Marre de la morosité des grandes villes ? Axendre vous emmène sur les terres magiques qui peuplent les cases d’Eden, la seconde aube, notre élule du mois. L’auteur nous raconte comment il a créé cette épopée aux accents fantastiques et superstitieux !
Une BD à six mains
Eden, la seconde aube est votre premier grand projet de bande dessinée. Comment a-t-il germé ?

Les premières ébauches d’Eden remontent à dix ans, en parallèle de mon boulot de designer produit chez Décathlon. Durant ma carrière, j’ai pu toucher au graphisme, au jeu vidéo, et assister aux transformations numériques, qui ont énormément permis au projet de prendre forme.
Eden part de visuels qui bousculaient dans ma tête. Ma volonté était de projeter cet univers sur planches, grâce au large panel de possibilités qu’offrait le numérique. J’ai pu faire ressortir tous les aspects esthétiques de ce monde, en jouant sur les effets de lumière et profondeur. Une première version papier a été créée, mais au fil du temps j’avais envie de proposer une diffusion numérique du projet, qui pousserait l’immersion du lecteur dans l’histoire.
À partir de la pagination traditionnelle, j’ai recoupé le scénario, pour l’adapter au format du site, sur lequel sont publiés les chapitres de la BD. Diffuser sur le web était aussi l’occasion d’insérer de la musique et éléments cliquables, pour étendre la narration vers des scènes n’apparaissant pas forcément sur version papier. C’était un travail de longue haleine, qui n’aurait pas pu voir le jour sans Ulule, grâce à qui j’ai pu soulever les fonds nécessaires pour financer ce projet et ceux qui ont porté leur pierre à l’édifice !

Qu’est-ce qui vous a incité à constituer une équipe pour le projet ?
Je n’ai jamais a été un grand lecteur de bande dessinée, mais j’ai toujours apprécié son système de production. Contrairement à un jeu ou à un film d’animation, l’ensemble d’un album peut être produit par une seule même personne, et ça tombe bien car j’aime réaliser mes créations de bout en bout. L’écriture et l’illustration de l’histoire, ainsi que le codage du site ont été gérés par mes soins.
Cependant, j’ai du faire appel à d’autres professionnels car il y avait certaines techniques que je ne maîtrisais pas... FK, le co-scénariste, m’a beaucoup aidé dans l’écriture des dialogues qui n’était pas forcément mon point fort. Marc Bour, le sound-designer, a conçu la partie sonore de la BD numérique. N’étant pas dans le milieu de la bande dessinée, mon carnet d’adresses n’était pas très fourni mais le hasard a bien fait les choses : Marc et moi nous sommes connus dans la cadre d’un projet de jeu vidéo pour Décathlon, alors que FK m’a été présenté par un libraire !
Comment avez-vous composé ensemble l’univers d’Eden ?
Entre FK et moi, les échanges étaient assez cadrés car j’avais une vision directe et précise de l’histoire, tandis que Marc, lui, avait plus de liberté. Je lui ai quand même donné des clés d’inspiration tirées de Child of Fate, Shadow of Colossus, Ico ou Nier, des jeux vidéo dotés d’une bande-son et d’un univers très immersifs !

Le jeu vidéo a vraiment impulsé les premières idées d’Eden. Je tenais à en garder l’esprit tout en les mêlant aux codes du manga. Je suis de la génération Club Dorothée, j’ai donc été inévitablement bercé par ses programmes. Mais il y a aussi l’animé Evangelion qui a été une influence majeure d’Eden, notamment par son regard acéré sur les relations humaines.