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Une trame en trois temps

Le Festival International de la Bande Dessinée s’offre une exposition dédiée à Moto Hagio, la déesse du shojo manga. Moto Hagio, au-delà des genres propose un voyage en trois étapes à travers 55 ans de création.

Depuis 1969, Moto Hagio a écrit plus de 100 histoires, en série ou en nouvelles. Lorsque Xavier Guilbert, Léopold Dahan – commissaires d’exposition – et Fausto Fasulo – directeur artistique adjoint du FIBD – doivent choisir les illustrations originales exposées lors du festival, ils ont l’embarras du choix. Moto Hagio, unique dépositaire de son travail, leur propose un éventail de 17 000 illustrations parmi lesquelles une majorité d’œuvres non éditées en France et toutes représentatives de plusieurs révolutions induites par l’autrice dans l’univers du manga.

« Lorsqu’on a vu la diversité de son œuvre, on s’est vite rendu compte qu’il était nécessaire d’avoir plusieurs angles dans l’exposition », explique Xavier Guilbert. Ainsi, l’exposition se compose de 163 planches originales autour de « la fin de l’innocence », « l’âge des possibles » et « le temps des conséquences ». Ces trois parties abordent tour à tour la construction du genre shojo par celle qu’on appelle « la déesse du Shojo Manga », le recours à la science-fiction pour explorer l’identité de genre, les rôles et relations sociales, et enfin, une exploration du réel et des émotions touchant aux ruptures familiales et au traumatisme.

Une autrice fondatrice

« L’un des enjeux des expositions – d’auteur – est de raconter l’œuvre tout en donnant son contexte de création », analyse Xavier Guilbert. Ainsi l’exposition tend aussi à expliquer la « grammaire du shojo manga », car « les codes du shojo peuvent être déroutants pour des lecteurs de shonen », reprend le commissaire d’exposition.

Anthologie de l'humain

Anthologie de l'humain © Moto Hagio


Anthologie de la rêverie

Anthologie de la rêverie © Moto Hagio


Le Clan des Poe, T. 2

Le Clan des Poe, T. 2 © Moto Hagio

Ainsi, l’exposition s’aventure à expliquer comment l’autrice raconte l’action physique et l’action émotionnelle, intérieure des personnages. Un type de représentation de l’émotion qui traverse l’ensemble du genre shojo aujourd’hui.

Dans et hors de l’exposition

L’exposition s’appuie sur des œuvres écrites de 1969, de la première publication de Moto Hagio dans le magazine Nakayoshi de Kōdansha, à 2019. Elle traverse l’ensemble de son œuvre grâce aux planches de Nous sommes 11 et Le Cœur de Thomas édité en France. Mais aussi d’œuvres non publiées sur nos rivages comme Star Red, Mesh et Nanohana – parmi de nombreuses autres. Cette exposition sera aussi l’occasion de découvrir des planches de la suite du Clan des Poe.

Les maisons d’édition françaises profitent du retour – longtemps attendu par le lectorat français de shojo manga – de l’autrice pour éditer et rééditer ses ouvrages. Ainsi, en amont du Festival International de la Bande Dessinée, Akata sort le tome 2 du Clan des Poe le 11 janvier, Glénat réédite les deux volumes de l’Anthologie Moto Hagio le 17 janvier, Akata conclut avec les sorties inédites de Leo et Barbara le 25 janvier, pour l’ouverture du festival.

Article publié dans ZOO Manga N°12 Janvier-Février 2024

Angoulême2024

Exposition

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