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Qui a dit que la BD n'était pas un art sérieux ?

Plus personne depuis longtemps, espérons-le ! S’il était encore besoin de le prouver, Benoît Peeters, dans ses leçons inaugurales du Collège de France, en apporte une preuve tangible.

Un petit dessin vaut parfois mieux qu’un long discours. Cette expression connue, récemment reprise par l’autrice Catel dans son podcast sur la féministe Benoîte Groult (une collaboration du Festival international de la Bande Dessinée d’Angoulême et de l’Institut René-Goscinny), prend tout son sens lorsqu’on aborde le neuvième art. Mais à contrario, un peu d’explications de texte permettent aussi de mieux comprendre comment s’est forgé l’art de la BD.

C’est tout ce que donne à voir Benoît Peeters dans ses leçons inaugurales du Collège de France, Un art neuf : la bande dessinée. Ce petit précis d’une soixantaine de pages reprend le cours du co-auteur des Cités obscures avec François Schuiten : comment est née la bande dessinée, comme elle a évolué pour atteindre ce qu’elle est devenue. Un art plein, à part entière, au même titre que tous les autres, graphiques ou non.

D’abord associée, pendant trop longtemps, à l’enfance et à une soi-disant « sous-littérature », la bande dessinée a acquis ses lettres de noblesse en devenant plus épaisse, plus profonde, plus romanesque aussi, même si l’expression « roman graphique » ne veut pas dire grand-chose de plus qu’un marqueur marketing creux d’éditeur. Mais la réalité est là : en quelques décennies, la BD s’est littéralisée, a pris du galon auprès de ceux qui n’y voyaient tout au plus qu’un divertissement.

Les choses ont bien changé et l'on entend désormais parfois, sans distinction, parler de BD comme de tout autre livre. Point trop besoin d’intellectualiser la bande dessinée : elle est assez grande pour faire la démonstration qu’elle est aujourd’hui capable de traiter tous les sujets. Parfois même mieux que d’autres supports. Benoît Peeters le montre en toute simplicité dans ce précieux petit écrit.

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