Ce deuxième tome s'attache à montrer les huit amis Poilus évoluer dans l'atrocité des tranchées et l'horreur des combats. Ils commencent à réaliser que non, la guerre n'est pas prête de s'achever. A la maison, leurs compagnes crèvent de les revoir. Les nouvelles s'accumulent. Plus ou moins bonnes. C'est la guerre, bon dieu.
Ils en auront des choses à raconter à leurs douces. Enfin, ceux qui auront la chance de rentrer. Cette fois, ça y est, ils essaient de survivre. Pierre, Arsène, Armand, Louis, Maurice, Jules, Jacques et Denis, huit amis emportés par leur destin, découvrent au quotidien les horreurs du conflit. Les copains qui tombent, ceux qui sauvent leur peau. Pour combien de temps ?
Corbeyran fait avancer un solide scénario au rythme des états d'âmes de la bande de copains. Mais aussi de leurs compagnes, restées au pays et le plus souvent avec un heureux événement dans leur ventre. Armés de leur fusil, de leur baïonnette et malgré leur espoir qui chaque jour s'amenuise, ils sont en première ligne. L'histoire trouve un juste équilibre entre l'intimité de chacun et l'absurdité collective.
Un dessin tout en nuance donne la plus belle des vies à cette histoire au long cours. Les couleurs, splendides, reflètent l'intensité des combats et le ressenti des soldats. Etienne Le Roux et Jérôme Brizard ne laissent rien au hasard. Chaque détail compte dans l'avancée des troupes et le recul de leur moral. C'est beau et bien orchestré.
En cette année de commémoration, 14-18 emprunte d'autres chemins pour donner à voir la Grande Guerre autrement. Le récit fait éclore la surprise des premiers moments et la prise de conscience des Poilus, soldats rendus très expressifs dans leur représentation graphique. En plus, les tomes sortent vite. Un peu de bonheur dans l'horreur de l'enfer.