Raconter l’amour entre la contre-révolution de 1789 et les terribles batailles napoléoniennes, voilà un défi que l’on a envie de voir relevé. Alors pourquoi se perdre dans la mythologie quand on peine déjà à suivre le cours de l’Histoire. Thérèse, Dragon est un beau projet qui, hélas, n’a pas su tenir le cap.
Damien Marie propose avec Thérèse, Dragon un scénario original : nous emmener au cœur de la contre-révolution de 1789, en faveur de la monarchie, grâce au destin de deux enfants qui vont devoir grandir plus vite que prévu dans le bain de sang qu’est la guerre civile. L’auteur fait côtoyer les grandes figures historiques à ses personnages en les plaçant au cœur des événements qui ont marqué l’Histoire.
Désarçonnés par des héros en quête d'un amour peu crédible, on peut l’être aussi par l’apparition onirique du minotaure. Celui-ci, figurant la guerre, dévore les Hommes et Thérèse doit lui arracher l’amant à la pointe de l’épée... À ce mythe s’ajoutent des approximations historiques qui déçoivent. Pour ne citer qu’un exemple, prenons Trafalgar. Thérèse participe à l’une des plus grandes batailles navales des guerres napoléoniennes, sur le fleuron de la flotte britannique, le HSM Victory ! Pourquoi faire couler ce bateau en BD alors qu’il s’agit d’un des rares navires ayant réchappé à cette bataille ?
On a pourtant envie d’aimer ces uniformes qui rappellent des cours d’histoire. Malheureusement il est fort agaçant de voir l’héroïne se mettre nue toutes les deux pages pour combattre un minotaure dans ses rêves dès que sonne le clairon. La colorisation numérique achève de gâter le trait qui n’avait pas besoin de ces couleurs criardes.
Thérèse Dragon partait sur de très bonnes bases, un cadre historique inédit, un personnage hors du commun et de l’action à revendre, mais se perd on ne sait où...