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Icare, entre ombres et lumières

En salle depuis le 30 mars 2022, le film d’animation Icare vous emmène sous le soleil de Crête mais aussi sous le regard glaçant des Dieux. Icare est une belle relecture du mythe du minotaure, servie par des graphismes magnifiques et des sujets on ne peut plus matures, entre astres et ténèbres.

Sur la prospère île de Crète, Icare et son père, le célèbre inventeur Dédale, vivent heureux loin de l’agitation du palais de Cnossos. Alors que Dédale se rend un jour à la cour présenter ses nouvelles sculptures, Icare fait une étrange découverte : un enfant à tête de taureau est retenu prisonnier sur ordre du cruel roi Minos. Icare se lie d’amitié avec le petit minotaure, Astérion, dans le plus grand secret. Mais le destin des deux amis bascule lorsque Minos remporte la guerre contre Athènes. Astérion est alors emmené de force dans un terrifiant labyrinthe pour assouvir la sanglante vengeance de son père. Icare pourra-t-il sauver son ami et changer le cours d’une histoire écrite par les dieux ?

Icare

Icare
© BAC Films, 2022

Recommandé à partir de 8 ans, Icare est pourtant, comme beaucoup de mythes et de contes, très dur. Véritable tragédie grecque dans toute son horreur, le film traite de viol, de guerre et d’abus moral. Le mythe d’Icare est ici prétexte à parler de celui du Minotaure. Le film propose un très joli contre-pied à l’histoire traditionnelle et offre un angle tout à fait nouveau et rafraichissant sur la malédiction de Pasiphaé.

La poésie de cette réécriture mythologique touchera toutes les générations, tout comme son humour acidulé. Notamment les amours de Minos ou encore le comportement insupportable d’une Ariane adolescente pourrie gâtée (campée par une Camille Cotin on ne peut plus c*nn*sse).

Quant aux graphismes, le spectateur navigue entre références à des fresques et poteries grecques, mais aussi à des tableaux plus classiques (Ariane abandonnée par Thésée). Icare propose aussi des plans originaux comme pour les scènes dans le labyrinthe, en crayonné blanc sur fond noir.

Un beau moment d’évasion qui laisse pensif une fois la salle obscure quittée.

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