Interdit de publication par les Allemands en 1943, Le Journal de Spirou continua pourtant d'être produit et distribué clandestinement dans les rues de Bruxelles. Se résumant à une page pliée mettant en scène Spirou, Fantasio et Spip, le "journal" était signé par le dessinateur Al, un émule de Gus Bofa et de Jigé. Se procurer alors ce Journal de Spirou distribué sous le manteau s'apparentait à une véritable chasse au trésor : sur chaque dessin étaient imprimés, codés, la date et le lieu de distribution du numéro suivant.
Dans chacun des 41 numéros de ce Journal de Spirou clandestin, Spirou, Fantasio et Spip partagent le quotidien des Bruxellois. Rationnement, systèmes D, bombardements, répression allemande... Tous ces sujets graves qui faisaient le quotidien des adultes et des enfants sous l'Occupation sont présents dans ces dessins, souvent caustiques, toujours frondeurs, qui constituent de véritables petits bijoux pour le lecteur...
Spirou sous le manteau
Éditeur : Dupuis
Scénario : Lee Avrenski Al, Severin, AlDessin : Lee Avrenski Al, Severin, AlColoriste : Lee Avrenski Al
Collection : Patrimoine
Genres : Historique
Public : Tout public
Prix : 15.50€
- ZOO3.5
Scénario
3.0Dessin
4.5 - Lecteurs0 critique
Le synopsis de l'album Spirou sous le manteau
La critique ZOO sur l'album Spirou sous le manteau
Du 9 septembre 1943 au 2 septembre 1944, Spirou cesse de paraître en Belgique. Enfin pas tout à fait. Le journal, clandestin, est édité sous la forme d’un tract d’un feuillet. On en pensait tous les exemplaires perdus. Erreur. Spirou sous le manteau en propose la superbe collection.
Petites joies et grandes peines au quotidien sous la botte allemande, Spirou et Fantasio avec Spip sont les héros des tracts rassemblés dans ce recueil. Enfants et adultes y retrouvaient l’envie d’espérer. Il fallait alors tout l’humour réaliste du dessinateur AL afin de redonner, en un dessin, le moral aux lecteurs. Zazous, marché noir, bombardements mais aussi balades sur le lac, cueillettes des pommes, Spirou mène la danse jusqu’au jour de la Libération.
Et si c’était vrai ? Car bien sûr ces tracts n’ont jamais réellement parus. Le risque aurait été immense, même si des tracts dessinés ont vraiment été distribués pendant la guerre. Sous le pseudonyme d’AL, c’est Alec Séverin qui est aux pinceaux. Le style est chaleureux, superbe. Il fait penser à celui du dessinateur Calvo qui a signé La Bête est morte, une version de la Seconde Guerre mondiale dont les animaux sont les héros. Calvo a illustré également par des dessins réalistes, parus en 1944, l’armée française au combat.
Alec Séverin signe chaque tract comme un tableau unique, une histoire en condensé. Pour le plaisir, il a ajouté un jeu de piste supposé donner le lieu de la distribution, chaque semaine, du nouveau numéro. Un côté un peu enfantin qui passe. Séverin ne voulait pas faire acte de reconstitution historique : un petit clin d’œil à Tif et Tondu, et le tour est joliment joué.
Spirou sous le manteau est avant tout un beau travail de fiction parodique, bien fait, auquel il ne faut surtout pas demander d’autres vertus. Il montre le très grand talent de Séverin et la force de sa ligne claire.
Commentaire et critiques (1)
L'album donne b ien envie d'être parcouru des yeux !?! des petis extraits sont-ils à venir ?
Le 04/09/2013 à 21h51
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