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Vous n'avez jamais lu Chris Ware ? Le FIBD d'Angoulême vous offre la découverte 

Recevoir le Grand Prix d’Angoulême, c’est bénéficier l’année suivante d’une exposition pendant la durée du festival. Elu en 2021, l’américain Chris Ware n’a pas sacrifié à la tradition. Pendant les quatre journées du FIBD, les visiteurs peuvent donc découvrir l’oeuvre d'un vrai monstre de la bande dessinée mondiale à travers un assemblage généreux de planches… mais pas seulement.

“Travailler sur cette exposition fût plus difficile que prévu”, nous confiait Benoît Peeters, co-commissaire de l’exposition aux côtés de Sonia Deschamps et Julien Misserey. “Le COVID nous a empêché de nous rendre sur place, à Chicago, pour fouiner dans les tiroirs de l’artiste comme, nous l’aurions voulu.  Néanmoins, Chris Ware a été d’une telle disponibilité qu’il constitue un peu le quatrième commissaire de cette exposition.” 

Exposition Chris Ware

Exposition Chris Ware
© FIBD, 2022

Des amateurs de planches originales comblées

Ce sont pas moins de 122 planches qui ont été positionnées sur les murs de l’Espace Franquin. La scénographie a été pensée pour permettre au visiteur de découvrir chaque oeuvre de Chris Ware dans un rapport chronologique. “Avec Chris Ware, il nous a paru pertinent de montrer une évolution temporelle. C’est un artiste dont le travail se structure au fil des années, nous voulions que le visiteur s’en rende compte”, nous disait Peeters. 

C’est aussi l’occasion de découvrir les formats réels sur lesquels travaille l’auteur. De découvrir que Jimmy Corrigan, publié à l’italienne en France, est en fait dessiné en format portrait, avec donc deux pages par planche. 

Joanne Cole

Joanne Cole
© Yaneck Chareyre, 2022

Plus fort encore, le visiteur découvrira un épisode entier de Joanne Cole, avec chaque planche disposée en un unique montage. Ce qui révèle à celui ou celle qui regarde, une cohérence graphique qui rend cet assemblage… cohérent. Comme s’il constituait une oeuvre à part entière. Interrogé à ce sujet, Chris Ware nous a déclaré : “Ce n’est pas un effet volontaire. Quand je me lance dans un nouveau récit, je prends une page blanche et je ne sais pas où je vais. Pour moi, l’écriture c’est comme la vie. On ne connait pas le grand plan, on ne sait pas par avance quelles seront les péripéties.”

Chris Ware c’est aussi du fun

Ne le cachons pas, en France Chris Ware possède une étiquette “intello” vis à vis du grand public. Voir même un peu froide ou rigide. Et pourtant, cette exposition nous donne à voir les jouets ou jeux que l’artiste crée, au fil de ses planches. Des pièces uniques qui montrent au contraire tout son amour de la BD populaire. “Quand je travaille sur mes planches, j’ai toujours une petite voix qui me dit que je rate ce que je fais”, confiait l’artiste pendant la visite, mercredi 16 mars. “Réaliser ces jouets, c’est une façon pour moi de lâcher prise et de retrouver de la sérénité."

Exposition Chris Ware

Exposition Chris Ware
© Yaneck Chareyre, 2022

Une exposition à ne pas rater

Il n’est pas besoin de connaître l’oeuvre de Chris Ware (publiée en France par les éditions Delcourt) pour apprécier cette visite. Chaque festivalier peut s’y rendre pour découvrir une virtuosité artistique qui explose sur chaque mur et laissera tout un chacun impressionné.

D’ailleurs, Chris Ware lui-même était ému au sortir de sa première découverte de l’expositions. “Je ne peux pas m’empêcher de voir mes défauts quand je regarde mes planches. Mais je dois bien reconnaître que l’équipe d’Angoulême a fait un travail formidable pour les mettre en valeur.”

Alors, prêts à la découverte ?

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