Thomas est un ethnologue, un explorateur. La femme est son sujet. Il drague en permanence, se plante, étudie ses échecs. M.O.C., Mâle occidental contemporain, est une comédie savoureuse chez Delcourt signée au scénario par un maître des mots, François Bégaudeau, et au dessin par le toujours inspiré Clément Oubrerie.
Thomas arpente les rues de Paris. Le nez au vent, il drague. Et il s’en tire comme un manche. Les femmes d’aujourd’hui ont une devise : liberté totale, égalité sûrement, fraternité quand elles le décident, et encore.
D’où des situations dans lesquelles Thomas va en prendre plein la tête. Il veut jouer les chevaliers servants pour sauver une jeune femme agressée dans le métro. Un désastre. C’est elle, la victime, qui devient Zorro et lui vient en aide. Thomas tire à chaque fois une leçon de ses rencontres.
Et se replante dans la foulée. Internet, la voisine de palier qui aurait bien fait un passage dans son lit, l’ex-copine toujours accueillante en cas de besoin, il en rencontre des filles tout au long de son périple. Thomas y met pourtant de la bonne volonté. On le sent concerné, c’est ce qui fait aussi son charme.
François Bégaudeau s’est appuyé sur un réel clivage éducationnel. Les trentenaires d’aujourd’hui, les garçons, ont été éduqués comme leurs pères toujours machos. Mais les filles ne doivent rien à leurs mères et se comportent comme des hommes. Carrière, couple, sexualité, elles foncent et ne prennent pas de gants.
Si le principe fondamental du rapprochement des corps est longuement et clairement évoqué dans M.O.C., on savoure surtout une comédie poétique au final réjouissant, à l’humour attachant, bien construite et dessinée avec enthousiasme par Oubrerie.