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Mortimer prisonnier du temps au château de La Roche-Guyon

Un petit voyage dans le Vexin pour un grand saut dans le temps, afin de découvrir de nombreux dessins et documents originaux ayant servi à Jacobs pour concocter Le piège diabolique (Blake et Mortimer). Une visite indispensable pour tout amateur de BD belge de bon aloi.

Un joli objectif de promenade dans le Vexin pour une journée d’été est La Roche-Guyon, aux confins du Val d’Oise. Ce village en bord de Seine est connu pour son château médiéval, dont le donjon domine toute la vallée. Et pour les bédéphiles, il est surtout célèbre pour être le théâtre d’un épisode de Blake et Mortimer : Le piège diabolique. Pour célébrer les 60 ans (et même davantage) de cette aventure, une belle exposition dans le château nous permet de découvrir travaux de recherche, photos, dessins préparatoires et planches originales de la main du mythique Edgar P. Jacobs, créateur de la série. Et ce, en quantité respectable.

Jacobs cherchait un cadre pour cet album qu’il était en train de préparer. Ses recherches l’ont amené à découvrir La Roche-Guyon, un jour d’hiver. Le village donnant sur un méandre de la Seine, désert, dominé par la tour, a frappé l’imagination de l’auteur. C’est ici que se déroulera l’aventure qu’il a imaginée sur quatre époques : le présent (1960), la Préhistoire, le Moyen-Age (dont Jacobs est féru) et un futur lointain (an 5060). Car le redoutable professeur Miloch, que Mortimer a affronté dans SOS Météores, a tendu un piège au bouillant scientifique : une machine à explorer le temps trafiquée. L’engin, baptisé chronoscaphe, est d’ailleurs présenté grandeur nature en fin d’exposition. On dirait « le vrai ».

Le chronoscaphe présenté à la fin de l'exposition

Le chronoscaphe présenté à la fin de l'exposition
© François Samson, 2022

L’exposition, faite sous la houlette du Belge Thierry Bellefroid, est passionnante. Elle amène le visiteur à explorer le château (beaucoup de marches taillées dans la pierre à gravir !) tout en découvrant la genèse de Le piège diabolique, prépublié dans le journal de Tintin en 1960 et 1961. Les documents sont nombreux et pour partie inédits : photos noir et blanc prises alors par l’auteur, éléments du scénario, croquis au lavis représentant des dinosaures (bien plus réalistes que ceux finalement présentés dans la BD), dessins précis de la combinaison de Mortimer, croquis d’attitudes, storyboards au brouillon, calques préparatoires, planches originales encrées dont celles représentant la tour (on ne la voit en fait que très peu dans l’album), etc. Et du sommet du donjon, on a une très belle vue sur la Seine, que Jacobs a fidèlement reproduite dans les différentes époques représentées dans l’album.

Dessins au lavis de dinosaures par Edgar P. Jacobs

Dessins au lavis de dinosaures par Edgar P. Jacobs
© François Samson, 2022

Un verre en terrasse dans le bourg (La Roche-Guyon est classé parmi les plus beaux villages de France) conclura agréablement cette escapade, pour se remettre de toutes ces émotions.

Exposition visible du 23/04/2022 au 27/11/2022. Ouvert du lundi au vendredi de 10h à 18h // samedis, dimanches & jours fériés de 10h à 19h

https://www.chateaudelarocheguyon.fr/

Crayonnés poussés de Le piège démoniaque

Crayonnés poussés de Le piège diabolique
© François Samson, 2022

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