Après Mary et la Fleur de sorcière, Studio Ponoc poursuit son bonhomme de chemin avec L’Imaginaire. Cette production Netflix affiche une admirable inventivité formelle.
L’Imaginaire commence par une dissonance. Rudger entre dans le cadre sous les traits d’un enfant de dix ans, mais il annonce n’être âgé que de quatre mois. Et pour cause : Rudger n’existe pas. Il est l’ami imaginaire d’Amanda, jeune Anglaise dont le cerveau carbure à toute allure. Enfermés dans le grenier, elle et lui vivent des aventures extraordinaires dans des mondes impossibles. Jusqu’au jour où un individu inquiétant franchit la porte de la librairie tenue par sa mère. Il est non seulement flanqué d’une jeune fille à l’allure fantomatique que personne n’est censé voir, mais il regarde lui aussi Rudger d’un oeil mauvais…
Extrait d'Imaginary produit par Netflix
Ça sent le studio Ghibli...
Bien qu’adapté du roman jeunesse Amanda et les amis imaginaires, L’Imaginaire s’apparente à une mixologie filmique. Prendre deux mesures du Voyage de Chihiro, une mesure de Toy Story. Agiter énergiquement au shaker avant d’ajouter une pincée de Vice-Versa et une autre de fantômes japonais et vous obtiendrez L’Imaginaire.
Rien de surprenant : le réalisateur Yoshiyuke Momose et le scénariste Yoshiyaki Noshimura sont des vétérans de Ghibli. Si les thèmes évoqués tels que la solitude, le deuil ou encore la mort sont certes reconduits, l’écriture de Noshimura se révèle impressionnante de rigueur pour rendre tangible l’univers complexe déployé ici. Cela va de pair avec une audace formelle brassant infographie, aquarelle traditionnelle et colorisation dernier cri. Ce mariage somptueux donne chair à ce récit surchargé en réalisme magique.
L’Imaginaire n’atteint peut-être pas la profondeur et les vertiges esthétiques de ses maîtres, il est en revanche leur meilleur cousin, exécuté par les meilleurs des copistes/disciples.
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