Ils sont huit. Huit amis du même coin, emportés dans le tourbillon de la Grande guerre. Armand, l’un d’eux, est mort. Bloqués dans le Chemin des Dames, ses camarades doivent faire front. Huitième tome réussi, tant dans un scénario qui tient la route qu’un dessin entre fiction et réalité.
Armand est mort. Paix à son âme. Mais ses amis qui sont encore de ce monde au cœur de cette vaste boucherie humaine qu’est la Grande Guerre, doivent continuer de faire front et se battre contre les Boches. Coincés dans le Chemin des Dames, ils doivent redoubler de courage pour traquer l’ennemi et gagner du terrain. Pendant ce temps, les femmes attendent...
Cette fresque sur ce groupe d’amis issus du même village et embarqués malgré eux dans la Der des Ders a été construite avec patience et efficacité par Corbeyran. On ressent toute la portée de son travail dans un scénario solidement charpenté et un récit très bien ficelé. Une énième série sur la guerre de 14 ? Que nenni ! Le lecteur est au contraire bercé par une narration de belle facture, où histoire et fiction s’imbriquent pas à pas pour ne faire plus qu’une.
Il y a de la graine de Loisel chez Le Roux : rondeur des visages, souci de l’expressivité, mouvement dans l’action, dynamique dans la case. Ce huitième tome, sur les dix que comptera la saga, ne déroge pas à la règle. Loin s’en faut : à chaque nouvel opus, le trait s’épaissit et gagne en musculature.
14-18 a de multiples vertus. La série constitue une excellente entrée dans cette période historique pour toute personne curieuse d’y plonger. Son récit, s’il n’est fatalement pas toujours rose, apporte un vrai moment d’évasion au lecteur et son dessin donne envie d’en savoir plus encore sur cette bande de copains au destin tragique.