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David B. conte ses Mille et une Nuits

David B. sait raconter les histoires comme personne. En adaptant un conte des Mille et une Nuits, Hâsib et la reine des serpents, il offre un nouveau regard sur ce texte symbolique tout en invitant le lecteur dans son univers si singulier. Retour sur un beau voyage fantastique au-delà des mers et de la réalité.

Invitation au voyage

Comment est né ce projet ?

David B. :  J’ai toujours été passionné par l’Orient, alors quand Gallimard m’a proposé de faire une adaptation, j’ai proposé de faire un conte des Mille et une Nuits. Je ne voulais pas choisir un conte classique mais quelque chose qui soit moins connu et qui soit dans mes cordes. J’aimais bien ces contes en escalier où un personnage raconte une histoire puis rencontre un autre personnage qui raconte une histoire, etc. Je voulais aussi choisir un conte fantastique.

C’est un texte qui vous a marqué ?

Je l’ai lu très petit. Il me plaisait beaucoup car c’était un autre univers que les contes classiques. Je l’ai toujours gardé dans un coin de ma tête et l’envie de l’adapter m’est venue là!

C’est un texte qui rejoint vos principales influences…

Tout à fait, les miniatures persanes et l’art oriental sont des choses qui m’ont toujours plues. Comme mes parents étaient tous deux professeurs de dessin, il y avait beaucoup de livres d’art à la maison. Je m’intéressais aux arts premiers et à l’art des anciennes civilisations car c’est un art à la portée des enfants. Comme il a deux dimensions, pas du tout de perspective, c’est parfait à copier en tant qu’enfant.

Sur quelle traduction avez-vous décidé de travailler ?

La première version pour adulte que j’ai lue était celle de Mardrus faite au XVIIIe siècle. Sa particularité était d’allier son côté orientaliste à son côté licencieux : comme il trouvait qu’il n’y avait pas assez de scènes légères, il en a rajouté ! Pour mon adaptation, j’ai pris la version de Bencheikh et Miquel, qui sont retournés aux sources pour essayer de retrouver les premiers textes tels qu’ils ont été écrits.

Comment avez-vous voulu adapter ce conte et intégrer vos propres symboles ?

Il fallait l’adapter car il y a beaucoup de répétitions et il a fallu les enlever. Je n’ai pas fait une adaptation fidèle. Je voulais surtout transposer le côté Mille et une Nuits avec la princesse Shéhérazade qui raconte des histoires au sultan, découpées en nuits.

Les personnages voyagent beaucoup en mer, abordent beaucoup d’îles, donc j’ai coupé certains passages. Pour faire un lien avec le reste du récit, j’ai aussi inventé des choses. Par exemple, le personnage rencontre le roi Salomon à l’intérieur de la bataille ce qui a permis une unité de lieu alors que normalement il le rencontre dans un château dans un épisode à part.

Comment avez-vous retranscrit graphiquement ces histoires en escalier ?

J’ai souvent cherché à donner une profondeur en utilisant des frises. À certains moments, la page est bordée d’une frise qui donne l’impression qu’on entre à l’intérieur de la page contenant le récit, comme si on allait descendre sur un palier.

Trouve-t-on des différences graphiques pour chaque histoire ?

On trouve plutôt des différences d’ambiance. Le premier personnage est un mystique mais qui ne le sait pas encore puisque c’est un paresseux. Ce récit se passe plutôt sous terre donc avec des ambiances plus sombres. Le deuxième est un mystique qui part en quête d’un prophète. Cette histoire est plus lumineuse, on y trouve plus de paysages car il voyage beaucoup en mer. Le troisième personnage est plus héroïque. Il traverse surtout des batailles, très chargées et plus fouillis graphiquement.

Pourquoi avoir préféré la couleur au noir et blanc ?

Parce qu’on me l’a demandée et qu’elle se prête très bien aux Mille et une Nuits. J’avais envie de faire quelque chose qui rappelle les miniatures persanes, donc j’ai cherché à avoir une gamme de couleurs qui soit très riche, très chatoyante. Mais là aussi j’ai apporté ma touche personnelle car ce ne sont pas tout à fait les couleurs des miniatures persanes.

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