Violette Nozière

Comment faire pour gagner de l’argent rapidement et sans trop se fatiguer, quand on préfère écumer les soirées plutôt que travailler ? Violette Nozière a développé sa propre méthode, ni très morale, ni très légale… Une histoire aussi glaçante que passionnante, servie par un graphisme magnifique !

Violette a 18 ans, un visage de poupée sur un corps de femme, et une fâcheuse tendance à dépenser sans compter. Tout serait plus facile si elle était née dans le milieu bourgeois qu’elle fréquente assidûment. Mais ses parents ne peuvent lui offrir le luxe dont elle rêve. Pauvre Violette ! Obligée de séduire les hommes pour quelques verres et quelques sorties ! Quand elle tombe amoureuse d’un jeune étudiant fauché, Violette doit passer à la vitesse supérieure pour l’impressionner et coller au personnage qu’elle s’est inventé. Jamais à court d’idées, la diabolique Violette décide d’empoisonner ses parents afin d’empocher l’héritage.

Eddy Simon et Camille Benyamina nous font redécouvrir l’histoire de cette célèbre meurtrière qui défraya la chronique dans le Paris des années 30. En 96 pages parfaitement documentées, nous assistons impuissants à la descente aux enfers d’une jolie jeune fille qui aurait pu avoir le monde à ses pieds.
Le scénario aborde ce fait divers en s’intéressant plus à la personnalité et à la psychologie complexe de Violette Noziere qu’au traitement judiciaire de l’affaire. On comprend finalement mieux par quel processus Violette en arrive au pire.

Outre ce parti pris, l’autre point fort de cette BD réside dans son univers graphique. Celle qu’on surnommait « l’ange noir » reprend vie sous le coup de crayon virtuose d’une jeune illustratrice surdouée. Toutes les planches sont absolument sublimes, teintées d’une délicatesse et d’une douceur qui tranchent avec le sordide de l’affaire.

Une belle réussite que cet album, qui arriverait presque à rendre attachant le personnage de Violette. C’est dire !