant vassal, tout en prenant soin des concubines du palais. Yuran se retrouve alors propulsée dans un univers de pouvoir et de complots. D'autant plus que son nouvel époux semble cacher bien des secrets... Au cœur des intrigues de la cour impériale, entre alliances, rivalités et sombres complots, Yuran devra naviguer avec finesse pour découvrir la vérité qui se cache derrière cette union... Plongez dans un fascinant voyage au cœur de la Chine médiévale, où chaque geste peut faire basculer le destin d'un empire.


Une affaire d’Etat (de santé)

Longtemps gardées scellées, les portes du palais impérial s’ouvrent une nouvelle fois pour nous laisser admirer les intrigues qu’elles camouflent.

Après l’étonnante publication d’une variation des Carnets de l’apothicaire, rebelote chez Mana books avec un nouveau récit d’intrigues historiques à la cour de l’Empereur de Chine ! De premier abord, on pourrait croire ce genre très particulier déjà saturé et déplorer l’incapacité générale à dévier d’un style à succès. Mais ça serait oublier quelques petits éléments cruciaux qui distingue La gardienne des concubines du best-seller des éditions Ki-oon.

À la manière d’autres succès éditoriaux de ces dernières années, les récits de la cour et les secrets des palais impériaux constitue un genre qui a encore beaucoup de choses à dire. Chaque histoire, chaque drame participe à l’évolution d’un genre qui existe au Japon depuis un millénaire, depuis les Notes de chevet, le classique de la littérature de Sei Shônagon. La recette marche toujours mais La gardienne des concubines essaye à sa manière de faire valoir cet héritage.

Palais impérieux

Il semblerait par exemple que Yuran, notre protagoniste principale du moment, soit cette fois une prospère marchande, fer de lance d’une entreprise familiale bien ancrée. Son sens du commerce ne lui fait jamais défaut, mais étant célibataire à 28 ans, elle se voit plutôt comme un mauvais parti, sinon une vieille fille. Quelle n’est pas ainsi sa stupeur lorsqu’une missive impériale lui indique son mariage imminent avec Kogetsu Haku, chancelier aussi beau que prometteur. Bien qu’aussi inattendue qu’inexplicable, la situation est une aubaine car, avec cette union, lui est attribué le poste de " Gardienne de la beauté des concubines de l’empereur ". Ce titre lui fait bénéficier de toutes les possibilités commerciales que peuvent apporter les produits nécessaires à l’achèvement de cette tâche.

La gardienne des concubines T.1

" À la manière d’autres succès éditoriaux de ces dernières années, les récits de la cour et les secrets des palais impériaux constitue un genre qui a encore beaucoup de choses à dire. " © Mana Books, 2025 - Hiromoto et Shikimi


Outre l’inévitable surprise des rouages complotistes internes déjà bien grippés qu’elle va devoir s’atteler à découvrir puis décortiquer promptement, Yuran va devoir aussi composer avec l’étrange comportement de son nouveau conjoint. Étrangement timide et discret, l’homme de pouvoir est aussi missionné par l’Empereur pour l’aider dans sa démarche de gestion du gynécée. Comment participer à la vie d’un lieu qui interdit les hommes ? Se fabriquer une nouvelle identité féminine, bien sûr !

Analyse concubinaire

Comme Yuran et nous-même nous y attendions, le microcosme des concubines est intraitable. La défiance et la mesquinerie ambiante nourrissent de terribles interconnections hiérarchiques. Entre les factions politiques tranchées et les luttes internes d’accession au pouvoir, la menace peut provenir de tout le monde. Les coups montés vont bon train malgré un premier tome qui prend précautionneusement ses marques. L’héroïne n’agit cependant pas sans arrière-pensée. Sa volonté de faire fructifier cette situation dans laquelle on l’a embourbée contre son gré l’humanise bien plus que ses actions d’éclat altruistes. Elle se place stratégiquement, pas à pas, sans brusquer les choses.

Flatterie et commerce vont de pair avec une force de déduction qui assurera peut-être sa survie. Son mariage n’est pour l’instant qu’un outil narratif utile, mais devrait aussi ouvrir les portes à de nouvelles circonvolutions. En arrière-plan, la figure discrète de l’Empereur se déploie de plus en plus comme une probable source d’ennuis. Voilà qui change de sa fonction habituelle de gargouille autoritaire dont les scénarios profitent souvent. Yuran n’est, semble-t-il ni sortie de l’auberge, ni du Palais Impérial.


Article publié dans le Mag ZOO Manga N°19 Mai-Juin 2025

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