Première journée du Cabaret Vert avec Benoît Féroumont et Marion Besançon, entre concerts et BD

Pour cette première journée au Cabaret Vert illuminée par un beau soleil, des concerts épiques et une belle affiche d’auteurs de bande dessinée, nous avons rencontré Benoît Féroumont et Marion Besançon. Benoît partage sa carrière entre la bande dessinée (la série très drôle Le Royaume, mais aussi tout récemment le gentiment érotique Mou) et le cinéma d’animation. Marion Besançon est la dessinatrice d’un premier album très remarqué, Verts, dans lequel les humains subissent d’étranges mutations...

Benoît, Quelle musique écoutez-vous et est-ce que vous écoutez la musique en dessinant ?

Benoît Féroumont : Oui bien sûr, j'écoute de la musique en dessinant. Pas quand j'écris. J’écoute de la musique douce quand je fais le découpage ou le storyboard. Et de la musique quand je dessine. Mais pour les choses plus techniques comme la couleur ou l'encrage, j‘écoute plutôt des podcasts, la radio, ce genre de choses. Mon style de musique est plutôt de la pop moderne. Pour l'instant, je n'écoute quasiment que des jeunes filles comme Lola Young ou Eloi, des choses comme ça : des jeunes filles qui racontent leur vie. Elles sont super ! Des jeunes nanas actuelles.

J'ai quand même quelques groupes fétiches. Je fais des playlists. J’entends un truc à la radio, je « shazame », puis ça entre dans ma playlist. Donc ce sont des patchworks de plein de choses. J'ai réécouté des playlists d'il y a deux ans : cela m’a remémoré l’état d'esprit dans lequel j'étais. C'est ce que permet maintenant le streaming. C'est vraiment chouette pour ça. On a perdu les cassettes qu'on se faisait et qu'on se donnait en amoureux. Maintenant, on a plutôt tendance à faire des playlists et à se les échanger. Donc ça part un peu dans tous les sens !

Le soir tombe sur la Meuse qui sépare différents espaces du festival du Cabaret Vert 2025 © ZOO Le mag - François Samson

J’écoute également beaucoup de classique et de la musique répétitive comme Philippe Glass ou Max Richter. J'aime beaucoup le piano de Debussy ou de Chopin. J'aime particulièrement les variations de Bach par Glenn Gould. C'est un vieux truc que j'écoute tout le temps. Je ne m'en lasse pas.

Est-ce que vous allez à des concerts ? Quels sont vos derniers concerts ?

Benoît Féroumont : Ouais, je vais beaucoup à des concerts. Le dernier concert que j'ai vu, c'est justement Lola Young. Là, j'ai pris des places pour aller voir un bon vieux groupe des années 80 qui s'appelle The Psychedelic Furs. Il me tarde d’enfin les voir. J'ai des groupes adorés comme ça. Ils ont disparu maintenant, c'est Grizzly Bear. Chaque fois que je peux les voir, je les vois. Il y a eu une époque où j'allais beaucoup dans les festivals. Maintenant, c'est un peu difficile parce que j'ai l'âge que j'ai !

Et là, au Cabaret Vert, il y a des artistes que vous avez repérés ?

Benoît Féroumont : Ah ouais, mais ici, la programmation, elle est folle. J'adore Éloi, j'adore son personnage. Et Zao de Sagazan. Il y a Jamie XX que j'ai vraiment envie de voir, The Last Dinner Party, et je ne serais pas contre un petit peu de MC Solaar. Il y a aussi les Idls, Vampire Weekend… Je serais curieux de voir Julien Doré, bien que je ne l'écoute pas, mais je trouve le personnage assez chouette, assez marrant et intéressant. Et voilà, donc ici, c'est un peu fou !

Devant la scène Zanzibar du Festival Cabaret Vert 2025avec la sculpture-arbre célèbre des festivaliers © ZOO Le mag - François Samson

Et vous, Marion, vous écoutez de la musique en dessinant ?

Marion Besançon : Oui, j’en écoute tout le temps en dessinant. J'aime plein de choses, j'aime bien la musique électro, et j'ai une petite tendance à avoir des affinités avec la musique des années 80, surtout la New Wave ou la Cold Wave. J'aime bien le rock, plutôt le rock anglais aussi. Dans les artistes, j'aime vraiment beaucoup Vitalic, les Arctic Monkeys et récemment les Fontaines D.C. Et j'adore les Pet Shop Boys !

Ecoutez-vous le même style de musique quand vous êtes en train de faire un crayonné, un storyboard ou un encrage ?

Marion Besançon : Oui, ça peut changer effectivement. Il y a des phases où on est un peu en pilote automatique. Ça fait négatif de dire ça, mais ce ne l’est pas, c'est un autre état. Du coup, ce qu'on entend, ça compte alors assez peu. Mais je sais que l'étape du storyboard, c'est quand j'écoute de la musique. Ce qui n'est pas toujours le cas, parce que parfois, j'ai besoin d'entendre le récit en moi et de ne pas avoir de bruit. La musique, elle est importante. Il y a des scènes qui se teintent beaucoup de la musique que j'écoute. J'écoute de la musique très calme ou même un peu légère. Mais souvent, c'est quand même de la musique énergique que j'écoute. Cela me donne de la force pour dessiner.

Devant la scène Razorback du Festival BD et Musique du Cabaret Vert 2025
© ZOO Le mag - François Samson

CMAT groupe de pop-rock énergique sur la scène Razorback du Festival Cabaret Vert 2025
© ZOO Le Mag François Samson

Et vous allez à des concerts ? et d'autres concerts ou festivals que le cabaret vert.

Marion Besançon : Eh bien, vraiment très peu en fait. Cette année, je suis allée au festival Beauregard ; sinon, c'était des concerts gratuits dans la rue. Le Cabaret Vert, c’est une nouveauté pour moi. Tout simplement, je n'avais encore jamais eu l'occasion de le faire. Donc je suis ravie !